
10/10/2025
Lettre ouverte : Aux hommes blessés, je vous en supplie : guérissez.
À vous, les âmes en chemin : merci d’exister.
À vous, les hommes.
À vous qu’on a forcés à grandir trop vite,
qu’on a dressés à être solides, à ne jamais vaciller,
à porter le monde sur vos épaules sans jamais trembler.
À vous qu’on a coupés de vos émotions,
comme si sentir était une faiblesse,
comme si aimer avec le cœur nu était une honte.
Je vous écris parce que je vous vois.
Je vois vos silences lourds de ce que vous n’avez jamais dit.
Je vois vos colères, vos replis, vos fuites, vos peurs de ne pas être à la hauteur.
Je vois vos regards perdus quand l’amour vous confronte,
quand une femme vous tend le miroir de vos blessures et que tout s’emballe à l’intérieur.
Je vous écris parce que j’ai aimé un homme blessé.
Parce que tant de femmes sur ce chemin ont aimé un homme blessé.
Et parce que cet amour-là, aussi grand soit-il, finit souvent par se cogner aux murs du passé.
Le jour où je l’ai épousé, j’ai épousé ses traumas avec.
Et il m’a aimée comme il a pu —
avec tout ce qu’il avait, mais aussi avec tout ce qu’il n’avait pas encore guéri.
Alors, oui, c’est à vous que je parle,
à vous qui dites que vous aimez,
mais qui aimez à travers la peur d’être trahis, abandonnés ou rejetés.
À vous qui croyez protéger, mais qui contrôlez.
À vous qui dites « je vais bien »,
alors qu’à l’intérieur, tout brûle.
Je ne vous accuse pas.
Je vous appelle.
Je vous appelle à la guérison, à la réconciliation avec vous-mêmes,
à ce courage immense qu’est celui d’aller marcher dans vos ombres.
Parce que guérir, ce n’est pas faiblir.
C’est se redresser.
C’est refuser de transmettre la douleur.
C’est choisir de ne plus aimer avec les cicatrices ouvertes.
C’est faire le choix de la vérité, même quand elle dérange,
même quand elle renverse tout.
Nous, les femmes, avons déjà emprunté ce chemin.
Pas toutes. Pas toujours.
Mais beaucoup.
Nous avons appris à plonger dans la boue de nos mémoires,
à visiter nos enfers intérieurs pour en faire des jardins.
Et pourtant, il y a encore parmi nous des femmes blessées —
des femmes qui n’ont pas encore osé se regarder en face,
qui aiment à travers leurs manques,
qui blessent auss