
09/09/2025
Un pharmacien peut-il aider une maman en dépression du post-partum ?
Estelle BOUET m’a posé cette question pour le magazine Porphyre.
C’est hyper pertinent parce qu’habituellement, quand on parle de dépression du post-partum, on égrène immanquablement les critères diagnostiques :
➡️Une profonde tristesse, fluctuante au début puis de plus en plus constante.
OU
➡️Une disparition progressive des émotions, un sentiment de vide croissant, absence de plaisir et d’énergie
qui dure plus de 15 jours,
ET
➡️Une fatigue constante qui ne cède pas au repos, mais qui, au contraire, empire avec le repos
➡️L’absence de plaisir au contact du bébé
➡️Des troubles du sommeil et de l’appétit
➡️Des croyances négatives spécifiques :
“je ne sais pas m’occuper du bébé”
“je ne suis pas une bonne mère”
➡️De la culpabilité, de la honte et des regrets.
➡️Phobie d’impulsion : la conviction terrifiante qu’on va faire du mal au bébé
Mais sincèrement, derrière son comptoir de pharmacie, est ce qu’un.e pharmacien.ne peut évaluer tous ces signes abstraits ? Sans être spécialiste et sans vraiment avoir le temps ?
Non évidemment, mais vous pouvez aider, alerter, conseiller !
Si vous recevez une maman :
➡️Qui semble ralentie, avec un visage plutôt inexpressif, au-delà de la simple fatigue. Ses gestes sont plutôt lents, elle vous semble “lourde”
➡️Qui paraît plutôt négligée, elle ne prend plus soin d’elle
➡️Qui n’exprime pas d’émotion, elle semble vide et ne rien ressentir,
➡️Qui n’échange pas ou peu avec son bébé, elle ne lui sourit pas, ne répond pas à ses vocalises, ne le prend pas dans les bras, ou alors maladroitement
➡️Qui semble vouloir fuir le contact, elle ne discute pas avec vous, va répondre par monosyllabes, et part plutôt rapidement,
C’est un bébé qui peut :
➡️Être amorphe ou au contraire très agité
➡️Qui présente des difficultés de sommeil, ou d’alimentation : sa maman viendra chercher des médicaments pour ça.
Ou vous voyez le papa venir à la place de la maman, elle ne vient pas ou peu.
Dites vous que peut-être cette famille traverse une difficulté importante.
La dépression du post-partum augmente le risque de su***de de la mère et elle impacte rapidement et durablement le développement psychomoteur de l’enfant.
Accompagner une jeune maman, c’est l'affaire de tous, et chacun à notre niveau, on peut agir.
Pour aller plus loin, retrouvez davantage d’informations et de détails dans le magazine Porphyre de Septembre.
Je vous mets en premier commentaire le lien d'inscription au Journal d’une GynécoPsychologue, où j’aborde les sujets en lien avec la santé mentale des femmes.
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