07/04/2025
â€ïžâ€ïž
Je suis éleveuse
Souvent, on pense que câest un mĂ©tier que de douceur.
Des chiots adorables, des cùlins, de jolies photos, des adoptions émouvantes.
Mais la rĂ©alitĂ©, câest autre chose
Câest un mĂ©tier de passion, de cĆur, de doutes, de remises en question⊠et de courage!
Câest vivre au rythme de ses chiens; de leur santĂ©, de leurs besoins, de leurs silences.
Câest ne pas dormir la nuit parce quâune mise bas est en cours, ou quâun chien est malade
Câest faire des dĂ©placements en urgence chez le vĂ©tĂ©rinaire, en pleine nuit ou sous la pluie, en stressant Ă chaque feu rouge.
Et rester forte pour lâanimal, mĂȘme quand on a peur
Ătre Ă©leveuse, câest endosser mille casquettes : infirmiĂšre, Ă©ducatrice, confidente, protectrice, vĂ©tĂ©rinaire dâastreinte et gardienne ; parfois tout ça Ă la foisâŠ
Câest gĂ©rer le stress, multipliĂ© par le nombre de chiens quâon aime.
ConnaĂźtre chacun par cĆur. â„ïž
Ressentir quand quelque chose ne va pas, mĂȘme avant les signes.
Câest les voir vieillir, et se battre pour leur confort.
Câest leur dire au revoir quand ils partent⊠et rester lĂ , vide, avec le cĆur en miettes. đïž
Et parfois, il nây a pas de chiotsâŠ
Des semaines dâespoir, et un ventre vide Ă lâĂ©cho.
Parfois la mise bas tourne au cauchemar.
Parfois, on perd une portée entiÚre.
On reste là , impuissante, épuisée, vidée.
Mais on continue
On se relĂšve
Parce quâon les aime trop pour faire autrement.
Et puis, il y a les beaux moments.
Ceux qui nous tiennent debout.
Le premier regard dâun chiot.
Une maman qui vient poser sa tĂȘte contre nous, en confiance.
Les jeux, les balades, les siestes tranquilles.
Les petits bonheurs (et bĂȘtises đ€) du quotidien avec eux.
Les nouvelles des familles.
Les photos des âbĂ©bĂ©sâ devenus grands.
Les souvenirs qui sâimpriment Ă vie.
Câest ça aussi, ĂȘtre Ă©leveuse :
Passer des heures Ă observer, peser, stimuler, accompagner, sâattacher, donner.
Et puis vient le moment de les laisser partir.
On sourit, on rassure, on explique.
Et une fois la porte refermée⊠on pleure un peu.
Et parfois, on reçoit des messages de doute.
âIl pleureâ, âOn nây arrive pasâ, âOn ne sait plus quoi faire.â
Alors on écoute.
On accompagne.
Parce quâon reste lĂ , mĂȘme aprĂšs.
Et parfois, on me les ramĂšne.
Des chiots à peine arrivés, incompris.
Des adultes quâon nâassume plus, quâon ne veut plus.
Alors je les reprends.
Parce quâici, on ne les laisse jamais tomber.
Parce que ça ne sâarrĂȘte jamais vraiment.
Et parce quâon veut faire les choses bien, on se remet en question, encore et encore.
Pour progresser
Pour apprendre
Pour faire au mieux
Non, ce nâest pas juste un mĂ©tier.
Oui, jâen vis.
Mais chaque départ me laisse un petit vide.
Parce quâici, on Ă©lĂšve avec le cĆur.
Je donne mon énergie, mon temps, mes émotions, mon espace⊠parfois plus encore.
Pour une seule chose : le bien-ĂȘtre de mes chiens et de mes boulettes.
Ceux qui naissent chez moi.
Ceux qui vivent avec moi.
Ceux qui partent avec un petit morceau de moi dans leur valise.
đž Ces regards-là ⊠ils disent tout, sans un mot.
Merci Ă eux pour tout ce quâils mâapportent, chaque jour;
et Ă vous, qui comprennent que ce mĂ©tier, câest bien plus quâun mĂ©tier.