Psychotraumatismes et Stress Post traumatique,c'est quoi ?

Psychotraumatismes et Stress Post traumatique,c'est quoi ? Cette page est dédiée aux VICTIMES, à toutes les VICTIMES ,( pas seulement celles de violences sexuelles) ,et leurs proches .

Fermé définitivement.
07/05/2022

Vous l'aurez compris : de plus en plus difficile de gérer la page. Trop de commentaires... que je ne préfère pas qualifier tant ils sont dû à un manque de lecture ou de compréhension. Pour une fois, je tiens à prendre la défense des professionnels de santé.
Certains ne sont pas formés aux psychotraumatismes et ne l'annoncent pas...
D'autres ont des manières de s'exprimer obscures ou qui peuvent être soumises à interprétation.
Une interprétation erronée ou fausse tant nous avons tendance à oublier que nous sommes dans un tel état psychologique que nous pouvons être amenés à faire des interprétations.
La solution ? POSER DES QUESTIONS.
Je n'ai pas mis les Accords tolteques pour des prunes en tête de la page.
Je sais, pour y être passée, que nous sommes détruits, à cran, en manque de mots pour expliquer, nous exprimer, en colère, révoltés... perdus, nous sentant coupable, honteux etc
Nous avons ou pas pu porter plainte et peu importe.
Ce qui est ESSENTIEL , c'est de comprendre que le pire que nous avons subi EST DERRIÈRE NOUS.
Cela ne nous définit pas.
Être victime n'est pas un Statut, c'est un état transitoire et vous finirez par vous considérer comme des survivants ce qui change TOUT.
Alors s'il vous plaît 🙏🙏🙏, prennez le temps de lire, ne restez pas non plus H24 à lire, vous balader sur le net ou Facebook pour voir, écouter des publications sur les violences quelles qu'elles soient. C'est pas ça la VIE !!!!
VOUS VALEZ MIEUX QUE ÇA.
J'espère QU'ENFIN mes mots vont vous ATTEINDRE.
Arrêtons de nous faire du mal, prenons notre Bien Être en urgence. Merci 🙏

Spiritualité, santé mentale et dérives sectairesDidier PachoudDans Rhizome 2014/3 (N° 54), pages 12 à 13Didier Pachoud e...
07/05/2022

Spiritualité, santé mentale et dérives sectaires
Didier Pachoud
Dans Rhizome 2014/3 (N° 54), pages 12 à 13

Didier Pachoud est président fondateur du GEMPPI. Après avoir passé 12 ans dans un groupe fondamentaliste protestant, l’auteur de cet article a perçu l’utilité de créer il y a 26 ans, une structure permettant aux usagers de pouvoir faire de vrais choix spirituels ou autres dans le supermarché des croyances actuelles. Il est également coordonnateur de la commission pluridisciplinaire « Santé, Éthique, Idéologies » à l’Espace Éthique Méditerranéen – Hôpital de La Timone, à Marseille, qui cherche à évaluer les démarches thérapeutiques non conventionnelles liées à une dimension spirituelle ou à des croyances afin de pouvoir mieux informer le public à leur sujet.

Quand l’espoir des uns s’impose aux autres

Le plus gros problème des croyances religieuses, de la foi, et des espoirs en un au-delà meilleur c’est qu’ils sont construits en majeure partie sur l’affectif, l’éducation, la peur, et fort peu sur la raison, la réflexion. Ce système produit assez souvent de la discrimination envers « l’autre », les « autres croyances » ou « l’incroyance » parce qu’il a besoin de se protéger tant ses bases sont fragiles. Toute opposition et doute sont combattus, avec férocité parfois, car ils mettent en péril la croyance protectrice. Ce sont les passions, les réactions affectives qui gouvernent et chacun sait bien combien il est difficile de raisonner une personne sous l’emprise de la colère ou d’une quelconque émotion. C’est ainsi que dans nombre de situations sociales, ceux qui sentent leurs croyances et leur foi menacées auront tendance à vouloir imposer de manière névrotique aux autres leur religiosité pour se rassurer et bien garder leurs œillères
dogmatiques sans lesquelles ils risqueraient d’apercevoir de douloureuses réalités infirmant leurs convictions. C’est ce qu’on appelle le fondamentalisme ou l’intégrisme religieux. Ce système a beaucoup de succès auprès des malades mentaux car il se développe sur les peurs et phobies
diverses.

En matière thérapeutique, la foi, les croyances existent aussi et ont tendance à s’imposer aux autres par la pression de lobbies (homéopathie, médecine énergétique, etc.) qui n’ont aucune validation scientifique digne de ce nom à leur actif, à tel point que si quelqu’un ose les remettre en cause, il est aussitôt confronté à un tir de barrage des « fidèles » et se trouve désigné comme intolérant, esprit étroit, bref disqualifié. Certains prétendent même soigner des pathologies telles que la schizophrénie au moyen de l’homéopathie ou de diverses méthodes énergétiques pour ne pas dire spirituelles et suscitent beaucoup d’espoirs du côté des patients et de leurs familles. Espoirs souvent onéreux et déçus finalement le plus clair du temps. L’effet placebo [1] est certes bien utile, mais il a ses limites…

Les dérives sectaires actuelles dans le domaine de la santé, y compris mentale

Actuellement, les principales dérives sectaires dans le domaine de la santé sont portées par de multiples leaders et opérateurs du nouvel âge (ou new age) qui organisent des consultations, stages et activités lucratives destinées au développement du potentiel humain, au bien-être et aux méthodes thérapeutiques alternatives ou complémentaires et toujours non conventionnelles. Tout ce qui relève du nouvel âge n’est pas automatiquement sectaire, mais évolue assez souvent vers cette tendance. Le nouvel âge est une approche globale, holistique et spiritualiste du monde, où le corps, l’âme, l’esprit et le cosmos sont liés. Le new age s’inspire très fortement des croyances monistes hindouistes ou bouddhistes lesquelles sont accommodées, parfois dévoyées, pour s’adapter au business, à la mentalité et au marché occidental. Ces adhérents au nouvel âge sont généralement critiques envers l’intellect, la science et la médecine classique au profit de méthodes globales ou holistiques privilégiant l’intuition à la raison. Ces croyances confondent presque toujours le matériel et le spirituel en une seule unité qui de ce fait amène les « maîtres de
de vie », coachs et autres thérapeutes alternatifs à traiter le corps ou le psychisme au travers de l’âme ou des vies antérieures, pour ne donner que ces exemples. Ainsi, une maladie psychiatrique sera redéfinie comme une possession démoniaque, un ensorcellement, un problème énergétique, karmique ou autre. La tendance actuelle du nouvel âge est à l’élimination du vocabulaire religieux au profit d’un lexique pseudo-scientifique, pseudo-psychologique, pseudo-médical (médecine quantiques, etc.) pour désigner des concepts et des idées relevant de pures croyances, de superstitions, de spiritualités orientales ou néo-païennes. De telle sorte que nombre d’adeptes du nouvel âge peuvent affirmer être non croyant alors qu’ils adhèrent à leur insu à des doctrines tout à fait spirituelles, des catéchismes, des dogmes religieux qui se donnent pour scientifiques.

Les pratiques de ces adeptes vont de l’anodin au pire. C’est à dire de ce qui relève de la juste liberté de conscience et d’action de chacun aux pires dérives sectaires amenant certains adeptes, sous influence de leur maître à penser, à rompre les liens avec leur proches (le new age implique souvent une auto déification, un égocentrisme amenant au mépris de l’entourage et de ce fait l’éclatement de familles) , à se soumettre sexuellement à son maître, coach ou gourou, à vider leur compte en banque, à développer des phobies, une paranoïa envers la société, à refuser des soins médicaux même vitaux et pire, les conduire à la mort dans certains cas extrêmes, comme on l’a vu avec l’Ordre du Temple Solaire, la médecine nouvelle du Dr Hamer et plusieurs autres groupes sectaires pseudo-thérapeutiques. On pourrait aussi évoquer les enfants souffrant d’une psychopathologie et reclassés comme « Indigos », c’est-à-dire surhumains, divins, par des voyants du mouvement Kryeon qui établissent leur diagnostic en devinant surnaturellement l’aura des individus [2] . Chacun peut en imaginer les
conséquences…

Par ailleurs, les opérateurs sectaires trouvent assez aisément des failles dans le système de soins. La plupart du temps, les gourous thérapeutes si on peut les nommer ainsi, utilisent les patients atteints de troubles psychologiques pour atteindre leur famille. Ce n’est pas très difficile de faire miroiter des solutions thérapeutiques miraculeuses à des gens dont les proches sont atteints de pathologies psychiatriques ou autres. Ces gens feraient tout pour sortir de leur situation douloureuse et parfois éreintante. Il devient difficile de les raisonner dans ce cas et souvent par l’espoir illusoire suscité par leur pseudo thérapeute, ces familles vont faire pression sur les institutions de soins, pour y introduire leur sauveur potentiel, vantant ses mérites, insistant sur les témoignages de satisfaction, et elles réussissent parfois.

En savoir plus

Rapport n° 480 du Sénat sur les dérives thérapeutiques et sectaires dans le domaine de la santé
La commission d'enquête du Sénat sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé a publié son rapport n° 480 le 10 avril 2013. La commission a constaté "un danger démultiplié par le développement des pratiques thérapeutiques non conventionnelles, par la diffusion en toute liberté d’une offre de soins non maîtrisée sur internet, par le soutien apporté de facto à la transmission de ces techniques dans le cadre de la formation professionnelle et par une réponse globalement insuffisante des pouvoirs publics". Il décrit plusieurs pratiques non crédibles, notamment l'iridologie (qui permettrait un diagnostic à partir de l'iris), la "kinésiologie spécialisée", l'ondobiologie et son corollaire, la "chirurgie immatérielle", la drainolymphologie, le décodage biologique, la méthode dite des faux souvenirs induits, la biorésonance, la reconnexion, etc… Le rapport propose aussi 41 mesures pour endiguer le phénomène.
>>> Consultable et téléchargeable en cliquant-ici
Guide Santé et dérives sectaires publié le 10 avril 2012 par la Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires – Miviludes (Organisme dépendant du Premier ministre)
Les promesses et recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel sont au cœur des pratiques à risque de dérives sectaires, qu'elles émanent de groupes organisés à dimension transnationale ou de la multitude de "gourous thérapeutiques" isolés. Le dynamisme des "dérapeutes" de la santé s'affirme : promotion via internet, participation à des colloques, séminaires, salons, organisation de stages de formation, diffusion de produits, création d' "ordres" pseudo professionnels... On peut estimer qu'aujourd'hui 4 Français sur 10 ont recours aux médecines dites alternatives ou complémentaires, dont 60% parmi les malades du cancer. Plus de 400 pratiques
non conventionnelles à visée thérapeutique sont proposées. Si toutes ces pratiques ne sont pas forcément sectaires, les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent actuellement près de 25% de l'ensemble des signalements reçus à la Miviludes et leur nombre va croissant chaque année. Ce guide est destiné à repérer les situations de danger et à proposer des outils pratiques afin de réagir en conséquence, au soutien des victimes.
Publié à « La documentation Française », Consultable et téléchargeable à : http://www.derives-sectes.gouv.fr/publications-de-la-miviludes/guides/sant%C3%A9-et-d%C3%A9rives-sectaires

https://www.cairn.info/revue-rhizome-2014-3-page-12.htm

07/05/2022
Stress post-traumatique : rompre le SilenceMis à jour le: 9 décembre 2020, 14:42 CET Wissam El-Hage, Université de Tours...
07/05/2022

Stress post-traumatique : rompre le Silence
Mis à jour le: 9 décembre 2020, 14:42 CET
Wissam El-Hage, Université de Tours

Violence domestique, blessure grave, mort d’un être cher, maltraitance, viol, guerre, accident grave, catastrophes naturelles… Comme de nombreuses personnes, nous pouvons, au cours de notre existence, être confrontés à un événement traumatique.

Le plus souvent, nous nous en sortons sans conséquence significative à long terme. Toutefois, pour un certain nombre d’entre nous, ces événements traumatiques engendrent des symptômes très gênants au quotidien : flashbacks durant lesquels elles revivent l’expérience traumatique, cauchemars, peur persistante, évitement pathologique (de situations, de lieux, de souvenirs…), pensées négatives. Ces personnes souffrent de trouble de stress post‐traumatique.

Sans prise en charge, ce trouble risque de devenir chronique. Les personnes concernées voient alors leur santé se dégrader. Elles peuvent notamment développer des troubles cardiovasculaires ou un syndrome métabolique (trouble se traduisant par des désordres métaboliques qui augmentent les risques de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral). Leur santé mentale est également affectée : elles peuvent développer des addictions, souffrir de dépression, d’une augmentation du risque suicidaire, ou de troubles somatoformes… Autant de problèmes dont les conséquences s’étendent aux sphères sociales et professionnelles des personnes qui en sont victimes.

Pourquoi certaines personnes expérimentent-elles un trouble de stress post-traumatique, et pas d’autres ? Une chose est certaine : il ne s’agit pas de l’expression d’une faiblesse personnelle. L’explication est plutôt à chercher du côté d’un dysfonctionnement des mécanismes biologiques qui nous permettent habituellement de surmonter les expériences de danger.

La cinétique de la peur
Pour comprendre le trouble de stress post-traumatique, nous devons d’abord comprendre le mécanisme utilisé par le cerveau pour faire face au danger. Les événements traumatiques engendrent un vécu de danger et de désarroi. Ce faisant, ils activent le système d’alarme du cerveau, le système limbique (impliqué notamment dans l’olfaction, la mémoire et la régulation des émotions). Objectif : engendrer des réactions de défense telles que lutte, fuite, inhibition.

L’exposition à un danger active ainsi l’axe du stress (hypothalamo-hypophysaire-surrénalien). Celui-ci envoie des signaux au système nerveux parasympathique, ce qui déclenche une réponse en cascade pour réguler le rythme cardiaque, la digestion, la respiration, afin de préparer l’organisme à l’action. Cette cascade biochimique inonde le corps d’hormones causant des changements physiologiques pour aider le corps à se défendre. Une fois le danger passé, en général les taux d’hormones de stress se normalisent. Mais ils peuvent aussi rester élevés, ce qui se traduit alors par une irritabilité, des cauchemars et d’autres symptômes de stress aigu.

Le plus souvent, ces symptômes disparaissent en quelques jours, mais chez un faible pourcentage de personnes traumatisées (7,8 % en population générale, 5 % des hommes et 10,4 % des femmes) les symptômes persistent avec une évolution variable. Les hormones de stress, dont le cortisol, continuent de déclencher le circuit de la peur. Cela s’exprime par de symptômes du trouble de stress post-traumatique, qui peuvent être classés en 4 catégories :

les pensées de répétition comme les cauchemars ou les flashback ;

l’évitement des souvenirs du traumatisme ;

les pensées et émotions négatives comme la peur, la honte, la culpabilité ou la colère ;

des symptômes neurovégétatifs comme l’irritabilité ou les troubles du sommeil.

Trop plein d’émotions
L’intensité et la durée des symptômes du trouble de stress post-traumatique varient d’un sujet à un autre, cependant la persistance des symptômes confirme le diagnostic.

Les causes sont multiples : elles peuvent être génétiques, résulter d’un stress permanent et intense, ou découler d’autres facteurs de risque tels que le manque de soutien émotionnel ou l’existence d’un antécédent de trouble mental.

Le quotidien des sujets souffrant de trouble de stress post-traumatique est compliqué par leur sensibilité accrue aux stimuli déclencheurs, d’apparence anodine pour les autres. Ces stimulus peuvent être physiques et émotionnels : face à une situation qui rappelle des éléments de l’événement traumatique, le cerveau confond danger et peur, entretenant des sensations d’insécurité. Par exemple, le bruit d’une voiture peut évoquer d’emblée le risque d’un accident grave.

Le sujet a une tendance naturelle à éviter les stimuli de rappel du traumatisme, lesquels sont imprévisibles, entraînant un évitement majeur et un isolement. Les personnes concernées se dévalorisent, se sentent ignorées, incomprises, déconnectées des autres.

Rompre le silence !

Les victimes de traumatismes éprouvent très souvent de la culpabilité, de la honte, ou de la colère… Autant d’émotions négatives qui les incitent à se murer dans le silence. Comment aider un proche souffrant de symptômes de trouble de stress post-traumatique ? En lui apportant votre soutien. L’acceptation et l’empathie sont les clés pour l’aider à guérir. Dites-lui que vous reconnaissez la difficulté de ce qu’il vit, ne le blâmez pas pour ses réactions. Écoutez-le parler de l’événement, encouragez-le à exprimer ses sentiments librement. Pour bien comprendre le silence des victimes avec un trouble de stress post-traumatique, il faut prendre la mesure de ce qu’elles traversent, de ce qu’elles ressentent, de ce qu’elles pensent, et de ce à quoi elles vont devoir faire face.

Expliquez-leur les différents symptômes possibles, et abordez également les aspects pratiques du quotidien. Pour les aider à sortir du silence, orientez-les vers les solutions qui existent. La première étape est de rencontrer un professionnel de la santé mentale qui pourra les orienter vers les ressources spécialisées disponibles. La psychothérapie est recommandée en première intention. En aidant à comprendre les déclencheurs, à faire face à ses peurs, à reprendre le contrôle de sa vie, elle peut s’avérer très efficace.

Certains médicaments rendent également les symptômes plus supportables. Ils peuvent être utilisés en plus des exercices de relaxation, d’une activité physique régulière et de techniques comme la méditation en pleine conscience. En cas de dépression associée, un traitement antidépresseur est indiqué. Et si la symptomatologie est sévère ou persistante, il faut envisager une consultation spécialisée.

Inciter les victimes à révéler leurs blessures cachées permet de les soigner, plutôt que de laisser la gangrène du trouble de stress post-traumatique progresser en silence.

Wissam El Hage

https://theconversation.com/stress-post-traumatique-rompre-le-silence-123803

La prise en charge de la victime mineure ou devenue majeurePar le Dr Gérard Lopez 2021 La mise en lumière des violences ...
07/05/2022

La prise en charge de la victime mineure ou devenue majeure
Par le Dr Gérard Lopez
2021

La mise en lumière des violences subies par la victime ne doit pas seulement servir à la mise en mouvement de l’action publique, elle doit également permettre une prise en charge médicale de la victime. L’accompagnement médical et notamment l’accompagnement psychologique des victimes souffre, à cet effet, d’un manque d’intérêt public dans les réflexions touchant aux violences intrafamiliales.

Le traitement d’une victime dépend beaucoup de son passé traumatique. Une victime bien structurée ayant un style d’attachement sécure, qui aura été la cible d’un criminel, posera moins de problèmes qu’une personne ayant subi des traumatismes anciens et répétés comme une maltraitance ou des viols incestueux dans l’enfance.

Depuis une quinzaine d’années, des techniques psychothérapeutiques ont été adaptées au psychotraumatisme. Mais ces techniques ne remplacent pas une longue fréquentation de la problématique des victimes et en particulier des victimes d’agressions sexuelles et des processus de domination sexiste qui les sous-tendent.

Les troubles psychotraumatiques sont en relation « directe et certaine » avec l’événement subi comme l’écrivent les rédacteurs du guide barème des pensions militaires. Il est indispensable de traiter en priorité les troubles psychotraumatiques spécifiques : les pensées, images, sensations physiques, cauchemars, répétitifs et intrusifs de l’événement, les évitements, les troubles neurovégétatifs, la colère, etc.

Le traitement proprement dit doit, autant que possible, privilégier les thérapies dites brèves centrées sur le traumatisme psychique et ses conséquences sur la vie courante.

Il gagnerait à être entrepris le plus tôt possible. Parfois, cadeau dans l’horreur, la psychothérapie brève peut déboucher sur une demande de travail psychothérapeutique.

La recherche indique que l’expérience du traitement du psychotraumatisme est plus importante que le savoir-faire technique du thérapeute. De solides connaissances victimologiques sont également indispensables pour orienter la victime dans le réseau d’aide et d’accompagnement social et judiciaire, faute de quoi le cadre thérapeutique ne résisterait pas à la pression des événements qui compliquent le parcours de la victime : cette protection limite le risque de maltraitance sociale
(survictimation).

Les thérapies brèves sont indiquées quand la symptomatologie psychotraumatique spécifique est prédominante.

En revanche, lorsque les troubles identitaires et narcissiques dominent le tableau clinique, les psychothérapies prolongées sont indispensables. Dans ces cas, la chimiothérapie et les thérapies brèves à visée principalement symptomatique permettent de traiter ponctuellement des troubles intrusifs ou des stratégies d’évitement, mais elles n’ont pas vocation à se substituer à la poursuite de la thérapie de reconstruction psychodynamique.

La force des recommandations de la Haute Autorité de santé est définie dans le tableau suivant ; elles ne sont valables que pour les troubles du stress post-traumatique (TSPT).

La thérapie relationnelle des personnalités traumatiques complexes
Les sujets victimes de traumatismes répétés, reconnus comme étant des états de stress post-traumatique complexes dans la onzième édition de la classification internationale des maladies (CIM 11), perdent progressivement confiance en toutes formes d’aide possible. Un enfant maltraité ne peut espérer une aide quelconque puisque les personnes chargées de son éducation ont été défaillantes. S’il entamait une psychothérapie, il serait difficile de gagner sa confiance pour parvenir à mettre en place un cadre adapté où les limites librement acceptées ne seraient pas constamment négociables, comme elles le furent dans son rapport familial : de là dépend une bonne compliance thérapeutique.

D’une manière générale, ces « sujets mal structurés » consultent rarement pour les conséquences cliniques d’événements traumatiques anciens qu’ils ne relient pas à leurs difficultés actuelles, mais plus souvent pour un trouble comorbide comme un état dépressif après une rupture vécue comme un intolérable abandon, une addiction, un trouble anxieux ou somatique.

Lors des premiers entretiens, les risques d’idéalisation du thérapeute sont à la hauteur des désillusions survenant à la moindre frustration. Les personnalités traumatiques complexes s’ingénient à reproduire littéralement avec leurs thérapeutes les situations abandonniques vécues dans l’enfance, courant le risque de passage à l’acte suicidaire impulsif. Les femmes victimes de violences conjugales répétant fréquemment littéralement les violences subies dans l’enfance dans le cadre familial, par exemple, génèrent des sentiments complexes d’incompréhension irritée de la part des professionnels : elles sont rapidement rejetées par les policiers qui estiment « qu’elles aiment ça », par les assistantes sociales qui se heurtent à ce qu’elles considèrent être de la passivité, par les médecins qui ne les comprennent pas, par les parquets qui classent sans suite leurs plaintes ou demandent des médiations pénales ; cet exemple est emblématique, mais le sort des borderlines étiquetés « psychopathes », de certaines prostituées, des femmes qui « s’exposent » à être violées plusieurs fois dans leur vie n’est pas différent.

Les risques de répétition littérale se manifestent dans le transfert et le contre-transfert traumatique, c’est-à-dire dans la relation thérapeutique. Le thérapeute doit faire preuve d’une grande tolérance largement étayée sur une solide expérience de ce type de patients pour ne pas se sentir remis personnellement en cause et éviter de s’identifier à l’agresseur que le patient pense trouver en tout être humain. Il doit permettre de réécrire le scénario traumatique.

Il est nécessaire de commencer le traitement en utilisant des techniques favorisant la gestion des émotions (relaxation, tai-chi, yoga, mindfullness, etc.).

D’une façon générale, des aménagements techniques sont nécessaires, car les modalités éprouvées mises au point pour les thérapies de névrosés sont inadaptées.

Les principaux aménagements consistent à :

-poser clairement et simplement des questions sur le passé traumatique, dès le premier entretien ;

-être préparé à recevoir et à gérer les réponses par une bonne connaissance du réseau de prise en charge médico-socio judiciaire ;

-prendre clairement parti pour la victime pour ne pas se faire le complice (involontaire) du déni caractéristique du « système agresseur » qui entretient la confusion ;

-établir une relation de confiance avec ces sujets qui ont toujours été trahis par les personnes qui étaient chargées de les protéger, mais indispensable pour obtenir une bonne alliance thérapeutique ;

-se référer constamment à la loi, mais ne pas imposer un dépôt de plainte comme préalable indispensable au travail thérapeutique ;

-définir le cadre thérapeutique de façon démocratique avec un sujet qui a toujours vécu dans un système de domination imposée (la loi du plus fort) et recadrer à chaque tentative de transgression du cadre ;

-faire preuve d’empathie en tentant d’identifier les émotions ressenties par le patient, tout en gardant la distance qui maintient le cadre thérapeutique dans les limites préalablement définies (il ne s’agit pas de sympathie, laquelle consisterait à s’identifier totalement à la personne souffrante) ;

-contrôler le contre-transfert traumatique et les mécanismes d’identification projective pour ne pas risquer de se mettre inconsciemment en position d’agresseur ; le thérapeute doit s’interroger s’il a tendance à se comporter de façon agressive ; toutes transgressions et a fortiori tout passage à l’acte sexuel seraient la répétition littérale des événements traumatiques avec une victime de viol par inceste par exemple, signant l’échec de la thérapie (même si les rapports sexuels paraissent librement consentis).

Une supervision est indispensable dans ce type de prise en charge difficile. Par ailleurs, il est également nécessaire de savoir repérer les troubles dissociatifs psychotraumatiques qui peuvent se reproduire de façon fâcheuse lorsqu’une victime se trouve confrontée à une pensée, une image, une situation lui rappelant les situations traumatiques antérieurement vécues. L’état de conscience modifié la protège de l’angoisse psychique et physique qui accompagne la reviviscence de la scène traumatique, mais il pérennise le trouble dissociatif qui bloque toute possibilité d’élaboration. Dans ces cas, nous avons vu que l’hypnose est un traitement efficace si toutefois on ne se trouve pas en présence d’une victime d’agression sexuelle.

Malgré ces énormes difficultés et la patience qu’il convient de manifester à ces victimes déstructurées, il faudra parvenir, vaille que vaille, à créer un cadre sécurisant où nul abandon, nulle violence, nul risque de répétition littérale du scénario traumatique spécifique ne pourront jamais survenir. C’est ainsi que les sujets présentant des traumas complexes parviennent à se reconstruire, surtout s’ils ont obtenu une reconnaissance judiciaire.

Nous allons illustrer la mise en pratique d’une thérapie psychodynamique relationnelle aménagée avec un cas clinique particulièrement démonstratif.
Caroline, comédienne connue, prend rendez-vous chez un psychiatre spécialisé en psychotraumatologie. Elle a subi des viols, restés longtemps secrets, dont l’auteur est son grand-père.
Après avoir repoussé trois fois le rendez-vous pour raisons professionnelles, elle se présente sans illusions, expliquant qu’elle a épuisé de nombreux thérapeutes, muets, incompétents, ou trop fascinés par son charme et sa réputation de comédienne célèbre.
Sa demande de soins est motivée par des troubles caractériels qu’elle appelle « caprices » et par des attaques de panique avec sensation de dépossession de soi-même, qui surviennent parfois en plein tournage, surtout lorsqu’il s’agit de scènes sexualisées qu’elle refuse par principe, comme toutes les scènes trop déshabillées, ce que sa notoriété lui permet d’éviter.

Apprendre à gérer les émotions
Caroline présente des épisodes de dissociation lorsqu’elle joue des scènes sexualisées qui la confrontent au scénario traumatique malgré plusieurs thérapies. Le thérapeute lui propose de consulter un kinésithérapeute qui pratique la relaxation, mais elle s’y refuse.
Il est pourtant de bonne règle de commencer la thérapie d’une personnalité traumatique en proposant des techniques de gestion des émotions.
Décrypter le scénario traumatique
Le thérapeute prend en compte tous les aspects du scénario traumatique de Caroline. Il sait par expérience qu’il va se reproduire littéralement dans la thérapie et qu’il représente l’agresseur par transfert traumatique direct négatif. Caroline le consulte sans illusion et ne peut par conséquent pas lui faire confiance. Elle a fait l’expérience de plusieurs prises en charge tantôt par des femmes, tantôt par des hommes, qui se sont terminées rapidement sans aucun profit, lui laissant goût amer et un vif sentiment d’abandon.

Négocier le cadre thérapeutique
La négociation du cadre thérapeutique est des plus ardues parce que les contraintes professionnelles de Caroline ne permettent pas une périodicité préétablie, ce que le thérapeute accepte en lui demandant de s’engager à s’investir dans le traitement. Il lui demande quelle a été jusqu’alors la durée moyenne des thérapies antérieures. « Cinq séances » répond-elle sur un ton à la fois enjoué et provocateur. Il lui précise qu’il le lui rappellera au début de la cinquième séance pour éviter qu’elle claque la porte, se mette très en colère et présente secondairement un insoutenable sentiment d’abandon.
Caroline fera tout ce qui possible pour décourager le thérapeute et interrompre le traitement. Il va par conséquent négocier démocratiquement le cadre thérapeutique pour ne pas mettre en place une situation d’autorité voire d’emprise à la manière de son grand-père.
Le cadre accepté de part et d’autre permet de recadrer le patient à chaque tentative de transgression qui a également pour but d’éprouver le thérapeute. Il faut parfois tolérer que le patient fume s’il est addict au tabac. Mais il est important d’acter que tout passage à l’acte, et notamment tout contact physique, est prohibé pour ne pas répéter littéralement un aspect du scénario traumatique.

Établir une relation de confiance
Caroline rate de nombreux rendez-vous ou tente de les repousser, ce que le thérapeute tolère. Elle paie rubis sur l’ongle les séances ratées, comme cela a été décidé lors de la négociation du cadre thérapeutique. Elle se présente toujours légèrement en re**rd, se plaint du manque de progrès, de l’absence de conseils qu’elle réclame obstinément. Elle exige des tranquillisants. Malgré ces tentatives de déstabilisation, le thérapeute maintient une attitude empathique. Elle peut disparaître pendant trois semaines pour des motifs plus ou moins fallacieux,mais elle continue à venir en maîtrisant tant bien que mal la colère que lui inspire l’apparente passivité du thérapeute : « Vous ne dites pas grand-chose ! Vous ne faites rien pour m’aider », se plaint-elle fréquemment.

Établir une relation de confiance est une épreuve éprouvante pour le patient et le thérapeute qui s’évertue à ne reproduire aucun des aspects du scénario traumatique en étant tolérant, mais contenant. Parfois le patient entre dans une épreuve de force avec surenchère permanente pour revivre le scénario traumatique. Mais progressivement, une relation de confiance se met en place. Le thérapeute devient un parent suffisamment bon au sens de Winnicott.
Au bout d’une année assez décourageante pour le thérapeute, émaillée de provocations permanentes, de remarques désobligeantes, la patiente commence à s’investir dans la thérapie. Elle ne rate une séance que lorsqu’elle y est contrainte. Il lui devient possible de parler du grand-père, de la possible complicité de sa mère, de l’indifférence de son père. Elle reconnaît que ses relations masculines sont toujours décevantes, que sa sexualité ne lui apporte aucune satisfaction et qu’elle n’est attirée que par les hommes âgés.

La réécriture du scénario traumatique spécifique marque la fin de la thérapie
Caroline devient progressivement très familière. Confiante. Détendue. Elle essaie de se rapprocher du thérapeute, d’en savoir davantage sur sa vie, sa famille. Elle lui donne des conseils vestimentaires.
Au cours d’une séance, elle lui déclare : « Le psy de mon amie Paquita, il lui prend la main quand elle ne se sent pas bien. »

Prendre la main de la patiente serait un passage à l’acte transgressif qui remettrait en cause tous les progrès thérapeutiques accomplis. Le contraire en revanche permettrait de réécrire par l’exemple plus que par une quelconque interprétation, le scénario traumatique spécifique : des passages à l’acte sexuel transgressifs. Le thérapeute se contentera de faire un lien avec le scénario traumatique (avec une pointe d’humour, la solidité de la relation l’y autorise à présent) en lui faisant remarquer qu’il a précisément l’âge du grand-père quand ce dernier a commencé de lui prendre la main avant de la violer.
Les tentatives de remise en actes du scénario traumatique spécifique, l’événement traumatique spécifique initial, peuvent ne pas être aussi subtiles que dans ce cas particulier. Il peut s’agir d’une invitation au restaurant, d’une déclaration d’amour ou de propositions directes à des rapports sexuels, que la négociation préalable du cadre thérapeutique avait bien entendu interdite de façon explicite, comme toute autre forme de passage à l’acte.
Les passages à l’acte sexuel commis par des thérapeutes et des médecins sont beaucoup plus fréquents qu’on peut l’imaginer, en particulier avec les victimes de viols subis dans l’enfance. Certaines victimes ont vécu cette inacceptable situation à plusieurs reprises avec des thérapeutes différents. L’une d’entre elles nous a confié avoir eu des interactions sexuelles avec huit psychiatres différents. La chape de plomb les concernant commence à se fissurer. Louise de Urtubey (2006) leur a consacré une étude récente. Des associations se créent pour les dénoncer, comme l’association SOS Thérapires (prevensectes.com) dont l’objet est de prévenir les pratiques psychothérapeutiques déviantes et abusives : d’accompagner, d’aider les victimes de telles pratiques, ainsi que leurs proches, de travailler en collaboration avec les pouvoirs publics, les particuliers, les associations et mouvements de lutte contre ces pratiques psychothérapeutiques déviantes et abusives, afin de faire évoluer la législation dans ce domaine ; de contribuer à promouvoir des accompagnements psychologiques de qualité, respectueux de la dignité humaine.

https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-de-la-sante-et-de-l-assurance-maladie-2021-3-page-119.htm

Adresse

Bayonne

Site Web

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Psychotraumatismes et Stress Post traumatique,c'est quoi ? publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Contacter La Pratique

Envoyer un message à Psychotraumatismes et Stress Post traumatique,c'est quoi ?:

Partager

Type

Présentation de la Page

Bienvenue !

Cette page est dédiée aux VICTIMES, à toutes les VICTIMES ,

( pas seulement celles de violences sexuelles) ,et leurs proches .

Attention, S'informer est important .