24/09/2025                                                                            
                                    
                                                                            
                                            « Protéger d’abord : pour la crédibilité de la mission »
Plus d’une quarantaine de prêtres du diocèse de Fort-Liberté, rassemblés autour de leur pasteur Monseigneur Quesnel Alphonse, ssm, ont pris part ce vendredi 19 septembre 2025 à une journée de formation décisive animée par Monseigneur Wismick Jean-Charles, S.M.M., évêque auxiliaire de Port-au-Prince. Au programme : la mise en place d’un protocole de protection des mineurs et des personnes vulnérables, un chantier pastoral et éthique incontournable pour l’Église en Haïti.
Après Hinche (Plateau Central) et Cap-Haïtien (Nord), Fort-Liberté a accueilli, à son tour, cette session exigeante et porteuse d’espérance. Dans un cadre adéquat et un climat d’écoute, de franchise et de coresponsabilité, les échanges ont été d’une rare densité : fondements, principes de rédaction, contenu essentiel, objectifs concrets et terminologie de référence d’un protocole solide ont été passés en r***e, point par point.
Ce que la formation a consolidé
• Le sens : la protection des mineurs est un devoir évangélique, juridique et humain. Elle est le cœur même de la mission.
• L’exigence : chaque entité du diocèse, paroisses, écoles, mouvements, œuvres, services, doit se doter d’un protocole clair, accessible et opérationnel.
• La prévention : réduire systématiquement les facteurs de risque et identifier les facteurs de protection (environnements sûrs, formations régulières, procédures connues de tous).
• La crédibilité : la confiance des familles et de la société se gagne par la transparence, la cohérence et la fermeté face aux abus.
• L’évolution : un protocole n’est pas un document figé ; il doit intégrer un mécanisme de révision périodique, parce que la société évolue, les contextes changent et les meilleures pratiques s’affinent.
Les piliers d’un protocole robuste (rappelés aux participants)
1. Prévention structurée : sélection et formation des personnels ; règles de conduite ; encadrement des activités ; gestion des espaces et des déplacements.
2. Signalement et prise en charge : procédures claires, délais, canaux de saisine, confidentialité, documentation, coopération avec les autorités compétentes.
3. Accompagnement des victimes : écoute, soutien psychologique et spirituel, orientation vers des services spécialisés.
4. Gouvernance et responsabilité : rôles définis, traçabilité des décisions, audits internes, rapport annuel synthétique.
5. Révision et amélioration : calendrier de mise à jour, évaluation des dispositifs, intégration des retours du terrain.
Un engagement qui touche le cœur… et qui change les pratiques
Cette journée n’a pas seulement transmis des contenus ; elle a raffermi une conscience : protéger, c’est servir la vie ; protéger, c’est rendre l’Évangile crédible. Chaque participant est reparti avec une conviction partagée : la tolérance zéro n’est pas un slogan, c’est une culture quotidienne, faite de gestes concrets, de procédures suivies, de courage moral et de proximité avec les plus fragiles.
Le diocèse est invité à :
• finaliser ou actualiser son protocole dans chaque entité ;
• désigner des référents clairement identifiés ;
• former régulièrement clercs, laïcs engagés et personnels éducatifs ;
• diffuser largement les procédures (affichage, brochures, réunions de parents, sites et réseaux) ;
• planifier la révision périodique des textes et des pratiques.
Protéger d’abord. Ce mot d’ordre, entendu tout au long de la journée, résume l’essentiel : la dignité des enfants et des personnes vulnérables n’est pas négociable. À Fort-Liberté, le 19 septembre 2025, l’Église locale a renouvelé ce “oui” sans condition. Pour que la confiance demeure. Pour que la lumière l’emporte. Pour que la mission reste crédible et féconde.