26/02/2015
Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital
A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en
complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve
Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle
est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du
professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après
deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a
disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique
d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir
l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la
médecine traditionnelle chinoise.
Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances
de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux
patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les
symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet,
infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il
y a un an.
Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche.
Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La
prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline
Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.
Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la
fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques
(SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait
démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de
recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à
La Pitié-Salpêtrière.