
11/09/2025
La souffrance est l’expérience universelle qui, en traversant nos vies, déchire le voile des illusions. Elle peut écraser, replier l’être sur lui-même, engendrer l’autosabotage, la somatisation, les comportements à risque. Mais elle peut aussi devenir une source de vitalité, un point d’appui pour une véritable métamorphose. La différence ne tient pas tant à l’intensité de la douleur qu’au sens que nous lui donnons.
Ainsi, la souffrance n’est pas seulement une fatalité à subir, mais un carrefour existentiel. Elle peut rester fardeau lorsqu’elle se replie sur elle-même, lorsqu’elle se vit comme pure passivité. Mais elle devient promesse lorsqu’elle se transfigure en acte créateur, en responsabilité nouvelle, en approfondissement du rapport à soi et aux autres. Comme l’écrivait Jankélévitch : « Tout est toujours une dernière fois. » Chaque instant douloureux porte donc en lui une dimension d’irréversibilité qui, loin d’écraser, peut éveiller à l’intensité de vivre.
La question est dès lors moins de savoir comment éviter la souffrance que d’apprendre à la traverser. Car au cœur de l’épreuve se loge une énigme : transformer ce qui nous brise en ce qui nous fonde.
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