08/07/2025
Parole de bénévole
Comme chaque semaine, voici un témoignage. Cette fois, c’est une pensée exprimée par un bénévole comme il y en a des dizaines à France Alzheimer.
Je ne suis ni « aidant », ni « aidé », ces mots convenus, comme si la maladie qu’ils cachent était un gros mot.
Je ne suis qu’un bénévole, je n’ai pas eu de proches touchés par la maladie mais je connais bien des « aidants » et des «aidés ».
Donc, plus qu’un témoignage, c’est plutôt une réflexion, quelques mots aussi pour dire mon admiration, mon respect
Pour tous les aidants et aussi pour ceux qui sont les aidés.
Amour… ne serait-ce pas le mot-clé ?
Quel choc cela doit être quand un parent ne vous reconnait plus bien, radote, devient agressif, se laisse aller… Dans un premier temps on attribue cela à un coup de fatigue, un burn-out ou à la perte d’un être cher, conjoint, parent, fratrie ou enfant… Cela passera… mais cela ne passe pas… il semblerait même que cela ne s’arrange pas.
Phase de déni : « ce n’est pas possible qu’il ait attrapé cette maladie, lui qui était si intelligent, si plein de vie ». Phase de honte peut-être. Autrefois, on parlait de sénilité, mais nos anciens vivaient cachés dans la maison familiale, cela ne se savait pas, ou cela était attribué naturellement au grand âge (qui n’était pas si grand, tant l’espérance de vie était plus courte). Mais aujourd’hui, grâce aux travaux d’Aloïs Alzheimer, on a mis un nom sur cette maladie.
Observez la réaction différente de certaines personnes selon que vous dites que votre mère a un cancer ou est atteinte de troubles d’Alzheimer…
Amour… ne serait-ce pas le mot-clé ?
C’est vous « l’aidant », le proche, qui souffrez et c’est vous que l’on doit aider, tout autant que votre « aidé ». Vous souffrez dans votre cœur, cœur d’enfant, de mère, de conjoint… Vous souffrez dans votre chair, vous vous fatiguez, vous vous épuisez. Vous ne savez pas comment vous y prendre pour « vous en sortir ». Que faire, où aller, qu’est-ce qui est le mieux pour mon cher malade ?
Si France Alzheimer n’existait pas, il faudrait l’inventer…
Voilà une association de familles qui aide les malades et leurs familles. En Savoie, comme ailleurs sans doute, elle fait le maximum. Les malades sont « bichonnés » dans des accueils de jour ou lors de sorties (La Thuile, Lescheraines ) qui permettent aux aidants de souffler un peu.
Les aidants sont aussi très entourés par un soutien psychologique, des formations pour connaître les « rouages » de la maladie et les moyens de les « huiler ». Tout au long de l’année, des groupes de paroles, permettent aux familles « aidantes » de se retrouver pour échanger leurs idées, leurs trouvailles et ne pas se sentir seules, sans oublier les « café mémoire » et autres moments conviviaux…tout cela en différents lieux du département.
Le malade, même s’il ne l’exprime pas, ressent l’amour qu’on lui porte et c’est aussi cet amour qui le porte.
Amour… ne serait-ce pas le mot-clé ?