14/12/2024
L’actualité concernant l’ostéopathie est malheureusement houleuse. Il est regrettable d’avoir encore à me positionner sans ambiguïté. J’écris aujourd’hui car se taire, c’est cautionner, même si la plupart des gens ne savent pas de quoi je parle. J’espère que ce sera la dernière fois.
De quoi il s’agit? Il s’agit des publications de l’académie de médecine et de l’ordre des kinésithérapeutes à propos de l’ostéopathie pédiatrique. Il s’agit également de l’article de l’express à propos de la pratique de certaines techniques interdites.
Dans un premier temps, je souhaite rappeler que je soutiens les propos de l’académie de médecine et de l’ordre des kines, dans le sens où il n’est jamais acceptable de desinformer les parents en situation de détresse. Actuellement l’ostéopathie pédiatrique est un domaine très prisé car il engage beaucoup d’attentes et de détresse de la part des parents surtout. Il est vrai que la plupart des techniques osteopathiques ont montré peu d’efficacité spécifique lors des études (bien difficiles à mener). Quelques études semblent favorables, mais sont encore trop peu nombreuses pour faire pencher la balance.
Il vrai cependant, que le savoir faire, l’écoute, le temps consacré aux patients est souvent bénéfique du point de vu des patients. Dans ce domaine, il est donc essentiel de savoir informer correctement, et d’éviter les prétentions thérapeutiques illusoires. La plupart des troubles du nourrisson sont bien souvent naturellement régressifs, mais une intervention précoce est souvent synonyme d’apaisement des angoisses parentales et donc d’un mieux être observable chez le nourrisson. Et lorsque le sommeil vient à manquer, c’est un gain non négligeable.
Lorsqu’un enfant pleure jour et nuit, il me semble inimaginable de ne pas mettre mes compétences à l’œuvre afin d’aider, de rassurer… à aucun moment, j’impute à ma seule intervention le mieux être observé. Par contre, je revendique l’accompagnement thérapeutique dont souvent les patients ont besoins. J’écoute et je conseille grâce à mon expérience, et à mes connaissances. C’est peu, mais c’est souvent déjà pas mal.
Enfin, à aucun moment, les manipulations (techniques HVLA: haute vélocité basse amplitude) sur un nourrisson ne sont acceptables de mon point de vu (et à l’éclairage des connaissances scientifiques). Lorsqu’il s’agit d’enfant, la balance bénéfices/risques doit être en faveur des bénéfices ou de la non intervention. Le syndrome de Kiss n’existe pas, et s’il existait, la manipulation de l’occiput sur la première cervicale chez un nouveau né n’est à aucun moment justifié par les données actuelles.
Pour ce qui est de l’article de l’express évoquant les dérives d’ostéopathes pratiquant des touchers pelviens. Je me place des côtes des victimes, dont le consentement n’a soit pas été demandé, soit été imposé via un biais d’autorité, soit obtenu en jouant sur la détresse de personnes en situation d’errance thérapeutique.
Les techniques intra pelviennes (touchers vaginaux ou rectaux) sont interdites aux ostéopathes au regard de la loi. Certains professionnels de santé peuvent les pratiquer, si le patient est clairement et honnêtement informé, et consentant. Je n’ai, au cours de mes 18 ans d’exercices eu vent que par 3 patients de telles pratiques, et je les ai informés de leur totale illégalité. Aucune suite n’a été engagée.
Je ne pratique pas les techniques interdites par la loi, et j’informe mes patients de leurs droits. En tant qu’enseignante, j’interviens auprès de futurs ostéopathes que j’informe de la loi et je les encourage à la respecter scrupuleusement. Au sein de la clinique, sous mon autorité, j’impose son respect également.
Je suis personnellement ébranlée par le contexte actuel, je me désengage des promotions commerciales que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux et qui ne reflètent pas la réalité d’une pratique honnête, raisonnée et informée. Je me désengage de toute information volontairement erronée transmise aux patients.
Je m’engage en revanche, a continuer à informer les patients qui me font confiance, à continuer à me former, en accord avec les données actuelles de la science et à appliquer ces savoirs de façon préférentielle. Enfin, je m’engage à ne pas délaisser une personne en errance thérapeutique, sans pour autant lui vendre des espoirs infondés.
En espérant ne plus avoir à publier de posts similaires, je vous souhaite de passer de belles fêtes de fins d’années.
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