
12/10/2025
ORIGINES du Bharata Natyam
On dit en Inde que la danse a été créé par le dieu Shiva sous sa forme de Nataraja, le seigneur de la danse.
Originaire du Tamil Nadu, le Bharata Natyam est considéré comme le plus ancien des styles de danse classique de l'Inde et même du monde, encore pratiqué.
Ses racines remontent à 2000 ans à l'époque du Natya Shastra, traité de dramaturgie considéré comme le cinquième Veda et qui a codifié une partie de ce style. Le Bharata Natyam se réfère aussi à l'Abhinaya Darpana (le miroir du geste) où l'on peut lire:
"Là où va la main va le regard
Là où va le regard va l'esprit
Là où va l'esprit se trouve le coeur
Là où se trouve le coeur nait l'émotion (le Rasa)"
Cette forme de théâtre dansé, considérée comme l'offrande la plus appréciée par les dieux, était pratiquée par des danseuses sacrées attachées à un temple. En plus d'enchanter les dieux, la danse servait aussi à présenter les récits sacrés au mortels.
Le Bharata Natyam a été codifié au 19ème siècle par le quartet de Tanjore et cette codification fait toujours autorité: composition d'un récital, classification des pas de base...
Ce style a failli disparaître sous la domination anglaise lorsque les danseuses de temple ont perdu leurs mécènes. Elles ont alors été assimilées à des courtisanes et la danse a étéfrappée du même discrédit. Ce n'est qu'en amenant la danse des temples à la scène que les maîtres ont réussi à sauver cet art. Des artistes indiens mais aussi occidentaux ont contribué à la renaissance du Bharata Natyam au début du 20ème siècle.
Cet art demande une rigueur dans chaque détail, des frappes de pieds à la position des sourcils. Dans la danse pure, le danseur ou la danseuse doit respecter le rythme donné par les cymbales et exécuter les adavus (pas de base) de manière précise. Dans la danse narrative, les mudras (langage des mains) et les expressions du visage permettent à l'artiste de décrire les éléments du récit.
Le "bhava" est aussi un élément très important, décrit comme "la qualité du sentiment exprimé par l'artiste et ressenti par le spectateur", ce dernier pouvant ainsi goûter au délice de l'émotion esthétique ou dévotionnelle.