
13/08/2025
Dans les années 1960, une étudiante diplômée de Harvard, Jean Briggs, fit une découverte remarquable sur la colère humaine.
À 34 ans, elle entreprit un voyage au-delà du cercle polaire arctique et vécut dans la toundra pendant 17 mois.
Pas de routes. Pas de système de chauffage. Pas d’épiceries. Les hivers descendaient en dessous de –40 °C.
Briggs parvint à convaincre une famille inuite de « l’adopter » afin qu’elle puisse observer leur vie dans son rythme naturel.
Très vite, elle remarqua quelque chose d’extraordinaire : les adultes semblaient posséder une capacité presque surhumaine à maîtriser leur colère. Ils ne perdaient jamais leur sang-froid.
Un jour, quelqu’un renversa une bouilloire d’eau bouillante à l’intérieur d’un igloo, endommageant le sol de glace.
Aucun cri. Aucune accusation. Juste un calme : « Dommage », avant d’aller chercher de l’eau à nouveau.
Une autre fois, une ligne de pêche — patiemment tressée pendant plusieurs jours — se rompit dès le premier lancer. La seule réaction ? « Faisons-en une autre. »
À côté d’eux, Briggs se sentait comme une enfant impulsive. Elle commença alors à se demander : comment les parents inuits apprennent-ils à leurs enfants cette maîtrise émotionnelle ?
Un après-midi, elle trouva la réponse.
Une jeune mère jouait avec son fils de deux ans en colère. Elle lui tendit un petit caillou et dit :
« Frappe-moi avec. Encore. Plus fort. »
Lorsqu’il le lança, elle se couvrit les yeux et feignit de pleurer : « Ooooh, ça fait mal ! »
Pour Briggs, la scène paraissait étrange… jusqu’à ce qu’elle en comprenne le sens.
Chez les Inuits, on ne gronde jamais un petit enfant et on ne lui parle jamais sur un ton de colère.
On utilise plutôt le jeu doux pour lui enseigner l’empathie et le contrôle de soi.
Même si un enfant frappe ou mord, on répond par le calme, jamais par la rage.
Peut-être que nous autres pourrions apprendre de cette culture où la colère n’est pas redoutée… parce qu’elle est comprise.