
25/07/2025
Merci pour ce magnifique partage :
Je veux te parler de sexe
Je suis tombée sur cette image, un jour,
Je ne connais ni l’auteur, ni le nom de l’œuvre.
Mais elle m’a arrêtée. Vraiment.
Une femme nue, assise à califourchon sur un taureau.
Primitive, sensuelle, indomptée.
Nue de vérité.
Et j’y ai vu quelque chose de très pur.
J’y ai vu ce que nous avons bafoué depuis si longtemps,
Que le corps n’est pas sale. Que le sexe n’est pas honte.
Qu’il existe une innocence dans le désir,
une sagesse dans l’instinct animal.
Mais j’ai lu les commentaires.
Et à ma grande surprise (qui n’en est pas une )
j’ai vu la peur.
La peur de la salissure. De l’impureté.
On parlait de déchéance, d’appel au diable.
Comme si cette image réveillait en chacun
ce qu’il aurait préféré taire.
Mais ce n’est pas l’image qui est trouble.
C’est le regard.
Parce que cette femme, nue sur un taureau,
ne montrait pas seulement son sexe.
Elle montrait l’animal en nous.
Et ça, ça dérange.
On veut parler de lumière, mais on veut l’habiller.
On veut des âmes claires, des sexualités propres,
des désirs sans frottement.
Mais le réel n’est pas propre. Il est vivant.
Le sexe fait peur.
Pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il est vrai.
Parce qu’il convoque nos abîmes, nos blessures, nos manques,
nos folies, notre feu.
Il convoque aussi notre puissance.
Et cette puissance, quand elle n’est pas reconnue,
fait trembler les fondations.
Et dans cette image, j’ai pensé à Marie-Madeleine.
Pas la sainte lissée, réinventée pour rassurer les foules.
Mais celle qu’on a nommée pécheresse,
qu’on a voulu faire taire tant son amour et sa liberté dérangeaient.
Peut-être qu’elle a été prostituée. Peut-être pas.
Mais est-ce que cela devrait la discréditer ?
Moi, je crois que c’est justement là que tout prend sens.
Elle est descendue dans la matière,
elle a caressé ses nuits.
Et c’est parce qu’elle à embrasser ses ombres
que la lumière c'est embrasé d'amour en elle..
Quand on reconnaît en soi le pire comme le meilleur,
on se réconcilie avec son humanité.
Et alors seulement, on peut reconnaître l’autre
dans la sienne.🙏
Il est temps de cesser de trier les êtres,
de diviser ce qui est un.
Il est temps de faire la paix entre le haut et le bas,
entre le masculin et le féminin,
entre l’ombre et la lumière.
Ce n’est pas la nudité qu’il faut purifier.
C’est le regard.
C’est cette peur transmise de génération en génération,
de voir en face ce qui palpite au fond de nous.
Alors oui, j’aime incarner cette sensualité du désir.
Parce qu’aujourd’hui, on manque de vérité.
De vérité nue.
Mathilde L'elfe des Bois