01/07/2025
Aujourd’hui je suis en grève.
Je suis en colère.
Et je suis profondément déçue.
Les revalorisations promises devaient entrer en vigueur.
Elles ne le seront pas.
Pourquoi ?
Parce que je paie – nous payons – les erreurs de ceux qui décident loin du terrain, les errements des gouvernement successifs et leur manque de courage. Parce que mon métier est encore invisibilisé, méprisé, caricaturé.
Un kiné ?
C’est “un prof de sport qui fait bouger les bras”, “un soignant secondaire”, “un fraudeur”, “un professionnel qui coûte”.
Voilà ce qu’on entend.
Et pourtant, je me forme chaque année.
Je lis la littérature scientifique.
Je veille, j’accompagne, je rééduque.
Parfois, je sauve.
Pour 16,57 € brut la séance. 33,14 € brut de l’heure. 2,50€ brut du déplacement.
Avec un Master Bac+5 et une responsabilité immense, chaque jour.
Si demain les kinés n’étaient plus là :
Tous paieraient le prix fort.
➡ Si les kinés disparaissent, les accidentés ne remarcheront pas.
➡ Les personnes âgées perdront leur autonomie et finiront en EHPAD.
➡ Les patients opérés resteront alités.
➡ Les arrêts de travail s’allongeront faute de soins adaptés.
➡ Le sport de haut niveau s’arrêtera net.
ETC… ETC…
➡ Et les hôpitaux, déjà sous pression, finiront par céder.
Sans kinés, le système de santé vacille.
Sans kinés, il s’effondre.
Nous sommes les maillons invisibles qui assurent la continuité des soins.
Nous portons la prévention, l’autonomie, le retour à la vie active.
Nous évitons les réhospitalisations.
Nous redonnons du mouvement, de la dignité, du sens et du lien humain.
Aujourd’hui, un kiné travaille 56 heures par semaine pour gagner la même chose qu’il y a dix ans en bossant 40h.
Et on me traite encore de privilégiée.
Mais je ne me plains pas ! JE RÉSISTE !
Parce que demain, si nous ne sommes plus là, ce ne seront pas les kinés qui tomberont en premier.
Ce seront les patients. Vous. Vos enfants. Vos parents. Vos proches.
Dans d’autres pays, on respecte les kinés.
En France, on nous ignore.
Aujourd’hui, je n'accompagnerais pas mes collègues qui manifestent dans la rue sous cette chaleur. Je me préserve du fait de ma grossesse mais je les soutiens, je suis de tout cœur avec eux.
Pour rappeler que nous sommes indispensables.
Et pour demander, enfin, à être écoutés.
Nous avons des solutions.
Claires, économiques, pragmatiques et durables.
ÉCOUTEZ NOUS !
Texte sv