24/07/2025
LA DOULEUR PHYSIQUE : ENTRE RÉALITÉ CORPORELLE ET PERCEPTION PSYCHIQUE
Peut-on vraiment la dissocier du corps ? Et quel est le rôle de l’hypnose dans cette approche ?
La douleur est une expérience universelle. Elle peut surgir après une blessure, une maladie, une opération, ou s’installer silencieusement dans le quotidien. Mais une question revient souvent : la douleur est-elle uniquement physique, ou aussi psychologique ? Et surtout, peut-on la soulager autrement que par les médicaments ?
DOULEUR PHYSIQUE OU DOULEUR PSYCHOLOGIQUE ?
On a longtemps cru que la douleur était un simple signal envoyé par le corps au cerveau, un mécanisme d’alarme pour prévenir d’un danger. C’est vrai… mais seulement en partie.
Aujourd’hui, les neurosciences montrent que la douleur n’est pas qu’une sensation : c’est une expérience subjective, modulée par notre passé, nos émotions, notre mémoire, nos croyances.
Prenons deux personnes avec la même fracture : l’une hurle de douleur, l’autre reste presque impassible. La différence ? Leur cerveau. La douleur ne naît pas dans la peau, les os ou les nerfs, mais dans le cerveau, qui l’interprète à travers des filtres psychiques.
Cela explique pourquoi certaines douleurs persistent sans cause organique visible : le corps a guéri, mais le cerveau continue d’émettre un signal douloureux. On parle alors de douleurs chroniques, mêlant physique, psychique et neurologique.
C’est aussi vrai pour les douleurs post-opératoires : le corps est soigné, suturé, mais la mémoire de la douleur reste, amplifiée par la peur, l’attente, la fatigue.
Dans notre quotidien, nous faisons tous face à des douleurs “banales” mais invalidantes : rage de dents, migraines, maux de dos, règles douloureuses. Là encore, l’intensité ressentie dépend autant du trouble que de notre état intérieur et de notre résistance émotionnelle.
L’HYPNOSE : UN OUTIL POUR DÉCODER ET MODULER LA DOULEUR.
L’hypnose thérapeutique, aujourd’hui utilisée dans de nombreux hôpitaux, repose sur une idée simple mais puissante : si la douleur est construite par le cerveau, on peut apprendre à l’influencer.
Et cela fonctionne même dans des situations extrêmes.
Des opérations chirurgicales sous hypnose, sans anesthésie.
C’est sans doute l’un des exemples les plus frappants : aujourd’hui, certaines chirurgies (ablation de tumeurs mammaires, opérations de la thyroïde, césariennes) sont réalisées sous hypnose, sans anesthésie chimique.
Comment est-ce possible ?
Le praticien induit un état de conscience modifiée. Le patient se concentre ailleurs : un lieu sécurisant, un souvenir heureux, une sensation d’engourdissement. Le cerveau réduit alors la perception douloureuse. Le patient reste conscient, mais dissocié de son corps.
Ce n’est pas de la magie : c’est une capacité naturelle du cerveau qu’on apprend à amplifier.
LA DISSOCIATION HYPNOTIQUE : SÉPARER LE CORPS ET l’ESPRIT
En hypnose, l’un des leviers majeurs pour gérer la douleur est la dissociation : détacher symboliquement la conscience de la zone douloureuse.
Par exemple :
• Un patient souffrant d’arthrose du genou imagine son genou posé à côté de lui, enveloppé de glace ou flottant dans l’eau.
• Une femme atteinte de fibromyalgie visualise sa douleur comme une couleur qu’elle peut diluer ou éloigner.
• Après une opération du dos, un patient visualise une zone neutre, déconnectée, qui lui permet de bouger avec moins de crainte, donc moins de tension, donc moins de douleur.
• Une personne avec une rage de dents apprend à créer mentalement une anesthésie locale, par exemple en imaginant un liquide glacé sur sa joue.
• En post-opératoire, on peut activer une “pompe à morphine virtuelle” : le patient visualise un bouton qu’il presse mentalement pour libérer une dose symbolique d’analgésique naturel, préparée en amont par auto-hypnose.
Le cerveau, ainsi guidé, modifie son interprétation du signal : la douleur diminue, se transforme ou disparaît momentanément.
POURQUOI ÇA FONCTIONNE ? CE QUE DIT LA SCIENCE.
Les études d’imagerie cérébrale montrent que sous hypnose :
• Les zones liées à la perception sensorielle de la douleur restent actives,
• Mais celles liées à l’évaluation émotionnelle et à la souffrance diminuent fortement.
En clair : le corps ressent, mais l’esprit ne souffre plus de la même façon.
C’est pourquoi l’hypnose est utilisée en :
• Soins palliatifs,
• Accouchements,
• Douleurs post-opératoires,
• Gestion des douleurs chroniques (migraine, lombalgies, fibromyalgie),
• Soins dentaires,
• Douleurs aiguës du quotidien (règles, tensions musculaires, maux de tête),
• Soins pédiatriques (par ex. ponctions lombaires),
• Préparation mentale à l’auto-hypnose antalgique.
HYPNOSE ET DOULEURS CHRONIQUES : UN ACCOMPAGNEMENT EN PROFONDEUR.
Au-delà du soulagement immédiat, l’hypnose agit aussi sur les causes inconscientes : stress, peurs, conflits, deuils non digérés. Elle ne traite pas seulement le symptôme, elle accompagne en profondeur.
Le patient apprend peu à peu à reprendre le contrôle, à devenir acteur de sa propre guérison. Cette reconquête de l’espace intérieur, du souffle, du calme… est déjà une victoire sur la douleur.
CONCLUSION : UNE ALLIANCE DU CORPS ET DE l’ESPRIT.
La douleur est bien réelle, qu’elle soit aiguë ou chronique. Mais elle n’est pas qu’une affaire de nerfs et de muscles : elle est aussi émotionnelle, symbolique, neurologique.
C’est pourquoi l’hypnose a sa place, en mobilisant les ressources internes que nous avons tous.
Si le cerveau peut créer une douleur sans cause, il peut aussi l’apaiser sans médicament.
Encore faut-il apprendre à le guider. C’est là que l’hypnose prend tout son sens.
➡️ Si vous souffrez de douleurs chroniques, aiguës, ou si une personne de votre entourage cherche des solutions complémentaires pour mieux vivre avec la douleur, n’hésitez pas à me contacter.
Je vous accompagne avec bienveillance et professionnalisme, en cabinet ou à distance, selon vos besoins.
Natacha Guiraud
Hypnothérapeute, psychanalyste, sexologue
📬 93 rue du Gallocher, 33910 Saint-Ciers-d’Abzac
📞 06 46 49 81 60
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