07/12/2024
S01 E03 : Les thérapies pourquoi ça marche !
LES FONTIERES DU CONTENANT PSYCHIQUE
Nous avons vu que le « contenant psychique » peut être vue comme un espace psychique interne, un sas, un lieu de traitement qui va nous permettre de gérer, de réguler, de digérer :
• d’un côté pulsions-émotions-fantasmes (énergies internes qui proviennent de l’inconscient)
• de l’autre côté agression-influences-amour (relations interpersonnelles avec l’extérieur).
C’est un « contenant », donc à ce titre, il possède des « parois ». On parlera de frontières. On peut faire des analogies avec nos organes pour se faire une image :
• L’estomac est un contenant délimité par une paroi (frontière) intestinale, qui traite des éléments, venant de l’extérieur (nourriture) et internes (sucs gastriques).
• L’intestin qui est aussi un contenant et un espace de traitement d’éléments que lui transmet l’estomac. La paroi intestinale est une frontière poreuse, « mais pas trop » , qui permet la circulation de nutriments vers d’autres parties du corps.
• La peau est une paroi (frontière) qui délimite l’intérieur et l’extérieur du corps humain. Elle est en partie étanche mais possède une certaine porosité.
Notre rapport au réel se constitue via les frontières de notre contenant psychique, qui doivent avoir une certaine « porosité », une certaine capacité à laisser circuler des informations entre notre monde intérieur et le monde extérieur dans lequel nous vivons, en particulier dans le cadre de nos relations interpersonnelles.
Une frontière est fonctionnelle si elle n’est ni trop poreuse, ni trop imperméable.
Une barrière dysfonctionnelle entraîne des difficultés psycho-relationnelles. D’où l’importance d’avoir des frontières suffisamment claires.
Il existe de nombreuses frontières en nous :
• frontière entre « moi et les autres »,
• frontière entre « ce que je peux appeler le dehors et le dedans » (qui me permet de me percevoir comme un être différencié du reste du monde),
• frontière interne entre « mes pulsions et mes valeurs »
Des frontières trop rigides, trop établies, trop imperméables entraînent une perte de notre complexité, de notre richesse humaine et de notre créativité.
Si une frontière est trop poreuse, le risque est de se sentir « envahi » : envahi par l’autre dans le cas d’une frontière externe non fonctionnelle ou envahi par des voies dans le cas d’une frontière interne.
Je dois donc posséder des « frontières externes » fonctionnelles en tant qu’individu avec :
• le couple et les enfants
• la famille nucléaire et la famille élargie
• la société en général
Et je dois avoir en moi des « frontières internes » fonctionnelles, entre les fonctions intrapsychiques qui me constituent :
• Conscient / Préconscient / Inconscient personnel / Inconscient collectif
• Les états du Moi (Adulte, Parent critique/nourricier, Enfant soumis/rebelle/libre) cf Analyse Transactionnelle.
En bref pour garantir un bon équilibre de l’individu, ces frontières ne devront être « ni trop, ni pas assez » étanches, « ni trop, ni pas assez » poreuses.
Et pour celui qui cherche en lui, il faudra aussi être capable, à un moment donner, de traverser certaines frontières pour dévoiler, voir et identifier « la partie reniée », interdite en soi, celle qu’on appelle notre part d’ombre.