22/11/2025
La semaine dernière, une dame m’appelle pour un rendez-vous.
Épaule opérée il y a 45 jours.
Elle a attendu d’enlever l’attelle pour chercher un kiné,
parce que pour elle, c’était logique :
“Il doit bien y avoir de la place quelque part.”
Sauf que… non.
Pas ici.
Pas ailleurs non plus.
Et pas parce que les kinés ne veulent pas.
Parce que le système est saturé. Partout.
Elle m’a même demandé :
“Est-ce que vous ne pourriez pas arrêter une prise en charge qui est moins importante que mon épaule ?”
Sur le coup je suis resté bête puis j’ai un peu réfléchi (2 min après c’est fatiguant)
Comment on en arrive là ?
La faute sûrement à un système qui pense améliorer l’accès aux soins en bloquant les conventionnements dans les zones dites “surdotées”…
tout en espérant repeupler des déserts médicaux.
Sur le papier : bonne intention.
Dans la réalité :
• les déserts restent des déserts,
• les zones denses deviennent des nouveaux déserts,
• et le bassin de population continue d’augmenter…
… alors que le nombre de kinés reste plafonné.
Résultat :
Des cabinets pleins, des kinésithérapeutes épuisés, des patients mécontents, de la perte de chance dans la rééducation et des jeunes diplômés dégoûtés avant de commencer.
Alors on fait quoi maintenant ?
• Soigner moins souvent, mais accompagner mieux ?
• Prioriser… mais qui décide ? Et comment ?
• Espacer les séances même quand ce n’est pas idéal ?
• Repenser notre organisation autour de l’éducation et de l’autonomie ?
Aucune solution n’est simple.
Et aucune ne fonctionnera tant qu’on garde des quotas qui n’ont plus rien à voir avec la réalité du terrain.
Ce post ne parle pas d’argent. Le prochain sûrement.
Juste d’accès aux soins.
De patients opérés qui cherchent un kiné.
Et d’un système qui s’épuise parce qu’il a été pensé pour un monde qui n’existe plus.
Et pourtant c’est pas faute d’avoir essayé (On a même appelé l’ordre ! Nan je dé***ne on est pas désespéré à ce point !)
Et toi ?
Combien de semaines ou de mois d’attente dans ton cabinet ?