Les bâtards de Saint-Jean

Les bâtards de Saint-Jean Passionné de généalogie, j'ai ressenti un intérêt particulier pour un de mes ancêtre Jérôme

WIRTZ Emile Fr. Ni. (1891-1914) de l’assistance publique au bagne“Condamné le 25 septembre par assises de l’Indre à la p...
16/03/2025

WIRTZ Emile Fr. Ni. (1891-1914) de l’assistance publique au bagne
“Condamné le 25 septembre par assises de l’Indre à la peine de cinq ans de travaux forcés, …….Embarqué le 20 décembre 1912 sur “LA Loire” à destination de la Guyane….”. En étudiant l’entourage de Jean GENET, enfant abandonné avant d’être écrivain controversé, j’ai croisé un autre individu au destin peu ordinaire, le frère de Lucie WIRTZ la marraine de Jean, placée comme lui par l’assistance publique dans la famille REGNIER dans le Morvan; Emile François Nicolas WIRTZ. Emile François Nicolas WIRTZ né à Nancy en février 1891, est, comme ses frères et soeurs, placé à l’assistance publique en mars 1902 suite au décès de sa mère; comme ses frères et soeurs, il aurait été placé dans une famille d’accueil Morvandelle. Mais rapidement il tombe dans la délinquance et multiplie délits, parfois avec complices, et condamnations . La presse régionale en fait échos dans ses rubriques faits divers et on en retrouve la liste dans son registre matricule de bagnard : -A quinze ans, en région parisienne (juillet 1906), il est condamné à la maison de correction jusqu’a sa majorité pour “bris de clôture” -Visiblement libéré ou en fuite, sans domicile fixe et vivant du produit de ses rapines, il est condamné à Bourges, en janvier 1908, à quatre mois de prison pour vol; -En octobre 1910, c’est pour “coups” et à Limoges qu’il est condamné à deux mois de prison; -Deux mois plus t**d, c’est de nouveau dans la Seine, qu’il écope de deux ans de prison, sans interdiction de séjour, pour, entre autre, vol de bouteilles et d’alcool à Quincy avec trois complices (18) . - En fuite, il est arrêté à Paris janvier 1911 et est condamné en mars, à Bourges, avec ces acolytes, à six mois de prison pour des vols de ballots de marchandises en gare de Theillay (41). - vers cette époque, il est probablement incarcéré à la centrale de Melun, il perd ses orteils gauches ce qui lui vaut d'être exempté de service militaire! -Il est de nouveau condamné à Bourges à 5 ans de prison pour vol (sans interdiction de séjour) en avril de la même année. -Le 7 novembre 1911 à Bourges de nouveau ,reprenant la majorité des condamnations précédentes, cette dernière peine de cinq ans est confirmé. -Le 25 septembre 1912, il est définitivement condamné pour vols qualifiés par les assises de l’Indre, cette fois-ci à 5 ans de travaux forcés. Ecroué le 15 octobre, il rejoint probablement la prison de Saint Martin de Ré (17) ou ce robuste et vigoureux gaillard de 21 ans embarque le 20 décembre 1912 avec des dizaines d’autres bagnards pour la Guyane sur le navire “La Loire” dédié à leur transport. Il est probablement dirigé vers le bagne de Saint-Laurent (-du-Maroni) ou camp de la transportation car c’est dans cette commune pénitentiaire qu’il décède le 25 mars 1914 à l’age de 23 ans. Quelques liens utiles: Wikipedia, bagne de Saint Laurent du Maroni: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagne_de_Saint-Laurent-du-Maroni Wikipedia, bagne de la Guyane française: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagne_de_la_Guyane_fran%C3%A7aise Archives Nationales d’Outre-Mer, Base de données des condamnes au bagne : http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/bagnards_dossiers_individuels/ Blog de Philippe Poisson, Parcours d’un condamné au bagne…: https://portrait-culture-justice.com/article-12-parcours-d-un-condamne-definitif-au-bagne-colonial-96218960.html Archives de la Charente-Maritime, Cartes postales et photographies sur les bagnes; https://archinoe.fr/console/ir_ead_visu.php?eadid=FRAD017_Bagne&ir=18833 #.Y6LLKHbMJpg

En attendant la reprise prochaine (j'espère) de mes publications concernant Jean Genet et la famille WIRTZ, enfants conf...
09/02/2025

En attendant la reprise prochaine (j'espère) de mes publications concernant Jean Genet et la famille WIRTZ, enfants confiès à l'assistance publique, un petit rappel concernant le dit Jean GENET:

« Je suis né à Paris le 19 décembre 1910. Pupille de l'Assistance publique, il me fut impossible de connaître autre chose de mon état civil. Quand j'eus vingt et un ans, j'obtins un acte de naissance. Ma mère s'appelait Gabrielle Genêt. Mon père reste inconnu. J'étais venu au monde au 22 de la rue d'Assas. Je saurai donc quelques renseignements sur mon origine, me dis-je, et je me rendis rue d'Assas. Le 22 était occupé par la Maternité.
On refusa de me renseigner». C’est ainsi que Jean GENET dans son roman le plus autobiographique « Le Journal du voleur » s’interroge, comme tous les enfants abandonnés, sur sa naissance.
A force de m’intéresser à ces enfants anonymes abandonnés dans les « tours » des hospices, et de leur redonner une mémoire à travers la généalogie, j’ai eu la curiosité de rechercher des personnes connues qui avaient été, elles aussi, abandonnées. Le nom le plus fréquemment cité par les moteurs de recherches est Jean GENET (1910-1986) écrivain célèbre et controversé.
J’ai souhaité lui consacrer quelques publications ; je ne veux, en aucun cas, faire une biographie et encore moins une étude littéraire, je n’en ai pas les compétences et d’autres l’ont réalisé avant moi (vous trouverez quelques liens en bas de page). Je souhaite seulement illustrer les événements de sa vie par des documents de types généalogiques ou iconographiques tels que ceux que nous pouvons rechercher et parfois trouver sur nos ancêtres.
Un dernier mot pour finir ce trop long préambule : mon approche est, cette fois, l’inverse de ma démarche habituelle, je ne reconstitue pas une vie à partir des documents trouvés, mais j’illustre une biographie connue par des documents que tous peuvent trouver, y compris sur leur propres aïeux.

Jean GENET est né le 19 décembre 1910 à 19h45 à la Clinique Tarnier (1) 89 rue d’Assas dans le 6ème arrondissement de Paris de Camille Gabrielle GENET une gouvernante de 21ans et de père non dénommé. Il sera déclaré par des employés de la clinique le lendemain à dix heure et demi du matin. Certaines sources (2) citent Frédéric Blanc comme nom du père, ce nom figure uniquement sur le dossier de demande de secours de février 1911 (3) ; à vérifier…

L’enfant est placé en nourrice dans la famille ROGER, Hilaire et Félicie à Santeuil dans l’ancienne Seine et Oise. Lui est journalier et ils habitent dans la grande rue comme l’indique le recensement de 1911 de la commune mentionnant le nourrisson Jean Genet (merci pour la piste de recherche à Jean-Marc Barféty qui dans son blog (3) consacre un grand article sur cette nourrice et cette commune).

Sept mois plus t**d, le 28 juillet 1911, Camille GENET finit, par manque d’argent, par abandonner son fils à l’hospice des enfants assistés (4) (Saint-Vincent-de-Paul), rue Denfert-Rochereau dans la 14ème arrondissement.

Quelles sont les raisons qui ont poussé cette mère à ce geste terrible alors que, bien que le père soit inconnu, elle ait une famille ? Tout simplement la précarité et l’isolement comme souvent. Cette situation, Jean-Marc Barféty, dans « Histoire Généalogie » (5) et sur son blog la décrit ainsi :
« Obligée de le mettre en nourrice à Santeuil, en Seine-et-Oise, elle fait appel dès février 1911 à l’aide de l’assistance publique. Lors de l’enquête qui fait suite à cette lettre (25 février 1911), il apparaît qu’elle n’a plus ses parents et qu’elle réside dans le département de la Seine depuis « six mois ». Elle habite à l’hôtel depuis la même période. Elle renouvelle sa demande en mars 1911. Elle pousse alors ce cri de détresse : « Je suis seule, absolument seule, j’avais un ami qui m’a laissée seule et n’étant pas le père de mon enfant je ne peux rien lui demander. Il me reste en poche 3 f. et quelques sous ».
Un dossier de l’assistance public sera ouvert et le suivra une grande partie de sa vie : le N° 192-102, mais c’est le sujet d’une prochaine publication…

Que peut-on savoir de cette famille absente, tout d’abord, Jean Genet à un frère (ou plus certainement un demi-frère) ; en effet Camille Gabrielle GENET mettra au monde le 1er mars 1913 à 8h du matin au 41 de l’avenue Reille dans le 14eme arrondissement au domicile de sa sage-femme, un petit Frédéric qui sera déclaré par un trio de sage-femme le 3 mars. A cette époque Camille Genet est employée de commerce et habite 27 rue Linné dans le 5éme arrondissement de Paris. Nous ignorons tout du devenir de cet enfant ; appel à témoins…

Camille Gabrielle GENET ne se mariera pas et décédera à l’age de trente ans, le 24 février 1919 à l’hôpital Cochin Faubourg Saint-Jacques dans le 14eme arrondissement, probablement de la grippe espagnole (6). Elle est déclarée sans profession et résidant au 6 rue du Louvre (1er arrondissement de Paris) dans l’acte dressé le 26 sur la déclaration de deux employés de l’hôpital.

Les parents de Camille, ses frères et sœurs, ses neveux et nièces constitueront eux aussi le sujet d’une prochaine publication…..

Désolé, un peu d'historique
07/08/2024

Désolé, un peu d'historique

De la révolution à l'ouverture du canal de Suez toute une époque ou l'abandon des enfants à l'hospice de St Jean d'Angely c'est perpétué.
Du baptême de Marie le 7 janvier 1791 (premier acte post-révolutionnaire trouvé mentionnant l'abandon à l'hospice), Marie dont on ne connaîtra jamais la destinée à l'acte de naissance de Mathilde Marie Joséphine le 29 mars 1869 (dernier acte de ce type trouvé) qui foisonne de détail sur ces layettes et mentionne marginalement son mariage en 1904, ce sera toute la période que j'espère étudier.

Baptême de marie Bât**de
Le sept janvier 1791 a été baptisée marie née le cinq du même mois .laquelle à été trouvée à la porte de l’hôpital de Saint Louis de cette ville à trois heures du matin du même jour. Le père et la mère nous étant inconnu .Le parrain a été Jean Bernet et la marraine marie Délage, lesquels ont déclaré ne savoir signer
F J M Gineys Vicaire

Naissance de Mathilde Marie Joséphine
L'an mil huit cent soixante neuf le vingt neuf du mois de mars sur les trois heures du soir par devant nous Charles Pichot adjoint au maire et par délégation Officier de l'Etat-civil de la commune de St Jean d'Angely canton de St Jean d'Angely département de la Charentes inférieure, est comparu Mr Barthelemy Despret âgé de soixante treize ans demeurant à St Jean d'Angely profession d’économe de l'hospice qui nous a présenté un enfant du sexe féminin qu'il a déclaré avoir été trouvé le quatorze de ce mois a minuit trois quart à la porte de l'hospice de cette ville,emmailloté dans deux langes de laine grise et d'un morceau de molleton blanc, la brassière est une indienne fond lilas la couche est marqué des initiales N.P. au cou un médaillon maintenu par un ruban bleu dans lequel il ya un christ et sur le médaillon la Foi, l’Espérance et la Charité le tout en argent.
Apres avoir visité l'enfant nous avons reconnu qu'il était du sexe féminin, qu'il paraissait âgé d'un mois environ et qu'il n'avait, sur le corps aucune marque distinctive, nous avons ensuite inscrit l'enfant sous les noms et prénoms de Mathilde Marie Joséphine et avons ordonné qu'il fut remis à la commission administrative de l'hospice
Lesdites declarations et presentation faites en présence de M Jean Baptiste Martin âgé de trente-neuf ans, demeurant à St Jean d'Angely profession de secrétaire de mairie et de M Charles Candé âgé de quarante-sept ans demeurant à St Jean d'Angély profession de sergent de ville et ont, les déclarant et témoins avec nous signé le présent acte , après qu'il leur en a été fait lecture
Despret Mar..... C Candé Ch Pichot

La source de mon intérêt pour les enfants abandonnés.....
01/08/2024

La source de mon intérêt pour les enfants abandonnés.....

En ce vendredi 16 décembre 1831, Sœur Saint-Médard , sœur de la sagesse à l’hospice de Saint-Jean-d’Angély en Charente inférieure est triste ; elle est fatiguée de la charge que lui ont confier les sœurs soignantes de l’hospice. Elle doit déclarer à la mairie un bébé abandonné hier dans le tour d’abandon de l’établissement.
Ce système de boite tournante (la boite ou boëte pour les anciens) destiné à recevoir des nourrissons mais aussi des enfants jusqu’à un âge avancé et le son de la cloche à l’extérieur de l’hospice pour aviser du dépôt de l’enfant, souvent à la nuit tombée pour ne pas être reconnu(e) sont déprimants.
Parfois plusieurs fois par semaine, elle ou une de ces consoeurs doit déclarer à l’état civil ces petits bouts de choux et voir marquer au coin de l’acte cette note écrite: “Bat” comme bât**d.
Elle se croyait endurcie par les soins qu’elle apportait aux nécessiteux , malades et vieillards de l’hospice, mais, elle ne sait pourquoi, le petit Jérôme Damase comme elles l’ont appelé (du nom du pape Damas et de son secrétaire Saint-Jérôme) a réveillé, en elle, l’instinct maternelle de toute femme même épouse du Christ.
Elle se promet de veiller sur lui pendant les quelques semaine ou il restera en crèche, et de prier pour lui quand il sera confier à une nourrice.
Si elle savait…..
Même si son décès arrivera trop tôt à l’age de 44 ans, il se mariera par 2 fois et aura deux fils de son second mariage dont mon arrière grand-père Archille Damas
Je pense réaliser quelques recherches sur tous ces enfants de l’hospice de Saint Jean d’Angely sur une nouvelle page, a bientôt donc.
Naissance de Jérôme DAMASE "Bat"
l'an 1831, le 17 du mois de décembre sur les onze heures du matin Par devant nous Charles François Debonneguis , maire et officier d'etat civil de la commune de ST Jean d'Angély, canton d'Idem département de la Charente-inférieure est comparu Dame Soeur St Medard agé de 60 ans demeurant a St Jean d'Angély Profession de religieuse à l'hospice lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin qu'elle nous a été déclaré avoir été déposé dans la boîte de de l'hospice le jour d'hier à onze heure du soir.
Nous avons de suite dréssé procés verbal pour actes dand les archivs de l'hospice afin d'y avoir recours au besoin

31/03/2024
31/03/2024
09/02/2023

Parmi les enfants accueillis par les REGNIER à Alligny en Morvan, chez qui Jean GENET a été placé en 1911, Lucie WIRTZ tient, peut-être, une place particulière: dans cette famille pendant au moins cinq ans de 1906 à 1911, elle a été choisie comme marraine de Jean GENET quant il a été baptisé à son arrivée et a été parfois sa confidente. Lucie et ses frères et soeurs seront tous placés à l’assistance publique à la mort de leur mère et confiés , pour la plupart à des familles du Morvan.

Christian WIRTZ, le père de Lucie, est né en 1865 à Schmittviller en Moselle , il est le sixième des douze enfants du deuxième mariage de Nicolas WIRTZ, cordonnier, avec Angélique FREIS. A 25 ans, il est ébéniste à Nancy, ses parents ayant rejoint Paris, il vit avec une ouvrière originaire de la Haute-Saône âgée de 19 ans Marie Madeleine STREICHER qu’il épouse le 26 novembre 1890. Marie Madeleine attend leur premier enfant Emile Antoine Nicolas qui né le 2 février qui suit. En 1891 ou 1892 le couple part pour la région parisienne, ils s’installent à Saint-Denis (93), lui est toujours ébéniste, elle travaille comme journalière, ils ont un deuxième fils Eugène en décembre 1892. Ils déménagent pour Montreuil (93), Christian est devenu gardien de la Paix, son épouse est toujours journalière, une petite fille Marie Madeleine Angélique (1895-1937) y naît en mai 1895, son oncle Joseph WIRTZ sera un des témoins de la naissance. Un an et demi plus t**d, une deuxième fille voit le jour: Madeleine Mélanie; suivront Christian Georges en février 1898, Lucie Joséphine en octobre 1899 et Germaine en avril 1901 à l’Hôpital Saint-Antoine dans le 12ème arrondissement de Paris. Moins d’un an plus t**d, le 24 février 1902, se joue le drame qui va bouleverser la vie de ces enfants, leur mère Marie Madeleine STREICHER qui a juste trente ans, décède dans leur maison de Montreuil; veuf et seul avec sept enfants, Christian WIRTZ, simple sergent de ville doit se résoudre à confier ceux-ci à l’assistance publique de Paris en mars de la même année, tout en se promettant de les faire revenir auprès de lui quand cela sera possible (ce qu’il fera à leur majorité). Un drame n’arrivant jamais seul, la petite Germaine, la benjamine des enfants décède le 10 avril de la même année, cinq jours avant son premier anniversaire, chez sa famille nourricière, les GIRARD, à Alligny en Morvan ou elle avait été placée le mois précédent dans le même hameau que sa soeur Madeleine Mélanie. Que vont devenir les autres frères et soeurs?

L’aîné des enfants Emile François Nicolas WIRTZ né à Nancy en février 1891, est, comme ses frères et soeurs, placé à l’assistance publique en mars 1902 suite au décès de sa mère et probablement, comme eux, confié à une famille d’accueil du Morvan. Il tombe rapidement dans la délinquance, il encourt, dés quinze ans, sa première condamnation pour “bris de clôture”. Sans domicile fixe et vivant du produit de ces rapines, ce robuste et vigoureux jeune homme enchaîne les délits avec différents complices (vols principalement), la fuite et les condamnations (aux nombre de sept), jusqu’au 25 septembre 1912 ou il est définitivement condamné par les assises de l’Indre, à cinq ans de travaux forcés pour l’ensemble de ces délits, il est immédiatement écroué, embarqué sur le navire “La Loire” et envoyé au bagne de Guyane. Il est probablement dirigé vers le bagne de Saint-Laurent (-du-Maroni) ou camp de la transportation car c’est dans cette commune pénitentiaire qu’il décède le 25 mars 1914 à l’age de 23 ans.(1)

Eugène, le deuxième fils né à Saint Denis (93) le 19 décembre 1892, confié lui aussi à l’assistance publique de Paris en 1902, est placé à Alligny en Morvan dans la Nièvre, comme le sera sa soeur Lucy. A 13 ans il est domestique chez Annette GILLOT une cultivatrice du hameau du Marnay, v***e vivant avec son fils meunier et sa mère. Il retrouve dans les années 1910, à Aubervilliers, son père qui s’est remarié. En octobre 1913, il est incorporé dans les régiments de dragons puis de cuirassiers et participe à la campagne contre l’Allemagne jusqu’en août 1919, il s’y distingue, est cité à l’ordre de la division et du régiment (2), est blessé gravement, par b***e, à la main droite et reçoit la Croix de guerre avec étoile d’argent. Enfin libéré, il se marie à son tour à Aubervilliers, en décembre 1919 avec une parfumeuse de vingt ans (il en a vingt-sept), Alice Louise GIRARD (1899-1986). En 1921, il est toujours installé dans cette commune, avec son épouse et leur petite fille d’un an Marceline (Alice Eugénie)(1920-) il y est mécanicien aux usines Saint-Gobain ou son père est gardien et un temps sergent de ville. L’année suivante naît en janvier une deuxième fille Renée Louise (1922-1991), Eugène devient gardien de la paix (parfois nommé sergent de ville), il est domicilié un temps à la préfecture de police de Paris, ils sont de retour à Aubervilliers en décembre 1928. En octobre 1932, il est condamné en correctionnelle à un mois de prison avec sursis et 100fr d’amende pour homicide et blessures par imprudence; un accident automobile du trois décembre précédent ou il a renversé avec son véhicule deux piétons dont l’un deux décédera; cette condamnation lui valu le triste honneur des rubriques judiciaires de la presse régionale qui le surnomma “l’agent écraseur”. En 1939, au mariage de Marceline devenue cartonnière, avec un plâtrier d’origine portugaise, Afonso FERNANDES (1907-), la famille est toujours à Aubervilliers, Eugène est toujours gardien de la paix malgré sa condamnation (probablement dans la police municipale). Sa deuxième fille Renée Louise (1922-1991) épousera par procuration (3) en novembre 1941, Georges Maurice PEIGNÉ (1919-19871) prisonnier à l’Arbeit 698 du stalag IIIB. Eugène WIRTZ décèdera à Saint Denis (93) en 1980 à 87 ans, sa v***e le suivra au même âge en 1986 à Clichy (92).

Marie Madeleine Angélique WIRTZ (1895-1937), la première fille de Christian WIRTZ et Marie Madeleine STREICHER, sera placée, comme ses frères et soeur, à l’assistance publique de Paris en mars 1902 après la mort de sa mère et comme eux, confiée à une famille morvandelle. En 1906, elle est pensionnaire chez Jean CARRION et Jeanne NARJOLLET, un couple de meuniers dans la soixantaine, de Marnay à Alligny en Morvan et originaire de Saône et Loire, ceci dans le même hameau ou son frère Eugène est domestique et à moins de trois kilomètres de la maison de la famille REGNIER qui s’occupe de sa petite soeur Lucie. En 1918 de retour chez son père à Aubervilliers et devenue journalière, elle épouse à 22 ans, Louis Stanislas DEMARS (1891-1959) un mécanicien, fils de cultivateurs locaux, de quatre ans son aîné originaire de La Courneuve, citée voisine, et qui vit à la même adresse qu’elle. Ils resteront toute leur vie à La Courneuve et auront pas moins de six enfants qui pour la plupart fonderont une famille. Marie Madeleine WIRTZ décédera en 1937 à 42ans, Louis Stanislas DEMARS en 1959 à 67 ans.

La deuxième fille et quatrième enfant Madeleine Mélanie WIRTZ (1896-1989) voit le jour à Montreuil en décembre 1896. Comme ses aînés, confiée à l’assistance publique de Paris, elle est placée dans une famille d’Alligny en Morvan: Jean BOIRE maréchal-ferrant et son épouse Jeanne BIDEAULT au hameau de Fétigny à quelques kilomètres seulement de ses frères et soeurs. En octobre 1919, de retour chez son père à Aubervilliers, devenue journalière puis mécanicienne, elle épouse à 22ans, Henri Fernand LEGRAND (1894-1974) un plombier de trois ans son aîné, tout juste sorti de l’armée ou il s’était engagé volontairement pour quatre ans et à peine remis d’une blessure à l’épaule par b***e reçu à Binarville (Bataille de l’Argonne) en octobre 1918. Ils divorceront sept ans plus t**d (octobre 1926) (Henri Ferdinand LEGRAND se remariera en 1931 dans le Val d’Oise avec Henriette Philomène STRAUMANN (1900-1994) et décédera en 1974 à Montmorency, même département). Madeleine Mélanie épouse en 1927 à Aulnay sous Bois (93) en seconde noce Maurice MUNSCH (1893-1961), employé au chemin de fer du Nord, lui-même divorcé, qui décédera à 68 ans à Avallon (89). Madeleine Mélanie WIRTZ décédera au même lieu en 1989 à l’age honorable de 92 ans, on ne lui connaît pas de descendance de ses deux mariages.

Christian Georges WIRTZ……à suivre……

02/01/2023

"Vu l'acte de consentement passé... devant Raymond BARBIER, adjudant chef de camp des prisonniers de guerre français de l'arbeit K° 698 stalag III B kommando 698 en date du 15 juillet 1941, par lequel le sieur Georges Maurice PEIGNÈ, électricien, né à...........actuellement prisonnier, dûment autorisé, fils de.... déclare vouloir prendre pour épouse devant l'officier d'état civil de la Mairie d'Aubervilliers la demoiselle Renée Louise WIRTZ, le 29 novembre 1941.........La demoiselle Renée Louise WIRTZ à déclaré vouloir prendre pour époux le sieur Georges Maurice PEIGNÈ, sur ce..... et nous avons prononcé qu'ils sont unis par le mariage."

Décidemment, l’étude généalogique de la famille WIRTZ, cette fratrie confiée à l’assistance publique en 1902, et dont Lucie partagea la famille d’accueil de Jean GENET, enfant abandonné et écrivain controversé, m’apporte régulièrement sont lot de surprise, d’individus insolites et d’actes rares. Ici Renée Louise WIRTZ, la deuxième fille d’Eugène WIRTZ, le deuxième de la dite fratrie, épouse en novembre 1941, en son absence, Georges PEIGNÈ prisonnier au Arbeit-kommando 698 dépendant du stalag IIIB de Fürstenberg sur Oder (Eisenhüttenstadt).
C’est le décret-loi du 9 septembre 1939*, modifié en Janvier 1941 qui autorisa le mariage sans comparution personnelle des militaires et marins sous les drapeaux (y compris les prisonniers), se décret ne sera abrogé dans sa version initiale qu’en mars 2007.

*Texte du décret-loi du 9 septembre 1939 ayant pour objet de permettre en temps de guerre le mariage par procuration des militaires et marins présents sous les drapeaux.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006069459/
En temps de guerre, pour causes graves et sur autorisation, d'une part, du ministre de la justice et, d'autre part, du ministre de la défense, ou du ministre de la marine militaire, ou du ministre de l'air, il peut être procédé à la célébration du mariage des militaires et des marins sans que le futur époux, s'il est présent sous les drapeaux, comparaisse en personne et même si le futur époux est décédé, à la condition que le consentement au mariage ait été constaté dans les formes ci-après :
En territoire français, le consentement au mariage du futur époux est constaté par un acte dressé par l'officier de l'état civil du lieu où le militaire ou le marin se trouve en résidence par suite de son affectation.
Hors du territoire français ou dans tous les cas où le service municipal ne serait plus assuré dans le lieu où le militaire ou le marin se trouve en résidence par suite de son affectation, l'acte de consentement est dressé par les autorités désignées à l'article 93 du code civil.
En ce qui concerne les militaires et marins prisonniers de guerre ou internés, ce consentement pourra être donné par les agents diplomatiques ou consulaires de la puissance étrangère chargée des intérêts français dans les cas où ces militaires et marins sont retenus en captivité ou par les autorités diplomatiques ou consulaires françaises accréditées dans les pays où ils sont internés ; il pourra également être établi soit par deux officiers ou sous-officiers français, soit par un officier ou un sous-officier français assisté de deux témoins de même nationalité.
Cet acte de consentement, dont il sera donné lecture par l'officier de l'état civil au moment de la célébration du mariage, sera dispensé des droits de timbre et d'enregistrement.
Par dérogation au prescriptions de l'article 63 du code civil modifié par la loi du 16 décembre 1942, le délai de validité du certificat d'examen médical est porté, pour le futur époux qui ne comparait pas en personne, de un mois à trois mois.

31/12/2022

Eugène WIRTZ (1892-1980) « L’agent écraseur »
"Un agent écraseur
Gardien de la paix et, à ses heures de loisir, représentant de commerce et automobiliste, Eugène WIRTZ, le soir du 3 décembre à La Courneuve, jeta sa voiture sur deux piétons, MM, ALLOUCHERY et SERRET. Le premier succomba le lendemain. Le second, légèrement blessé se rétablit.
Cette affaire aussi était évoqué hier devant les juges correctionnels. Et l'on précisa, devinez quoi? Que WIRTZ était bien noté de ses chefs et qu'il n'était pas ivre! Est-ce donc si merveilleux?
Sur plaidoiries......les parties civils obtiennent.....90.000 francs et.......6.000 francs de dommages-intérets. Mais comme l'agent WIRTZ n'était pas assuré, on se demande qui réparera,
Quand à l'auteur de l'accident, son défenseur démontra qu'il avait été ébloui par les phares d'une voiture venant en sens inverse. Le tribunal n'en a pas moins prononcé contre lui la peine traditionnelle d'un mois de prison avec sursis et de 100 francs d'amende...." Le populaire du 20 octobre 1932

En m’intéressant à la fratrie WIRTZ confiée à l’assistance publique en mars 1902 (Lucie, une des filles ayant été dans la même famille d’accueil que Jean GENET, enfant abandonné et écrivain controversé), je suis tombé sur ce faux pas du deuxième frère, soldat décoré devenu gardien de la paix bien vu de ces chefs et père de deux enfants.
Les journaux et en particulier la presse locale peuvent nous en apprendre beaucoup sur nos aïeux, et leur famille via les avis de décès, mariages etc.…, mais aussi, à travers les faits divers sur leur façon de vivre.
Eugène WIRTZ, ce serait bien passé de ce déferlements d’articles sur sa condamnation, j’ai trouvé pas moins de sept articles et même à sa caricature dans l’un deux, la plupart décrivant de manière circonstanciée les faits, mais on peut remarqué dans le texte ci-dessus, issu d’un journal socialiste de l’époque, à travers l’ironie des propos, un coté critique des forces de l’ordre. A noté quand même la modestie des peines de l’époque, Eugène WIRTZ restera gardien de la paix.

On peut retrouver ce types d’articles sur Retronews et Gallica, via le moteur de recherche de Geneanet (bibliothèque généalogique).
https://www.retronews.fr/journal/la-france-de-bordeaux-et-du-sud-ouest/20-octobre-1932/1113/3707301/3
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k577776g/f8.item

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