30/08/2025
RADIO FRANCE EN GRÉVE ILLIMITÉE : LES SYNDICATS DÉNONCENT LE RÔLE DE LA DIRECTRICE SIBYLLE VEIL
Pour tous les défenseurs du Service Public, ce coup porté à Radio France, relève - de la même manière que pour les Hôpitaux - Écoles - Fonction Publique...du démantèlement et de la privatisation des services publics, biens appartenant, à égalité, à toutes et à tous les citoyens de ce pays.
Macron et Bayrou, dehors !
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" Depuis plusieurs mois, les services de l’audiovisuel public connaissent une accélération de la pénurie. L’intersyndicale de la maison ronde, devant le refus de Sibyle Veil de négocier, a décidé d’une grève illimitée.
La direction de Radio-France ne prend visiblement pas la dimension de la colère et de l’inquiétude des salariés, à la veille de sa rentrée, et du démarrage de la grille de septembre de France Inter. À la suite de négociations avortées, vendredi 22 août, et du refus de l’équipe de la PDG Sibyle Veil de fournir un calendrier, avant lundi 25 août à 14 heures, aux organisations syndicales, celles-ci ont décidé, ce dimanche 24 août, de lancer un mot d’ordre de grève, à partir de ce lundi. La grève a été reconduite pour une deuxième journée consécutive ce mardi 26 août.
Car depuis plusieurs mois, les services de l’audiovisuel public connaissent une accélération de la pénurie, due en grande partie aux économies budgétaires imposées, au détriment des antennes. Les syndicats ont d’ailleurs voulu négocier sur des revendications très concrètes : « le positionnement local d’Ici que les modes de production, en passant par la place du reportage et de l’investigation, l’avenir de Mouv’ et la stratégie de diffusion », selon le communiqué commun envoyé aux rédactions.
PLUS QUE 2 SALARIÉS AU MOUV’
Et pour cause : Ici, ex France Bleu, se retrouve dans un énorme flou éditorial du fait de son rapprochement imposé avec France 3, de la radio filmée et des restrictions budgétaires. La direction de France Inter a annoncé qu’à cette rentrée, l’ambitieuse émission d’investigation Secrets D’histoire, le samedi à 13 h 10, serait dégommée, et trouverait refuge, une fois par semaine, dans l’émission de reportages du dimanche matin « Interceptions » : soit la suppression de trois émissions d’investigation et d’une émission de reportage hebdomadaires.
Enfin, la radio Mouv’ doit devenir en cette rentrée « 100 % musicale et 100 digitale ». Ne resteront en poste que deux salariés, dans cette radio expérimentale, née voici 28 ans, et qui a vu éclore des talents telles que Giulia Foïs, Émilie Mazoyer ou Rebecca Manzoni.
LA DIRECTION DE RADIO FRANCE « REFUSE LA MOINDRE CONCESSION »
L’intersyndicale CGT-CFDT-SNJ-FO-UNSA ne cache pas sa colère : « Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes. Elle ne sait que proposer des réunions d’échanges et des groupes de concertation », constate-t-elle dans un communiqué.
« Clairement, elle (la direction, NDLR) semble attendre de compter les grévistes. Elle ne nous fixe d’ailleurs pas de nouveau rendez-vous de négociation avant lundi à 14h. Elle n’a pas vraiment pris la mesure de la colère ! » La grève commencerait donc ce lundi, « nos métiers, nos missions et notre attachement à Radio France », notent les syndicalistes.
FRANCE INTER EST AUJOURD’HUI LA PREMIÈRE RADIO DE FRANCE.
Elle est particulièrement en force sur la matinale, de 7 heures à 9 heures, et joue gros en cette rentrée, où Léa Salamé, l’une des voix du matin, a quitté l’antenne. En juin dernier, au moment du passage en force de Rachida Dati pour la loi sur l’audiovisuel public, une grève illimitée avait déjà été déclarée.
Caroline Constant
L’HUMA du 24 Aout 2025
Sous couvert de coupes budgétaires, la nouvelle grille des programmes de France Inter délaisse l’investigation, le reportage et les enjeux écologiques, traduisant un revirement politiq...