Delphine Saint Pol Psychologue Clinicienne

Delphine Saint Pol Psychologue Clinicienne Psychologue Clinicienne. Enfants, Adolescents, Adultes. Thérapie individuelle. Thérapie de couple. Thérapie familiale.

31/07/2025

Benzodiazépine et Alzheimer : le risque augmente avec la durée de l’exposition
10 Sep 2014 | Par Inserm (Salle de presse) | Santé publique

Contact Chercheur
Sophie Billioti de Gage
Chercheur Inserm

Unité Inserm 657 « Pharmaco épidémiologie et évaluation de l’impact des produits de sante sur les populations » Inserm/ Université Bordeaux Segalen
Tel : + 33 5 57 57 95 12
sophie.billiotidegage@u-bordeaux2.fr

Contact Presse : presse@inserm.fr
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Les chercheurs de l’Unité Inserm 657 « Pharmaco épidémiologie et évaluation de l’impact des produits de sante sur les populations » rendent compte de nouveaux résultats concernant l’association entre les benzodiazépines et la démence.

Dans une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ), ils confirment que

_____l’utilisation de benzodiazépines pendant 3 mois ou plus était associée à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer après 65 ans.

L’étude cas-témoins révèle que :

_____ la force de l’association augmente avec la durée de l’exposition.

C’est pourquoi les chercheurs recommandent de contrôler la bonne utilisation de ces molécules en limitant les prises aux périodes pour lesquelles elles sont recommandées.

Les benzodiazépines sont prescrites par les médecins dans le cadre de symptômes anxieux et de troubles du sommeil pour une durée recommandée de quelques semaines.

*** En 2012, une étude de l’Unité Inserm 657 « Pharmaco épidémiologie et évaluation de l’impact des produits de sante sur les populations » avait montré, sur une cohorte française, que :

_____les sujets consommant des benzodiazépines présentaient environ 50% plus de risque de développer une démence comparés à ceux qui n’en ont jamais consommé.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs se sont attachés à confirmer l’association dans une nouvelle cohorte en étudiant en particulier la potentielle relation dose-effet.

Les chercheurs ont étudié la base de données de la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) pour analyser le développement de la maladie d’Alzheimer chez un échantillon de patients > 66 ans résidant au Québec (Canada) et ayant eu une prescription de benzodiazépines.

==> 1 796 cas de maladie d’Alzheimer ont été identifiés sur une période d’au moins 6 ans. Pour réaliser l’étude cas-témoins, ils ont ensuite comparé chacun de ces cas avec 7 184 personnes en bonne santé dont l’âge, le s*xe et la durée de suivi correspondaient.

Les résultats montrent que :

_____l’utilisation de benzodiazépines pendant 3 mois ou plus était associée à un risque accru (jusqu’à 51 %) de développer ultérieurement la maladie d’Alzheimer.

« La force de l’association augmente avec la durée de l’exposition et avec l’utilisation de benzodiazépines à longue durée d’action, par opposition aux benzodiazépines à courte durée d’action » explique Sophie Billioti de Gage, chercheur à l’Inserm.

En conclusion, les chercheurs rappellent que même si le lien de cause à effet n’est pas prouvé, l’association plus forte observée avec des expositions à long terme « renforce la suspicion d’un lien direct possible, même si l’usage des benzodiazépines peut également être un marqueur précoce d’un état associé à un risque accru de démence. »

Le recours aux benzodiazépines est fréquent et préférentiellement chronique au sein de la population âgée. Pourtant les benzodiazépines sont des molécules utiles pour la prise en charge des troubles anxieux et de l’insomnie transitoires. Les auteurs incitent donc à la sensibilisation et au respect des bonnes pratiques associées à leur utilisation telles que des prescriptions justifiées et de courte durée.

« Cela permettrait de veiller à limiter l’utilisation de ces molécules à quelques semaines, une durée pour laquelle les chercheurs n’ont pas observé d’effets délétères sur le risque de démence ultérieur » souligne Sophie Billioti de Gage.

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Sources
Benzodiazepine use and risk of Alzheimer's disease: case-control study
Utilisation des benzodiazépines et risque de maladie d’Alzheimer : étude cas-témoin

Sophie Billioti de Gage 1, Yola Moride 2, Thierry Ducruet 3, Tobias Kurth 4, Hélène Verdoux 5, Marie Tournier 5, Antoine Pariente 6, Bernard Bégaud 6

1INSERM, U657-Pharmacoepidemiology, Université de Bordeaux, F-33000 Bordeaux, France sophie.billioti-de-gage@u-bordeaux.fr.

2Research Center, University of Montreal Hospital Center, Montreal, Canada Faculty of Pharmacy, University of Montreal, Montreal, Canada.

3Research Center, University of Montreal Hospital Center, Montreal, Canada.

4Inserm Research Center for Epidemiology and Biostatistics, U897-Team Neuroepidemiology, F-33000 Bordeaux, France University of Bordeaux, College of Health Sciences, F-33000 Bordeaux, France.

5INSERM, U657-Pharmacoepidemiology, Université de Bordeaux, F-33000 Bordeaux, France Centre Hospitalier Charles Perrens, F-33000 Bordeaux, France.

6INSERM, U657-Pharmacoepidemiology, Université de Bordeaux, F-33000 Bordeaux, France.

PMID: 25208536 PMCID: PMC4159609 DOI: 10.1136/bmj.g5205

Abstract
Objectives: To investigate the relation between the risk of Alzheimer's disease and exposure to benzodiazepines started at least five years before, considering both the dose-response relation and prodromes (anxiety, depression, insomnia) possibly linked with treatment.

Design: Case-control study.

Setting: The Quebec health insurance program database (RAMQ).

Participants: 1796 people with a first diagnosis of Alzheimer's disease and followed up for at least six years before were matched with 7184 controls on s*x, age group, and duration of follow-up. Both groups were randomly sampled from older people (age >66) living in the community in 2000-09.

Main outcome measure: The association between Alzheimer's disease and benzodiazepine use started at least five years before diagnosis was assessed by using multivariable conditional logistic regression. Ever exposure to benzodiazepines was first considered and then categorised according to the cumulative dose expressed as prescribed daily doses (1-90, 91-180, >180) and the drug elimination half life.

Results: Benzodiazepine ever use was associated with an increased risk of Alzheimer's disease (adjusted odds ratio 1.51, 95% confidence interval 1.36 to 1.69; further adjustment on anxiety, depression, and insomnia did not markedly alter this result: 1.43, 1.28 to 1.60). No association was found for a cumulative dose 180 prescribed daily doses) and with the drug half life (1.43 (1.27 to 1.61) for short acting drugs and 1.70 (1.46 to 1.98) for long acting ones).

Conclusion: Benzodiazepine use is associated with an increased risk of Alzheimer's disease. The stronger association observed for long term exposures reinforces the suspicion of a possible direct association, even if benzodiazepine use might also be an early marker of a condition associated with an increased risk of dementia. Unwarranted long term use of these drugs should be considered as a public health concern.

Résumé______________________________________________________________________________
Objectifs : Étudier la relation entre le risque de maladie d’Alzheimer et l’exposition aux benzodiazépines a commencé au moins cinq ans auparavant, en considérant à la fois la relation dose-réponse et les prodromes (anxiété, dépression, insomnie) éventuellement liés au traitement.

Conception : Étude cas-témoin.

Cadre : La base de données du programme d’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Participants : 1796 personnes ayant reçu un premier diagnostic de la maladie d’Alzheimer et suivies pendant au moins six ans auparavant ont été appariées à 7184 témoins selon le s*xe, le groupe d’âge et la durée du suivi. Les deux groupes ont été échantillonnés aléatoirement parmi des personnes âgées (âge >66 ans) vivant dans la communauté en 2000-09.

Principale mesure de résultat : L’association entre la maladie d’Alzheimer et l’utilisation des benzodiazépines a commencé au moins 5 ans avant que le diagnostic ne soit évalué en utilisant la régression logistique conditionnelle multivariable.

>>> L’exposition aux benzodiazépines a d’abord été prise en compte, puis catégorisée selon la dose cumulée exprimée en doses quotidiennes prescrites (1-90, 91-180, >180) et la demi-vie d’élimination du médicament.

Résultats : L’utilisation des benzodiazépines a été associée à un risque accru de maladie d’Alzheimer (rapport de cotes ajusté 1,51, intervalle de confiance à 95% 1,36 à 1,69; un ajustement supplémentaire sur l’anxiété, la dépression et l’insomnie n’a pas modifié ce résultat de manière marquée : 1,43, 1,28 à 1,60).

Aucune association n’a été trouvée pour une dose cumulée 180) et avec la demi-vie du médicament (1,43 (1,27 à 1,61) pour les médicaments à action courte durée et 1,70 (1,46 à 1,98) pour les médicaments à action longue).

Conclusion : L’utilisation des benzodiazépines est associée à un risque accru de maladie d’Alzheimer.

L’association plus forte observée pour les expositions à long terme renforce la suspicion d’une possible association directe, même si l’utilisation des benzodiazépines pourrait également être un marqueur précoce d’une condition associée à un risque accru de démence. L’utilisation injustifiée à long terme de ces médicaments devrait être considérée comme une préoccupation de santé publique.

© Billioti de Gage et al 2014.

PubMed Disclaimer

Conflict of interest statement
Competing interests: All authors have completed the Unified Competing Interest form athttp://www.icmje.org/coi_disclosure.pdf (available on request from the corresponding author) and declare that TK has received investigator-initiated research funding from the French National Research Agency and the US National Institutes of Health within the past two years and honorariums from BMJ and Cephalalgia for editorial services; MT received honorariums as a speaker from Astra Zeneca, BMS, and Janssen; AP participated in studies conducted by the Clinical Research Center of the Bordeaux Teaching Hospital and funded by Novartis, Sanofi-Aventis, Lundbeck, and Vivatech, none of which were related to the present study.

4 Inserm Research Center for Epidemiology and Biostatistics, U897-Team Neuroepidemiology, F-33000 Bordeaux, France;

5 University of Bordeaux, College of Health Sciences, F-33000 Bordeaux,

France;

6 Centre Hospitalier Charles Perrens, F-33000 Bordeaux, France

British Medical Journal (BMJ), 9 octobre 2014

doi=10.1136/bmj.g5205

31/07/2025

Une nouvelle étude éclaircit le lien entre les symptômes de TDAH pendant l’enfance et plusieurs comorbidités médicales non psychiatriques
13 Déc 2023 | Par Inserm (Salle de presse) | Santé publique

Contact Chercheur
Cédric Galera

Centre de recherche sur la santé des populations de Bordeaux (unité 1219 Inserm/Université de Bordeaux)

E-mail : cedric.galera@u-bordeaux.fr

Téléphone sur demande

Contact Presse
presse@inserm.fr

Le TDAH (ADHD en anglais) se manifeste par des niveaux élevés d’inattention et/ou d’agitation et d’impulsivité. © Adobe Stock

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche de nombreux enfants et s’accompagne souvent de comorbidités, dont des troubles métaboliques, de l’asthme ou encore des caries dentaires. Cependant, des incertitudes demeurent concernant la chronologie de l’apparition de ces troubles, notamment pour savoir à quelles comorbidités le TDAH est associé au cours du temps et inversement, quelles conditions médicales augmentent le risque de développer des symptômes de TDAH.

>>> Des scientifiques de l’Inserm et de l’université de Bordeaux au sein du Centre de recherche sur la santé des populations, en collaboration avec des équipes au Royaume-Uni, en Suède et au Canada, ont mené l’analyse la plus complète jusqu’ici en évaluant les liens temporels entre les symptômes du TDAH et un large éventail de conditions médicales. Leurs résultats, publiés dans la r***e Lancet Child and adolescent health, soulignent l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire des patients TDAH, fondée sur une collaboration renforcée entre professionnels de santé physique et mentale.

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement qui débute dans l’enfance et se caractérise par des niveaux élevés d’inattention, et/ou d’agitation et d’impulsivité.

Au-delà des difficultés qu’il engendre à l’école ainsi que dans la vie professionnelle et sociale, des travaux ont mis en évidence que :

_____ le TDAH est associé à plusieurs comorbidités médicales (troubles métaboliques, asthme, obésité, addictions…) et à un risque accru de blessures accidentelles.

Néanmoins, les études publiées jusqu’ici pour y voir plus clair entre ces associations présentaient des limites méthodologiques.

Réalisées sur des petits échantillons de patients, sans suivi de leur état de santé sur le long terme, elles ne permettaient pas de déterminer la direction des associations observées et la temporalité selon laquelle elles se mettaient en place. En outre, des facteurs de confusion comme les inégalités sociales de santé ou la prise de traitements médicamenteux étaient souvent insuffisamment pris en compte.

Il était donc difficile pour les scientifiques de répondre à un certain nombre de questions : les comorbidités apparaissent-elles avant ou après le développement du TDAH ? Sont-elles directement liées à ce trouble ou bien causées par d’autres facteurs ? Le TDAH peut-il être favorisé par des conditions médicales antérieures ?

Comprendre les séquences temporelles de ces différentes associations est pourtant essentiel pour élaborer des stratégies de prise en charge et de prévention appropriées pour les patients.

L’équipe de Cédric Galera, chercheur au Centre de recherche sur la santé des populations de Bordeaux (Inserm/Université de Bordeaux) et pédopsychiatre, en collaboration avec des équipes britanniques, suédoises et canadiennes, a donc décidé d’analyser les données de plus de 2 000 enfants participant à une grande cohorte, l’Étude longitudinale du développement de l’enfant du Québec, menée au Canada. Les enfants ont été suivis de l’âge de 5 mois à 17 ans.

Ils ont été vus à de multiples reprises, dans leur petite enfance (entre 5 mois et 5 ans), dans l’enfance (entre 6 et 12 ans) et à l’adolescence (entre 13 et 17 ans).



TDAH et autres troubles_______________________________________________________________
À ces occasions, les enfants ont été évalués sur la gravité des éventuels symptômes de TDAH qu’ils présentaient ainsi que sur leur état physique (état de santé général, maladies éventuelles…). Ces données étaient rapportées aux chercheurs par la personne connaissant le mieux l’enfant dans la petite enfance, par les enseignants au milieu de l’enfance et par l’enfant lui-même à l’’adolescence.

S’appuyant sur ces données et en tenant compte de multiples facteurs de confusion, les scientifiques ont réalisé des analyses statistiques pour mesurer les associations entre le fait de présenter des symptômes de TDAH et celui de développer certains troubles physiques ultérieurs, et à l’inverse, entre le fait de présenter des problèmes physiques pendant l’enfance et de développer ensuite des symptômes du TDAH ultérieurs.

« Il s’agit de l’analyse la plus complète évaluant les liens temporels entre les symptômes du TDAH et un large éventail de conditions médicales, y compris les problèmes dermatologiques, les infections, les traumatismes, les conditions de sommeil et d’autres maladies chroniques. Nous avons cherché à évaluer les associations longitudinales possibles entre les symptômes du TDAH et un large éventail de conditions physiques, en tenant compte de plusieurs facteurs de confusion », explique Cédric Galera, qui est aussi le premier auteur de l’étude.

Les scientifiques ont ainsi montré que le fait d’avoir des symptômes de TDAH pendant la petite enfance était associé à un IMC élevé au milieu de l’enfance et à l’adolescence ainsi qu’à des blessures non intentionnelles pendant l’adolescence. À l’inverse, le fait d’avoir présenté des blessures involontaires pendant la petite enfance était associé à l’apparition ultérieure de symptômes de TDAH au milieu de l’enfance et à l’adolescence. Enfin, le syndrome des jambes sans repos pendant la petite enfance augmentait aussi le risque de TDAH au milieu de l’enfance.

« En éclaircissant les liens entre le TDAH et différentes comorbidités, ainsi que l’échelle temporelle à laquelle elles se mettent en place, notre étude renforce l’idée que :

_____ les problèmes de santé physique et mentale sont imbriqués, et souligne la nécessité pour les professionnels de santé de toutes les disciplines de mieux travailler ensemble. Il faudrait par exemple que les médecins puissent réorienter vers d’autres champs disciplinaires au besoin. Plus on intervient tôt, plus on prévient les risques évolutifs associés au TDAH », souligne Cédric Galera.

Pour aller plus loin, l’équipe va continuer à s’intéresser à ces associations en étudiant les données recueillies chez le jeune adulte, entre 20 et 25 ans.

En outre, les scientifiques souhaiteraient aussi mener des travaux similaires à partir des données françaises, en s’appuyant sur les grandes cohortes mises en place sur le territoire, comme la cohorte Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance).

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Objectifs
L’objectif de recherche de notre équipe est de comprendre et de prévenir les problèmes de santé mentale chez les jeunes.
Nos objectifs sont les suivants:

Étudier les facteurs de risque et de protection des problèmes mentaux, neurologiques et de toxicomanie (MNS) chez les jeunes en utilisant la perspective de la durée de vie.
Tester l’efficacité des stratégies visant à prévenir les problèmes mentaux, neurologiques et de toxicomanie et à renforcer la résilience des jeunes et des parents face aux facteurs de stress.

Axes de recherche
Au cours des cinq dernières années, l’équipe a fourni des preuves pertinentes de la contribution précoce de l’environnement social et des facteurs biologiques sur la santé mentale des jeunes (cognition, comportements d’extériorisation, problèmes d’intériorisation, TDAH et risque de su***de).

Les membres de l’équipe ont étudié la modulation des facteurs biologiques par l’environnement social en ce qui concerne les problèmes d’extériorisation et le TDAH, ainsi que les contributions relatives des gènes et de l’environnement au cours du développement du phénotype du TDAH et du risque de su***de, de la période péri-conceptionnelle à l’adolescence. Les membres de l’équipe ont également découvert que les modèles de cytokines dans le sang du cordon ombilical sont associés aux symptômes d’anxiété/dépression de l’enfance.

En ce qui concerne les interventions visant à améliorer la santé mentale, le développement cognitif et les résultats sociaux, l’équipe a montré les avantages des soins non parentaux précoces et a mis en évidence l’efficacité modérée d’un programme d’intervention précoce multicomposant sur le comportement, la cognition et la santé, dans un échantillon irlandais. Les membres de l’équipe ont développé des outils d’e-santé à utiliser pour les MNS chez les jeunes, en particulier chez les étudiants. Ces résultats fournissent des éléments clés pour informer les politiques publiques et pour adapter nos interventions expérimentales.

Les recherches des membres de l’équipe tirent parti de diverses cohortes, notamment les cohortes de naissance (ex : ELFE et ELDEQ) et les cohortes de jeunes adultes (iShare et CONFINS).

Centre de recherche INSERM U1219
Université de Bordeaux, ISPED case 11
146 rue Léo-Saignat 33076 BORDEAUX cedex
Tél : 05 57 57 16 59

Contact
Nathalie Wattrelos
Cédric Galera
Pr. Cédric Galera
MD, PhD, Directeur de HEALTHY

Cédric Galera est pédopsychiatre et épidémiologiste. Il a été interne en pédopsychiatrie à l’Université de Bordeaux entre 2000 et 2004.

Christophe Tzourio
Pr. Christophe Tzourio
MD, PhD, HEALTHY Directeur adjoint

Christophe Tzourio est neurologue et épidémiologiste. Il a été interne aux Hôpitaux de Paris et chef de clinique en neurologie à l’hôpital Lariboisière.

Publications clés 2024_______________________________________________________________
Herbein M, Barbosa S, Collet O, Khalfallah O, Navarro M, Bailhache M, Iv N, Aouizerate B, Sutter-Dallay A-L, Koehl M, Capuron L, Ellul P, Peyre H, Van der Waerden J, Melchior M, Cote S, Heude B, Glaichenhaus N, Davidovic L, Galera C. Cord serum cytokines at birth and children’s trajectories of mood dysregulation symptoms from 3 to 8 years: The EDEN birth cohort. Brain Behav Immun Health. 2024;38:100768. https://doi.org/10.1016/j.bbih.2024.100768

Kinouani S, Da Cruz H, Langlois E, Tzourio C. Prevalence, lived experiences and user profiles in e-cigarette use: A mixed methods study among French college students. PLoS One. 2024;19(2):e0297156. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0297156

Kinouani S, Macalli M, Arsandaux J, Montagni I, Texier N, Schuck S, Tzourio C. Factors related to increased alcohol misuse by students compared to non-students during the first Covid-19 lockdown in France: the Confins study. BMC Public Health. 2024;24(1):646. https://doi.org/10.1186/s12889-024-18182-w

Labrosse D, Vie C, Hajjam H, Tisseron C, Thellier D, Montagni I. An Escape Game on University Students’ Mental Health During the COVID-19 Pandemic: Cocreation Study. JMIR Serious Games. 2024;12:e48545. https://doi.org/10.2196/48545

Navarro MC, Galesne C, Bailhache M, Moulin F, Davisse C, Falissard B, Vandentorren S, Warszawski J, Vuillermoz C, Descarpenty A, Melchior M, Rouquette A, Galera C. Adolescents’ Depression Symptoms After Social Distancing and Restrictions: The EpiCoV French Longitudinal Population-Based Cohort. J Adolesc Health. 2024;75(6):921-8. https://doi.org/10.1016/j.jadohealth.2024.07.018

Omura M, Cortese S, Bailhache M, Navarro MC, Melchior M, van der Waerden J, Heude B, de Lauzon-Guillain B, Galera C. Associations between symptoms of attention-deficit hyperactivity disorder, socioeconomic status and asthma in children. Npj Ment Health Res. 2024;3(1):22. https://doi.org/10.1038/s44184-024-00064-z

Schwartz A, Galera C, Arsandaux J, Montagni I, Tzourio C. Adverse Childhood Experiences and Illegal Drug Use Among College Students: Findings from a French Sample. Int J Behav Med. 2024. https://doi.org/10.1007/s12529-023-10256-0

Schwartz A, Macalli M, Navarro MC, Jean FAM, Crivello F, Galera C, Tzourio C. Adverse childhood experiences and left hippocampal volumetric reductions: A structural magnetic resonance imaging study. J Psychiatr Res. 2024;180:183-9. https://doi.org/10.1016/j.jpsychires.2024.09.039

Schwartz A, Navarro MC, Salamon R. A 10-year Longitudinal Study: The Relationship between Adverse Childhood Experiences, Mental Health Indicators, and Binge Eating Symptoms among Emerging Adults. Child Psychiatry Hum Dev. 2024. https://doi.org/10.1007/s10578-024-01788-x

Vie C, Govindin-Ramassamy K, Thellier D, Labrosse D, Montagni I. Effectiveness of digital games promoting young people’s mental health: A review of reviews. Digit Health. 2024;10:20552076231220814. https://doi.org/10.1177/20552076231220814

11/07/2025
14/05/2025
05/05/2025

L’architecture du sommeil : la clé pour une mémoire optimale
31 mars 2025

Résultats scientifiques Neuroscience, cognition

Dans une étude publiée dans Nature Communications, des scientifiques révèlent, chez le rat, comment les cycles de sommeil influencent la dynamique des connexions neuronales qui sous-tendent la mémoire.

Si l’on savait déjà que le sommeil aide à l’encodage des informations, ces résultats démontrent que :

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l’organisation du sommeil est l’élément clé de la consolidation de la mémoire.
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Ils permettent ainsi d’expliquer comment de petits dormeurs peuvent avoir d’excellentes capacités mnésiques.

Le cerveau fonctionne grâce à la communication entre différentes zones cérébrales.

Ces échanges sont possibles grâce à des réseaux de neurones qui interagissent entre eux via des connexions appelées « synapses ».

La force de ces connexions peut changer en fonction de nos activités et de nos expériences, ce qui est fondamental pour comprendre comment nous traitons, mémorisons et rappelons les informations.

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La force des connexions neuronales change au cours de la journée
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Dans une étude publiée dans la r***e Nature Communications, les scientifiques montrent que :

_____ la force de ces connexions neuronales varie régulièrement au cours de la journée, en lien avec les cycles de veille et de sommeil.

==> Ils ont observé, chez le rat, que pendant les périodes où les animaux étaient éveillés et actifs, les connexions dans certaines parties du cerveau, y compris celles qui traversent l'hippocampe (impliqué dans la mémoire et l'apprentissage), étaient plus fortes.

En revanche, durant les périodes de sommeil profond ou paradoxal, ces connexions se sont avérées plus faibles.

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() le cerveau renforce certaines connexions durant les périodes d'éveil,
puis les affine pendant le sommeil.
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Cette observation confirme une idée importante en neuroscience :

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le sommeil joue un rôle essentiel dans la consolidation de la mémoire.
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Il permet au cerveau de renforcer, traiter et stocker les informations acquises durant l'éveil.

Cependant, cette étude montre en plus que

_____ ce n’est pas simplement la quantité de sommeil qui affecte la mémoire, mais aussi la manière dont il est organisé.

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Un modèle mathématique pour comprendre la dynamique de ces connexions

Pour mieux comprendre cette dynamique de la connectivité neuronale, les scientifiques ont élaboré un modèle mathématique.

>>> Ce modèle prédit comment la force des connexions évolue au cours du temps, en fonction des cycles de veille et de sommeil. Il a permis de simuler et d'expliquer les observations expérimentales, montrant que :

_____ les périodes de sommeil profond et paradoxal jouent un rôle crucial dans la réorganisation et la consolidation des réseaux neuronaux qui sous-tendent la mémoire.

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L’essentiel réside dans la qualité du sommeil plutôt que dans la quantité
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Cette étude montre comment l’alternance veille-sommeil permet non seulement de stocker l'information, mais aussi d'encoder de nouvelles connaissances dans les réseaux neuronaux du cerveau. Ce processus n'est pas passif ; le cerveau réorganise activement ses connexions pour optimiser la mémoire.

L'idée que le sommeil joue un rôle dans l'encodage des informations n’est pas nouvelle, mais cette étude démontre expérimentalement et théoriquement comment s’effectue cet encodage.

==> Elle permet d’expliquer pourquoi certaines personnes, même avec peu de sommeil, sont capables de consolider efficacement des souvenirs et d’avoir d'excellentes capacités mnésiques.

*** Ces résultats ouvrent des pistes pour comprendre pourquoi certaines personnes semblent mieux s'adapter au manque de sommeil, en mettant l'accent sur l'efficacité de l'organisation de leur sommeil, plutôt que sur sa quantité.

© Paul Marchal, Paul A. Salin, Gaël Malleret, Jean-Christophe Comte

Figure : Illustration de la construction du modèle mathématique de la dynamique de la force synaptique en fonction de l’alternance des états de vigilance. La cross-correlation de la force synaptique avec chacun des états de vigilance permet de calculer le poids relatif et le re**rd de chacun des états de vigilance dans la dynamique de cette force de connexion par un modèle linéaire. L’application de ce modèle à un hypnogramme quelconque permet la prédiction de la force synaptique en fonction de l’architecture temporelle des états de vigilance.

Référence : Dynamics of evoked responses in hippocampal pathways are encoded by the duration of vigilance states. Paul Marchal, Paul A. Salin, Mégane Missaire, Manon Rampon, Julien Carponcy, Régis Parmentier, Gina Poe, Gaël Malleret, Jean-Christophe Comte.

Dynamics of evoked responses in hippocampal pathways are encoded by the duration of vigilance states

(((((Les dynamiques des réponses évoquées dans les voies hippocampales sont codées par la durée des états de vigilance)))))

Paul Marchal 1 2, Paul A Salin 3 4, Mégane Missaire 3 4, Manon Rampon 3 4, Julien Carponcy 3 4, Régis Parmentier 3 4, Gina Poe 5, Gaël Malleret 3 4, Jean-Christophe Comte 3 4

1University Claude Bernard Lyon 1, Forgetting processes and cortical dynamics' team, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, Bron, France. marchalpaul@hotmail.fr.

2Department of Integrative Biology and Physiology, University of California Los Angeles, Los Angeles, CA, USA. marchalpaul@hotmail.fr.

3University Claude Bernard Lyon 1, Forgetting processes and cortical dynamics' team, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, Bron, France.

4Centre National de la Recherche Scientifique Unité Mixte de Recherche 5292, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale U1028, Bron, France.

5Department of Integrative Biology and Physiology, University of California Los Angeles, Los Angeles, CA, USA.
PMID: 40140369 PMCID: PMC11947198 DOI: 10.1038/s41467-025-57976-3

Abstract
Interactions among brain areas are essential to most cognitive functions. Neuronal interactions between these areas depend on the modulation of synaptic strength. However, this modulation remains poorly understood. We recorded evoked responses at four hippocampal pathways in freely moving male rats across 24 hours. We show that synaptic strength at these pathways oscillates with a very slow periodicity and correlates with the durations of vigilance states. A model based on hypnogram data and synaptic strength at one pathway was able to predict the evolution of synaptic strength at most pathways, except one. These results reveal that the temporal succession of vigilance states may contribute to memory processes through rapid modulation of synaptic strength at several pathways during the sleep-wakefulness cycle, suggesting that memory processes are not only dependent on sleep amount but also on sleep architecture.

© 2025. The Author(s).

Résumé
Les interactions entre les régions du cerveau sont essentielles à la plupart des fonctions cognitives.

Les interactions neuronales entre ces zones dépendent de la modulation de la force synaptique. Cependant, cette modulation reste mal comprise.

Nous avons enregistré des réponses évoquées à 4 voies hippocampales chez des rats mâles en mouvement libre sur 24 heures.

*** Nous montrons que :

_____la force synaptique à ces voies oscille avec une périodicité très lente et est corrélée aux durées des états de vigilance. Un modèle basé sur des données d’hypnogramme et la force synaptique à une voie a été en mesure de prédire l’évolution de la force synaptique à la plupart des voies, sauf une.

***Ces résultats révèlent que :

_____ la succession temporelle des états de vigilance peut contribuer aux processus de mémoire par une modulation rapide de la force synaptique à plusieurs voies durant le sommeil cycle de veille, suggérant que :

_____ les processus de mémoire ne dépendent pas seulement de la quantité de sommeil mais aussi de l’architecture du sommeil.

PubMed Disclaimer

Conflict of interest statement
Competing interests: The authors declare no competing interest.

Nature Communications, 26 mars 2025, DOI : https://doi.org/10.1038/s41467-025-57976-3.

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