08/06/2025
De nouvelles recherches révèlent qu’un coupable inattendu pourrait être lié à la maladie d’Alzheimer : les maladies des gencives.
Une étude a en effet mis en évidence la présence de Porphyromonas gingivalis, une bactérie responsable de la parodontite chronique, dans le cerveau de patients décédés atteints d’Alzheimer.
Chez des souris infectées, les chercheurs ont observé que la bactérie parvenait à coloniser le cerveau, déclenchant la production de bêta-amyloïde, une protéine étroitement associée à la maladie. Ces résultats renforcent l’hypothèse selon laquelle Alzheimer pourrait avoir une origine infectieuse, et ne serait pas uniquement un trouble neurodégénératif.
L’étude a également révélé la présence d’enzymes toxiques liées à la bactérie dans le cerveau de personnes présentant déjà des altérations typiques d’Alzheimer, sans qu’un diagnostic de démence ait encore été posé. Cela suggère que l’infection pourrait s’installer des années avant l’apparition des premiers symptômes.
Cette découverte ouvre une voie prometteuse pour de futurs traitements. Une entreprise pharmaceutique, Cortexyme, a mis au point un composé nommé COR388. Lors d’essais sur des animaux, ce dernier a permis de réduire à la fois l’infection bactérienne et l’accumulation de bêta-amyloïde. Des essais cliniques sont encore nécessaires pour confirmer son efficacité chez l’humain, mais cette étude met déjà en lumière un point essentiel : notre santé bucco-dentaire pourrait jouer un rôle crucial dans la santé de notre cerveau.
Les scientifiques, bien que prudents, gardent espoir. En l’absence de nouveaux traitements majeurs contre la démence depuis plus de quinze ans, explorer toutes les pistes possibles devient une priorité.
Et si une bonne hygiène dentaire contribuait, à long terme, à préserver nos souvenirs ?