15/09/2024
La balade n'est pas belle
Au milieu du chemin, surgit à la conscience, les champs de pesticide, ne pas goûter le raisin, sous peine de s'empoisonner.
Surgit à ma mémoire des effluves de mon enfance, les vignes, la viande cuite aux seps et ça sent tellement bon.
Les figuiers, leur odeur si réconfortante pour moi, goûter ses fruits si juteux, si délicieux. Passer des heures à faire des confitures avec mon arrière grand-mère.
Surgit le chien, heureux au milieu des herbes folles, revenir vers nous, gambader dans nos jambes.
Surgissent les cosmos, les mots doux, les échanges de baisers, un mariage au milieu de rien, au milieu de tout. Un clocher, pas comme les autres.
Je ne suis pas seule, il y a les souvenirs, les amis, leurs récits, la nature, les heures qui passent et le son et le rythme de nos pas.
Il y a les pesticides, et l'agriculteur qui ne sait où ne veut pas faire autrement. Il n'est pas seul, il y a nous qui ne pouvons pas savourer son raisin, ni même boire son vin, ça nous rend malade. Et il y a ceux qui boivent malgré tout, c'est le vin du coin celui dont on est fier, il se vend à l'autre bout du monde.
La balade n'est pas belle, elle est vivante, questionnante, énervante, la lumière rasante de cette fin de journée donne de l'éclat aux jours, aux mots, aux pensées. La conscience s'éveille, tout s'emmêle, ce qui reste de plus vif, c'est ton sourire.