10/06/2021
20 ans de carrière. Chaque année, le stress des orientations est présent.
Je ne parle pas d'orientations vers des études supérieures, non, des orientations pour avoir le cursus scolaire adapté à chaque enfant, à 5, 11, 15 ans.
Les familles d'enfants porteurs de handicap font un choix, vers le primaire, le collège, le lycée, en dispositif ULIS, avec AVS, en IME... ils cherchent le lieu correspondant le mieux aux besoins de leur enfant.
Quand d'autres parents voient leur enfant quitter le primaire pour aller en 6ème au collège de secteur, et savent le parcours de leur enfant depuis le début de leur scolarité. Les parents d'enfants avec un handicap attendent la réponse des commissions d'orientation au mois de juin avec le stress immense de ne pas avoir la garantie que leur choix soit validé.
Cette année est la pire de ma carrière. Je n'ai encore aucun parent qui m'a annoncé qu'il avait obtenu ce qu'il avait demandé. Les IME sont saturés, alors ceux qui souhaitent un IME iront en ULIS. On a mis les enfants qui devaient aller en IME en ULIS, alors ceux qui devaient aller en ULIS vont en classe ordinaire. Les choix se font par défaut et non en lien avec le besoin des enfants ou des adolescents.
Ces lieux sont pourtant dépendant d'Associations pour certaines, de Fondations pour d'autres, ou de l'Éducation Nationale, donc toutes financées par l'état, par nos impôts, alors pourquoi, quand on a un handicap, on ne peut suivre la scolarité dont on a besoin.
Et je ne parle pas du milieu adultes dont le discours pourrait être le même.
En ne répondant pas aux besoins de ces jeunes, l'état accentue le handicap donc au lieu de les aider et de couter moins cher quand ces jeunes seront adultes ou vieillissant, ils seront plus fragilisés et coûteront plus cher à la société que si on les avait aidé correctement.