
06/08/2025
🪷Quand le corps porte l’empreinte de l’arrachement
Aujourd'hui je retrouve Mme B., son récit est tout aussi poignant qu'en résonance...
Deux fils, deux naissances marquées par l’absence.
Mme B. m'évoque, avec les larmes retenues d’une vie entière, la naissance de ses deux garçons. Des enfants qui lui ont été retirés à la naissance, placés en "soins intensifs" que l'on ne nommait pas à l'époque, durant leurs premières semaines de vie.
Urgence vitale et séparation brutale sont les maîtres mots.
Elle ne parle pas seulement d’un souvenir, elle le revit dans chaque fibre de son corps. Le vide laissé par l'absence, la sensation de bras vides, le cri qu'elle n’a jamais pu pousser, la peur qui s’est figée.
Le lien d’attachement a été interrompu avant même d’avoir pu s'incarner. Et pourtant, un lien unique s’est créé. Un lien traversé de culpabilité, de silence, de corps qui parlent à la place des mots.
Aujourd’hui encore, son corps raconte et cette histoire est contée comme si c'était hier. Il crie la culpabilité, il exprime l’absence de réparation. Il cherche le contact, le toucher, le regard, comme pour dire : je suis encore cette mère-là.
🪷 Cette échange avec Mme B. nous rappelle combien les séparations précoces peuvent marquer à vie, autant le bébé que le parent.
🪷 Il nous interroge sur la place du soin, sur l’importance du soutien émotionnel dans les parcours médicaux.
🪷 Il nous invite à écouter les récits du corps, là où les mots manquent.
Le soin, ce n’est pas seulement réparer le corps. C’est aussi accueillir l’histoire qu’il porte.
Mme B. Avait le cœur lourd aujourd'hui, de ce cœur de maman qui ne cesse de porter la culpabilité de ces naissances et du chemin que la fratrie a emprunté par la suite.
63 ans se sont écoulés...mais tout reste actif...comme ci c'était hier