
18/07/2025
La peste dansante : un étrange mal médiéval entre mythe et réalité
La « peste dansante », aussi appelée chorémanie ou manie dansante, désigne un phénomène mystérieux survenu à plusieurs reprises en Europe entre le XIVᵉ et le XVIIᵉ siècle. Le cas le plus célèbre se déroule en 1518 à Strasbourg, où des dizaines, voire des centaines de personnes se sont mises à danser de manière incontrôlable dans les rues, parfois pendant plusieurs jours, jusqu’à l’épuisement, voire la mort.
Les témoins rapportent une frénésie étrange : des hommes, des femmes — parfois même des enfants — dansaient sans repos, comme poussés par une force invisible. Les autorités, déconcertées, firent appel à des médecins, pensant à un déséquilibre des humeurs ou à une surchauffe du sang. Ironiquement, certains croyaient que la solution était… de laisser les malades danser jusqu’à ce que le mal s’épuise de lui-même. On alla jusqu’à engager des musiciens pour accompagner les danseurs.
Plusieurs hypothèses modernes tentent d’expliquer ce phénomène :
• Une intoxication à l’ergot de seigle, un champignon hallucinogène qui peut contaminer les céréales, provoquant convulsions et hallucinations.
• Une épidémie de stress collectif, ou hystérie de masse, liée aux conditions de vie éprouvantes de l’époque : famines, guerres, maladies, superstition.
• Une manifestation religieuse ou mystique, dans une société où les visions et extases étaient parfois interprétées comme divines ou démoniaques.
La peste dansante reste aujourd’hui un cas fascinant de psychose collective et de mystère historique. Entre croyance, biologie et désespoir social, elle reflète les fragilités d’une époque bouleversée, où le corps devenait le théâtre d’un mal invisible.