30/07/2025
« La façon dont vous m’avez écouté la dernière fois, sans jugement, m’a fait du bien. »
Ce sont les propos de Monsieur T, un patient qui passe de spécialiste en spécialiste depuis 4 ans et qui attend environ 6 mois pour avoir un rendez-vous qui dure en moyenne 7 minutes.
Monsieur T est en errance thérapeutique puisqu’à chaque fois on lui coupe la parole ou encore on lui dit que sa problématique dépasse le champ de compétence du spécialiste qu’il consulte.
Faut-il être spécialiste pour laisser un patient raconter son histoire ?
Un spécialiste, c’est souvent un professionnel qui en sait beaucoup sur peu et qui a tendance à se désengager dès que le motif de consultation dépasse son champ de compétence.�« Vous avez aussi mal au foie ? Je ne m’occupe que de l’estomac … Patientez 6 mois avant de voir mon collègue. » (je grossis le trait, bien entendu).
Or, quoi de plus complexe et systémique que l’organisation fonctionnelle du corps humain ?
Un rouage grippé peut entrainer le dysfonctionnement d’un autre. Classique.
Aujourd’hui, si je devais qualifier l’ostéopathe de spécialiste, je le considèrerais avant tout comme un spécialiste du lien.
Être ostéopathe c’est tisser du lien entre les symptômes du patient, son vécu, son environnement, ses relations, ses émotions… C’est aussi articuler la prise en charge du patient avec d’autres professionnels de santé afin de proposer une approche pluridisciplinaire centrée sur la personne.
Et que faut-il pour faire du lien ? De l’écoute. Et du temps.
En ostéopathie, nous écoutons les corps des patients.
Mais nous écoutons surtout des êtres humains.
Et ça change tout.