01/10/2025
PATRONS DES MÉDECINS ET DES CHIRURGIENS : CÔME ET DAMIEN. • Les frères jumeaux saint Côme et saint Damien [Κοσμας-Δαμιανος, Cosmas-Damianus, Cosmas-Damiano, Kosmas-Damian...], ayant vécu au 3e siècle, furent considérés depuis le Haut Moyen Âge comme étant le patron protecteur des médecins et des chirurgiens, puis des apothicaires/ pharmaciens. | Leur FÊTE est inscrite au calendrier à la date du 26 SEPTEMBRE (anciennement, et jusqu'en 1970, le 27 septembre ; fêtés pour les Églises orthodoxes et les Églises orientales les 1er juillet, 17 octobre, et 1er novembre). | Au fil des siècles, du Moyen Âge jusqu'à l'époque contemporaine, soit depuis plus d'un millénaire, de nombreux artistes ont interprété le portrait des jumeaux thérapeutes Côme et Damien ou des scènes de leur vie.
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Parmi les miracles étant attribués à saint Côme et saint Damien, figure celui de la "GREFFE D'UNE JAMBE" à un homme dont la jambe était nécrosée : "Le pape Félix, aïeul de saint Grégoire, fit construire à Rome une magnifique église en l’honneur des saints Côme et Damien. En cette église se trouvait un serviteur des saints martyrs dont toute une jambe était atteinte d'un chancre. Pendant son sommeil, saint Côme et saint Damien lui apparurent, portant avec eux des onguents et des instruments. L'un dit à l’autre : 'Où aurons-nous de quoi remplir la place où nous couperons la chair gâtée ?'. Alors l’autre répondit : 'Dans le cimetière de Saint-Pierre-aux-Liens, se trouve le corps d'un Éthiopien récemment inhumé ; apporte de sa chair pour remplacer celle-ci'. Il s'en alla donc en toute hâte au cimetière et apporta la jambe du Maure. Ils coupèrent ensuite celle du malade, lui mirent à la place la jambe du Maure, et oignirent la plaie avec soin. Ensuite, ils déposèrent la jambe du malade auprès du corps du Maure. L'homme en s'éveillant, ne ressentant plus de douleur, porta la main à sa jambe et n'y sentit plus rien d'endommagé ; il prit donc une chandelle, et ne voyant aucune plaie sur la jambe, il pensa que ce n'était plus lui-même, mais qu'un autre était à sa place. Enfin revenu à soi, il sauta joyeux hors du lit, et raconta à tout le monde ce qu'il avait vu en dormant et comment il avait été guéri. On envoya de suite des habitants au cimetière et on y trouva le corps du Maure avec la jambe coupée et celle de l’autre déposée dans le tombeau." [Jacques de Voragine (c.1230-1298), La Légende dorée/ Legenda aurea].
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> illustration : "St. COSME | St. DAMIEN | PATRONS DES MÉDECINS" • rarissime affiche originale réalisée par l'artiste Yves ALIX (1890-1969), peintre, graveur, et écrivain [fils d'un vétérinaire militaire], élève de l'École des Beaux-Arts de Paris, de l'Académie Julian, et de l'Académie Ranson ; président de l'"Association des peintres et graveurs professionnels" (1925), vice-président de la "Jeune gravure contemporaine" (1928) ; auteur d'illustrations de multiples ouvrages dont notamment : Henry de Montherlant, "Les Olympiques" (1926), Fernand Fleuret, "Sœur Félicité" (1926), Pierre Loewel, "Tableau du Palais" (1928), Alphonse Daudet, "Numa Roumestan : moeurs parisiennes" (1929), Guy de Maupassant, "La petite Roque" et "Le Horla" (1938) ; auteur du livre "Notes sur l'art, 1912-1940. Témoignage" (édition posthume 1997) ; son œuvre lui ayant notamment valu d'être distingué comme officier de la Légion d'Honneur • zincographie ; dimensions feuille : 50 x 65 cm (format Raisin) ; dimensions image : 32,5 x 50 cm | imprimée par l'"Office central de l'imagerie" [sans date, vers 1940] • (ré)interprétation moderne de saint Côme et saint Damien, en blouse blanche de médecin/ chirurgien et avec des gants, dans une grande salle commune d'hôpital, tenant une jambe rouge, évocation du célèbre miracle rapporté par la tradition (voir récit ci-dessus). [extrait conférence et collection Pr. Jean-Marie Le Minor].