31/01/2024
Je partage le témoignage anonyme d’un collègue psychologue, que je ne connais pas, au sujet du lien qui se tisse avec les patients.
Qu’en pensez-vous ?
« Ce matin j'ai fait du ménage dans mon répertoire.
Je me suis rendu compte que j'avais gardé le numéro de téléphone de patients que j'avais reçus en libéral pendant des mois et même des années. J'ai arrêté le libéral il y a 8 ans.
Et je me demande : que sont-ils devenus ?
Est-ce que Alain peut remarcher ? A-t-il repris une vie sociale ?
Et Claire ? Elle avait arrêté nos séances en pleurs car elle allait déménager à 300 km. Moi-même j'avais failli pleurer durant cette séance. Est-elle devenue prof comme elle le voulait ?
Comment ça se passe pour Marine depuis l'effraction chez elle ?
Est-ce que je vais googler leur nom pour savoir ?
Nous devons accepter que nous ne sommes qu'une infime partie de la vie de nos patients. C'est vrai, ils nous voient quoi ? 30 minutes par semaine pendant six mois ? Ça ne fait même pas 24 heures en cumulé.
Et pourtant cette partie infime est utile, sinon nous ne serions pas là.
J'ai supprimé leurs coordonnées. Parfois je penserai à eux, en espérant leur avoir apporté ce dont ils avaient besoin. »