11/03/2024
J'ai regardé aujourd'hui ce reportage d'Arte sur la mémoire. C'est intéressant, comme toujours, mais cette fois je me sens frustrée, je reste un peu sur ma faim. A la décharge des journalistes, c'est en partie dû au fait que les connaissances actuelles sur le sujet sont encore très floues ;)
Je voulais surtout partager sur les pertes de mémoire de traumatismes. Sur le moment, cette perte de mémoire est vitale, elle intervient pour nous protéger. N'étant pas capable de gérer, notre cerveau occulte un souvenir, ce qui nous permet de ne pas perdre la raison, de survivre. Ce mécanisme est donc salvateur et peut s'avérer nécessaire sur une période plus ou moins longue selon les personnes, les situations et le degré de traumatismes.
Mais ce phénomène présente aussi des inconvénients. En effet, une épreuve difficile de notre vie, que nous en ayons conservé le souvenir ou non, va entraîner chez nous la construction de croyances, de schémas de fonctionnement, de blocages... Je peux illustrer en prenant un exemple, volontairement simpliste, d'une personne qui aurait été victime d'un accident de la route enfant et qui, une fois adulte, n'aurait jamais pu apprendre à conduire. Sur le moment, la réaction de son cerveau va dans le sens de la survie : voiture = danger !!! Il allume donc tous les voyants d'alerte dès qu'elle approche d'une voiture. Impossible pour cette personne de passer au-delà de ses peurs, ancrées bien trop profondément dans sa mémoire.
C'est là tout l'objet de la thérapie telle que je la pratique : aller visiter les traumatismes et calmer les émotions qui y sont associées et qui nous bloquent aujourd'hui. Redessiner l'engramme. Ce qui est bien différent de l'oubli évoqué dans la vidéo. Or je ne pense pas que l'oubli d'un évènement traumatisant soit souhaitable. Nous ne pouvons pas nier que cela fait partie de nous, de notre histoire. En revanche, nous pouvons décider, ici et maintenant, de calmer notre égo qui cherche encore à nous protéger. Lui montrer que nous ne sommes plus dans la même situation et que nous sommes capables de gérer et d'avancer.
https://www.youtube.com/watch?v=pCJ1r1POF-4&t=20s
Longtemps, le fait d’oublier a été considéré comme une faiblesse de l’esprit humain. Tomas Ryan, chercheur en neurosciences, envisage les choses tout autreme...