16/08/2025
La tradition ancienne des Nyingmapas
Comme je le disais auparavant, l’érudition ne garantissant pas la sainteté, ni la sainteté l’érudition, on considère dans toutes les traditions tibétaines – sakya, guéloug, kagyu et nyingma – qu’un être saint se doit d’incarner ces trois qualités que sont l’érudition, la discipline et la bonté*. On a toujours vu, dans l’histoire du Tibet, les grands maîtres de toutes les écoles, les grands saints et les grands érudits, tous ces personnages dont la contribution aux enseignements fut exceptionnelle, réunir en eux l’érudition et l’accomplissement. Dans l’école nyingma, nous avons par exemple Rongzom Chökyi Zangpo, un maître d’une prodigieuse érudition. C’était un lettré remarquable qui grandit à l’époque de la venue au Tibet du maître indien Atisha**. J’ai reçu la transmission de son commentaire du ‘Tantra de l’essence secrète’ communément appelé ‘Le Commentaire des joyaux’, mais il a aussi écrit un texte très connu intitulé ‘L’Entrée dans la coie du Mahayana’. Rongzom Chökyi Zangpo, qui compte parmi les plus grands érudits, alliait une érudition et un accomplissement exceptionnels.
SSL Dalaï Lama
* Le ‘Dictionnaire encyclopédique tibétain-anglais’ donne pour ces trois qualités d’érudition, de sainteté et de bonté la définition suivante : « l’érudition indique l’absence de toute confusion à l’égard des objets de connaissance ; la sainteté, une discipline parfaite quant aux fautes du corps, de la parole et de l’esprit ; et la bonté, un engagement irréprochable dans l’action altruiste.’
** Atisha (982-1054) le rencontra et l’aurait appelé « infaillible ». Rongzom est l’auteur d’un comentaire du ‘Tantra de l’essence secrète’ communément appelé ‘Le Commentaire des joyaux’ parce qu’il commence par ce vers : « la nature des Trois Joyaux est l’esprit d’Eveil ». L’historien Gö Lotsawa dit de lui : « Aucun érudit ayant vu le jour au Tibet, le Pays des Neiges, ne l’a jamais égalé. »
Extrait de « La grande paix de l’esprit, la vision de l’Eveil dans la Grande Perfection ».