20/06/2025
Dans les années 80, le dogme médical était sans appel :
les ulcères d’estomac étaient causés par le stress. Point final.
C’est ce que l’on enseignait dans les facultés, ce que prescrivaient les médecins, ce que vendaient les laboratoires.
Mais deux médecins australiens ont osé remettre en question cette vérité gravée dans le marbre.
Tout a commencé par un accident.
Un week-end de Pâques en 1982, le jeune docteur Barry Marshall oublie de vérifier des boîtes de culture bactérienne qu’il avait laissées en incubation dans le laboratoire de l’hôpital Royal Perth.
Normalement, on les jetait au bout de deux jours.
Mais cette fois, le hasard allait faire avancer la science.
À son retour, il découvre des colonies de bactéries en train de proliférer… là où l’on croyait que rien ne pouvait survivre : dans l’acidité brûlante de l’estomac humain.
Avec son collègue Robin Warren, qui avait déjà observé une étrange couche sur les biopsies d’ulcères gastriques, ils identifient un nouvel ennemi invisible :
Helicobacter pylori.
Jusqu’alors, on croyait que toute forme de vie était exclue de ce milieu hostile. Encore moins qu’une bactérie puisse y provoquer inflammations, douleurs... voire cancer.
La découverte était révolutionnaire.
Mais… personne ne les crut.
Alors Marshall prit une décision f***e.
Il se fit faire une biopsie pour prouver qu’il était sain, puis but un verre rempli de la bactérie.
Quelques jours plus t**d, il tomba malade : nausées, vomissements, gastrite sévère.
Il venait de prouver sa théorie sur son propre corps.
Il fallut dix ans à la médecine pour admettre ce qu’il avait osé démontrer.
Mais grâce à son audace, les ulcères ne sont plus traités par des années de pansements gastriques ou des opérations lourdes, mais par de simples antibiotiques.
Des millions de vies ont été épargnées.
En 2005, Barry Marshall et Robin Warren reçoivent le Prix Nobel de médecine.
Mais pour beaucoup, ils avaient déjà gagné quelque chose de plus précieux :
le droit de dire que parfois, pour changer l’histoire… il faut avaler la vérité.