Alicia Mangeot Sandon Psychologue

02/09/2025

Aujourd’hui, ce n’est pas une réflexion que j’aimerais partager, mais plutôt une métaphore en lien avec les émotions.

Beaucoup de patients que je rencontre me disent se sentir envahis par leurs émotions, incapables de réfléchir clairement quand la tempête intérieure arrive.
Pour les aider, je leur propose une image que j’utilise souvent : celle d’une bouteille remplie à moitié d’eau claire et à moitié de sable fin.

Cette bouteille, c’est nous :

l’eau claire symbolise l’esprit calme, organisé et lucide,
le sable représente les événements, les émotions et les pensées qui surgissent, parfois de façon perturbatrice.

Quand la bouteille est secouée (comme lors d’un stress, d’une émotion intense ou d’une décision difficile) le sable se mélange à l’eau : tout devient trouble, confus. L’esprit est encombré, la clarté disparaît.

Mais quand on cesse d’agiter, quand on arrête d’ajouter des ruminations ou de nouvelles préoccupations, alors le sable retombe lentement au fond. Peu à peu, l’eau se clarifie. Peu à peu, l’agitation intérieure diminue et la lucidité revient.

Parfois, j’invite même mes patients à en faire une métaphore agie : fabriquer leur propre bouteille, la secouer quand ils traversent un choc émotionnel, puis observer le sable redescendre. C’est une manière concrète de comprendre qu’il ne s’agit pas de nier ses émotions, mais de leur laisser l’espace et le temps de se déposer.

Pourquoi ça marche ?

Parce qu’après une agitation intérieure, il est difficile de prendre une décision équilibrée ou de garder une vision juste. La métaphore de la bouteille repose sur un principe clé des thérapies brèves : prendre du recul, accueillir l’émotion et laisser le temps faire son travail. Ce simple geste aide à éviter les réactions impulsives et à retrouver une clarté plus apaisée.

Vous pourrez trouver des exercices pratico-pratiques en lien avec cette métaphore dans mon livre "Je change ma vie" si vous avez envie d'approfondir le sujet.

31/08/2025

La rentrée scolaire, c’est demain. D'ailleurs, les sacs de mes enfants et leur tenue de rentrée sont déjà prêts et attendent impatiemment.

J’ai évoqué précédemment le risque de saturation des adultes à la reprise du travail, il me semblait donc logique d’amener une réflexion sur la saturation des enfants face au monde scolaire…

En effet, ce que j’observe dans ma pratique quotidienne au cabinet, c’est que la rentrée n’est pas seulement une histoire de cartables et de fournitures neuves. Pour beaucoup d’enfants et d’ados, c’est déjà un marathon d’attentes, de choix et de comparaisons (mention spéciale à ParcourSup !).

On croit souvent que la saturation appartient au monde du travail. Mais elle commence bien avant… à l’école, au collège, au lycée.

Et ce n’est pas seulement l’école qui fatigue : ce sont aussi toutes ces petites voix qui leur disent qu’ils devraient réussir partout, et tout de suite...

En tout cas bonne rentrée à tous, petits et grands :)
(Et chez vous, comment vos enfants vivent-ils la rentrée ? Excitation, appréhension… ou déjà un peu de saturation ?)

30/08/2025

Ça y est, mes vacances touchent à leur fin… Comme beaucoup, je regarde mon emploi du temps de la semaine prochaine et je me dis : « ça y est, c’est reparti ».

Entre le travail au cabinet, les formations, les colloques, les projets d’écriture en cours… et les aspects plus personnels (rentrée scolaire, devoirs à accompagner, activités extrascolaires), la machine redémarre vite.
Même si j’ai eu la chance de recharger mes batteries, je sais qu’il va falloir aussi… les économiser.
Voici quelques pistes de réflexion à ce sujet, parce que la rentrée n’a pas besoin de nous vider dès septembre... Alors n'oublions pas :

Ce n’est pas démarrer à fond :
- c’est trouver le rythme,
- faire des pauses,
- et avancer avec sens.

Ce n’est pas tout faire parfaitement :
- c’est choisir ce qui allège,
- laisser ce qui pèse,
- et garder l’essentiel.

Et vous, comment faites-vous pour préserver vos batteries en ce début d’année scolaire ?

26/08/2025

🎢 Éviter ou affronter ?

L’autre jour, dans un parc d’attractions avec mes enfants, je me suis retrouvée face à un manège.
Vous savez, ce moment où l’on se demande : “J’y vais ? Ou je passe mon tour ?”

La question a l’air banale… et pourtant, elle traverse nos vies bien au-delà des montagnes russes.
Faut-il affronter nos peurs, ou les éviter ?
Se lancer… ou préserver son équilibre ?

Dans la vie quotidienne comme en thérapie, je constate que la peur n’est pas qu’un obstacle à franchir.
Elle est aussi un signal. Une voix intérieure qui raconte quelque chose de nous :
nos vulnérabilités,
nos limites,
mais aussi ce qui compte profondément.

Elle nous dit ce qui compte pour nous — parfois maladroitement, parfois en exagérant les risques, mais elle dit toujours quelque chose.

Et parfois, ce qu’elle dit parle moins du monde extérieur… que de notre monde intérieur.

👉 Elle peut refléter un manque de confiance en soi, une mauvaise perception de ses propres capacités, une histoire personnelle où l’on s’est cru “pas assez”.

La vraie question n’est donc pas “Faut-il toujours affronter ?”
Mais plutôt : “Dans quelle situation cela a-t-il du sens ?”
Parfois, affronter une peur nous fait grandir.
Parfois, éviter est une façon de prendre soin de soi.
La nuance est là : ce n’est ni héroïque de foncer tête baissée, ni honteux d’éviter.

🧠 En thérapie narrative, nous cherchons à relier nos actes à nos intentions et à nos valeurs.

Alors, face à une peur, on peut se demander :
Qu’est-ce qu’elle me dit de ce qui est important pour moi ?
Est-ce que l’affronter me rapproche de mes valeurs… ou m’en éloigne ?
Que raconte cette peur de mon histoire ?

Parce que ce n’est pas seulement éviter ou affronter.
C’est apprendre à choisir ce qui compte, et à donner du sens à nos pas et à qui nous sommes vraiment.

26/08/2025

Et si l’hypnose avait toute sa place auprès des personnes âgées ?

Souvent considérées comme "non hypnotisables", elles peuvent pourtant bénéficier de l’hypnose et des thérapies brèves, même en cas de troubles neurocognitifs.

Cette formation de 2 jours, co-animée avec Psychologue clinicienne - Charlotte Thouvenot à Institut UTHyL vous permettra d’expérimenter des outils concrets pour enrichir votre pratique en gériatrie, soutenir la relation d’accompagnement et proposer une approche non médicamenteuse reconnue par la HAS.

15 et 16 Septembre 2025 – Dernières places disponibles !

14/08/2025

Ça y est, je suis en vacances, ou presque. Encore quelques heures (tardivement mais c’est bien !)

Ah les vacances … Les vacances, c’est du repos… mais pour qui ?

D’après des études (notamment IFOP en 2022), 66 % des Françaises déclarent en avoir fait davantage que leur conjoint pour préparer les voyages et vacances, contre 34 % des hommes .
Pendant les vacances, 54 % des femmes préparent les repas (contre 4 % des hommes), 53 % font le ménage, contre 15 % des hommes.

Les vacances devraient être une parenthèse ressourçante, mais la charge mentale peut entraîner de la tension, voire de l’épuisement émotionnel.
Pourquoi ? Quoi faire ?

Et vous, arrivez-vous à décrocher pendant vos vacances, ou sentez-vous que la charge mentale voyage avec vous ?
Voyagez-vous léger avec votre valise… ou votre charge mentale aime-t-elle s’installer à bord avec vous ?

11/08/2025

On me demande souvent ce que c’est que la thérapie narrative, que je transmets au sein de l’institut Uthyl.
Ce courant thérapeutique m’amène régulièrement à questionner les événements — qu’ils se jouent au cabinet ou prennent de l’ampleur dans l’espace public et sur les réseaux sociaux. Ce regard aide à explorer au-delà des faits pour mieux comprendre les récits humains qui s’y cachent.
Voici un exemple avec le « fait-divers » de l’été à un concert qui a ouvert une porte à la réflexion …

05/08/2025

*Burn-out maternel : et si on parlait (aussi) des injonctions ?*

Un sujet trop peu entendu, et pourtant si fréquent.

J’ai lu avec intérêt le post publié aujourd’hui par Herstory sur le burn-out maternel, basé sur des chiffres de l’IFOP (2022) : 17 % des mères déclarent en avoir vécu un, 40 % parlent d’un épuisement émotionnel lié à leur rôle. Ces chiffres devraient nous alerter.

Ce qui m’interpelle surtout, c’est le cœur du problème : *un système qui en demande trop*, et des femmes qui s’épuisent à répondre à des injonctions contradictoires.

Dans notre livre « Je désature » (coécrit avecPhilippe Aïm), nous parlons de ce modèle saturant, qui impose *d’être une mère parfaite, aimante, présente, patiente… tout en étant accomplie, indépendante, organisée, productive.*
Ces doubles injonctions créent ce qu’on appelle en thérapie des « doubles liens » : quoi que vous fassiez, vous avez le sentiment d’échouer. Être présente pour ses enfants, mais disponible au travail. Être épanouie, mais toujours attentive aux autres. C’est un piège!

Le burn-out maternel n’est pas un caprice. *C’est un signal d’alarme.* Celui d’une femme qui n’en peut plus d’être seule à porter ce que la société appelle « maternité » — et qui est en réalité une ultra-charge mentale, une charge émotionnelle, un travail invisible, permanent, et surtout une tâche impossible au regard du fameux double-lien dans lequel les injonctions enferment.

Il est urgent de redonner de la légitimité à ces souffrances. D’offrir des espaces pour *désaturer* , pour remettre du choix, pour s’autoriser à ne pas tout porter et pouvoir se positionner sur ce qui a du sens pour soi ou non.

Merci à Her Story pour ce post. Et à toutes les femmes qui osent dire : "je suis à bout". Ce n’est pas une faiblesse. C’est une force de lucidité et la porte ouverte au changement.

04/08/2025

La question du lâcher-prise …
On entend souvent qu’il « faut lâcher-prise »… Mais qu’est ce que cela veut dire ?

Je dis souvent en consultation que le lâcher-prise c’est en fait le moment où l’on est le plus au contrôle des choses. C’est peut-être un brin provocateur pour certains, ou tout du moins déconcertant.

Mais en fait …

Lâcher-prise, ce n’est pas abandonner le contrôle.
C’est choisir le cadre dans lequel on peut relâcher sans se mettre en danger.

Alors et vous, dans quelle « clairière » vous autorisez-vous à lâcher prise ?

24/07/2025

Et si on effaçait les smartphones de la scène ?

Un photographe (Eric Pickersgill) a eu une idée brillante : il prend des photos de gens absorbés par leurs écrans… puis il efface les téléphones des images.

Résultat : des regards perdus, des mains suspendues dans le vide, des conversations figées dans le néant. C’est troublant. Et tristement familier.

En séance, je propose parfois une visualisation similaire :

Imaginez que toutes les personnes à qui vous écrivez des messages pendant que vous êtes avec vos enfants, votre partenaire, vos amis… apparaissaient physiquement à côté de vous. Elles entrent dans la pièce, elles s’installent, elles vous parlent. Et vous, vous leur répondez, pendant que les autres — ceux qui sont vraiment là — vous regardent en silence, attendent que vous répondiez à leur question, que vous soyez disponibles.

C’est un bon moyen de sentir, dans son corps, à quel point on peut être là sans être là.
Et de choisir, en conscience : à qui je veux offrir ma présence maintenant ?

16/07/2025

27/06/2025

Pour accompagner le cycle de conférences auquel vous avez été si nombreux à participer depuis le début de l’année (encore merci pour la richesse des échanges et vos retours très positifs !), nous vous proposions un code promo pour l’inscription à la formation en ligne.

Le cycle étant arrivé à son terme, le code promo touche lui aussi à sa fin !
Au plaisir d’échanger avec vous dans le futur, pour cette thématique ou d’autres projets à venir.