07/07/2025
Le deuil périnatal s’est très vite imposé à moi en tant que thérapeute.
Je m’étais reconvertie pour accompagner les personnes en souffrance psychologique et plus particulièrement celles affectées par des maladies graves, parfois incurables. J’avais donc fait le choix de me former à l’accompagnement du deuil et des psychotraumas.
Et puis, en devenant à mon tour maman, alors que j’avais entamé ma formation en Relation d’Aide, je me suis intéressée à toutes les facettes de la périnatalité.
Alors accompagner ce qui ne devrait jamais se rencontrer : la mort d’un bébé, même lorsque celle-ci est intra-utérine et qu’elle se produit en début de grossesse, a été pour moi une évidence.
J’ai ouvert les portes de mon cabinet à ce drame si souvent mal accompagné il y a 6 ans, ouvert les portes pour l’accompagner psychologiquement, mais aussi corporellement.
C’est au cours de ma formation en massage postnatal
que les mots de Christine ont résonné en moi
« Vous savez, vous pouvez aussi masser les femmes qui ont vécu une interruption de grossesse, elles aussi sont mamans, et leur corps a besoin d’être massé »
et que j’ai décidé de prendre soin de la maman endeuillé dans sa globalité, la tête, le cœur, le corps … au risque peut-être d’être critiquée à l’époque.
J’ai rencontré des femmes, des couples. J’ai accompagné parfois sur une séance, parfois sur des mois, ce drame et ses conséquences. J’ai écouté les inquiétudes de ne plus être enceinte, la tristesse ressentie même en étant enceinte, accompagné les angoisses d’accoucher à nouveau et que ça se termine mal, les post-partums chahutés de « trop aimer » ce nouveau bébé et de risquer de le perdre.
Accompagner le deuil périnatal m’a révélé en tant que thérapeute psychocorporelle. Je sais que je suis là pour guider la vie, mais aussi accompagner ces deuils si insupportables.