30/10/2025
Sodas et dépression : confirmation du lien intestin-cerveau et plus encore !
Une étude allemande publiée en septembre 2025 confirme le lien intestin-cerveau par le biais de la consommation de sodas . Elle montre que celle-ci est associée à une modification du microbiote intestinal (hausse de la bactérie spécifique Eggerthella), et à l’élévation du risque de dépression chez les femmes ainsi qu'à sa sévérité. Elle témoigne ainsi à nouveau de la fragilité de celles-ci au regard de l’alimentation.
De nombreuses études ont montré les effets délétères des sodas sur la santé : risques d’obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et cancer notamment. Certaines ont aussi mis en évidence le lien entre consommation de sodas ou boissons et aliments sucrés et dépression.
Or, une étude allemande publiée en septembre dernier a voulu compléter ces travaux en :
- évaluant avec des outils de diagnostic médicaux l’association entre la consommation de boissons sucrées et la dépression clinique (diagnostic et sévérité),
- explorant si cette association est médiée par des altérations du microbiote intestinal, spécifiquement deux bactéries, Eggerthella et Hungatella, connues pour leur présence importante dans les cas de dépression.
L’étude confirme les liens sodas - microbiote dégradé - dépression chez les femmes mais pas chez les hommes :
- Une consommation plus élevée de boissons gazeuses prédit significativement le diagnostic de dépression majeure et la sévérité des symptômes . La prise d’antidépresseurs n’a pas modifié ces résultats,
- Une consommation élevée est corrélée à une baisse de la diversité du microbiote, indiquant une flore appauvrie et déséquilibrée,
- La consommation de boissons sucrées est positivement associée à l’abondance de bactéries Eggerthella. Or celles-ci contribuent à la dépression et à sa sévérité.
Les mécanismes mis en évidence :
Sucres et faux sucres – > inflammation intestinale –> neuro-inflammation et troubles de la production de sérotonine
La consommation excessive de sucres simples et de faux sucres issus des boissons favorise la croissance de bactéries pro-inflammatoires comme Eggerthella. Cette bactérie métabolise l’acétate et réduit la production d’acides gras à chaîne courte, qui sont bénéfiques. Le butyrate, par exemple, renforce la barrière hématoencéphalique, protectrice du cerveau et favorise un sommeil profond et réparateur. Ces phénomènes affaiblissent la barrière intestinale, favorisent la neuro-inflammation et altèrent le métabolisme du tryptophane, précurseur de la sérotonine.
Ainsi, la surconsommation de sucres pourrait favoriser des processus inflammatoires et métaboliques associés aux symptômes dépressifs et à leur sévérité.
Des spécificités féminines
Les effets observés sont largement spécifiques aux femmes . Elles consomment proportionnellement moins de boissons au goût sucré que les hommes, mais semblent y être biologiquement plus sensibles.
Les différences et fluctuations hormonales, l’activité des microglies (cellules du système nerveux central qui en assurent l’immunité) et la composition microbienne caractéristique au sexe pourraient expliquer cette susceptibilité et jouer un rôle amplificateur.
Un cercle vicieux ?
D’autres études ont montré que la dépression est associée à des comportements alimentaires émotionnels, avec un intérêt marqué pour le sucre (lié notamment au manque de sérotonine)… augmentant sans doute la consommation de sodas, et la boucle est bouclée !
En conclusion :
- Limiter ou éliminer de sa consommation les boissons sucrées est associé non seulement à la réduction de maladies comme l’obésité, le diabète de type 2 ou les pathologies cardiovasculaires mais aussi à celle des risques dépressifs et à leur sévérité,
- Les femmes sont plus sensibles à ces risques que les hommes,
- On a une preuve de plus de la relation intestin-cerveau, donc prenons soin de ce que nous mangeons !
Je vous aide à prendre soin de votre sphère intestinale et de votre santé mentale !