15/07/2025
Je commence sérieusement à en avoir marre de la mentalité de ce milieu. Aujourd’hui, je ne serai ni bienveillant, ni positif.
Depuis novembre 2024, je cherche à vendre mon petit cheval, Stanley.
À son arrivée, j’avais partagé son histoire difficile et tout le travail de rééducation physique entamé avec lui.
Mais depuis, je n’ai plus le temps de lui accorder les soins et l’attention qu’il mérite.
Je le reconnais : je n’ai pas été très assidu dans la diffusion d’annonces.
Mais même lorsque je publie, c’est toujours la même rengaine.
En six mois, seulement trois personnes m’ont contacté.
Pourquoi ?
Toujours la même réponse : « Votre cheval est trop vieux. »
Et là, stop.
J’en ai marre d’entendre cet argument bidon.
Un cheval de 19 ans n’est pas vieux.
Il est à la moitié de sa vie si on lui donne les moyens de vieillir dans de bonnes conditions.
Il faudra bien, un jour, que le monde équestre se regarde en face.
Il faudra accepter une autocritique sérieuse sur notre manière de considérer et d’exploiter les chevaux.
Spoiler : dans plus de 80 % des cas, ce sont les contraintes humaines qui sont à l’origine des pathologies.
Des chevaux de haut niveau qui meurent à 18 ans, rincés physiquement : merci les rations carencées et les rythmes insoutenables.
Des chevaux arthrosés, infiltrés de partout dès 6 ans et foutus à 15 : merci les équitations mal adaptées, les programmes de travail incohérents, les carrières trop précoces.
Je vais m’arrêter là et vous parler un peu de Stanley, ce cheval au grand cœur, pour que vous compreniez pourquoi cette situation me révolte autant.
🌿 L’histoire de Stanley
Stanley est arrivé à la maison en mars 2023, et il incarne tout ce que je déteste dans le fonctionnement actuel du monde équestre : le schéma "cheval-bout-de-viande".
👉 À 4 ans, on le lance en cycle libre et préparatoire cso. Trop tôt, physiologiquement parlant, mais ça, bien sûr, on s’en fiche.
👉 À 5 ans, il court les cycles libres CCE et est même monté par Nicolas Touzaint sur l’épreuve du Haras du Pin.
À 6 ans, ça se complique : on le passe sur le circuit classique CSO, épreuves à 1m20, cycles classiques...
La saison commence fort, mais se termine sur les cycles libres. Il gagne la finale régionale Champagne-Ardenne des 6 ans et participe à la finale de Fontainebleau.
À 7 ans, il est préparé pour les épreuves Pro 2, classe à Compiègne, tente quelques CSI… qui ne se passent pas bien.
À l’époque, il compensait déjà beaucoup (des vidéos d’époque le prouvent).
Ensuite, jusqu’en 2018, il tourne à 1m15/1m20 avant d’être vendu à une cavalière totalement inexpérimentée.
Résultat : un cheval difficile, incompris, puis abandonné.
Pendant 4 ans, il croupit au pré, sans soins, sans suivi.
Pas un ostéo, pas un dentiste. Rien.
🐴 Ce qu’il est devenu
Quand il est arrivé chez moi, j’ai mis en place un suivi rigoureux :
2 séances par semaine de rééducation, faites par moi-même. à savoir un massage / semaine et un stretching par semaine en plus des séances montées adaptées au cheval.
Ostéopathie mensuelle pendant 6 mois.
Et surtout : aucune infiltration, aucun artifice. Juste du travail, du respect et de la constance.
Soit un peu plus de 3000 de soins corporels sur 6 mois.
Résultat ?
À l’hiver de ses 17 ans, Stanley avait retrouvé toute la souplesse et la mobilité de son corps, c’est à dire que ses membres ne peuvent pas aller plus loin dans l’amplitude (consulte mes photos vidéos).
L’année dernière n’a pas été très fructueuse sur le plan sportif.
J’ai été complètement accaparé par mon travail, et je l’avoue : dans un premier temps, les déplacements de 10 à 15 jours, toutes les deux semaines, rendaient les choses compliquées à organiser.
Et puis, il faut dire que nous sommes aussi tombés sur un très mauvais maréchal, qui a littéralement ruiné les pieds de mon cheval. Donc bas si tu regardes bien mon bo il est constituer de "non partant, éliminé"...
Et surtout en courant de partout j'en ai oublié ma base "le physiologique", stanley a travailler avec pas mal de blocage ostéo durant quelques mois ce qui fait que tout combiné et bien la saison fut courte.
J’avais pourtant l’envie de recourir en fin de saison sur quelques épreuves… mais avec un emploi du temps ingérable, j’ai fini par me résigner.
Depuis, j’essaie de vendre ce petit loulou au grand cœur, mais sans grand succès.
Pas une touche sérieuse, peu de personnes réellement intéressées…
Et c’est bien ça, le plus dommage.
Comme je le disais récemment dans un autre post : « Et tout le monde s’en fout. »
J’ai pourtant essayé de documenter au mieux sa rééducation, de raconter l’histoire de ce petit cheval, de montrer ce qu’un vrai travail, respectueux et patient, peut accomplir…
Mais au final, tout le monde s’en fout.
Et je crois que les mentalités ne changeront jamais vraiment.
Et je conclurai par ceci : physiologiquement, un cheval est fait pour vivre jusqu’à 50 ans.
Mais les contraintes que nous leur imposons – alimentaires, sportives, émotionnelles – ne font que limiter leur espérance de vie et leur bien-être.
Ce n’est pas une fatalité, mais bien le reflet de notre gestion, de nos choix et de nos incohérences.
Dans un monde qui cherche aujourd’hui à tout scientifiser, on oublie souvent de revenir à l’essentiel, à l’observation, au ressenti, à ce que nous disent les chevaux quand on prend réellement le temps de les écouter.