
30/07/2025
Le kintsugi, cet art japonais ancestral, consiste à réparer les céramiques brisées en les recollant avec de la laque saupoudrée d’or. Plutôt que de cacher les fissures, il les met en valeur, transformant les blessures de l’objet en une nouvelle histoire, plus belle et plus précieuse qu’avant.
Cette philosophie résonne profondément avec le parcours de la maladie, notamment celui du cancer. Comme une poterie brisée, la vie peut sembler éclatée au moment du diagnostic : le corps souffre, l’esprit vacille, et l’on se sent parfois diminué, abîmé.
Mais, tout comme le kintsugi, le chemin de la guérison ne consiste pas à effacer les cicatrices, mais à leur donner un sens. Les marques laissées par les opérations, les traitements, les épreuves physiques et émotionnelles sont les traces visibles d’un combat. Elles témoignent de la force, de la résilience et du courage.
Chaque cicatrice devient alors une ligne d’or : elle ne rappelle pas seulement la douleur passée, mais aussi la capacité de se relever, de se reconstruire et de trouver une nouvelle beauté dans la fragilité assumée.
Le kintsugi nous enseigne que la guérison ne ramène pas en arrière ; elle transforme. Après le cancer, la personne n’est plus exactement la même : elle porte en elle de nouvelles forces, une autre sagesse, un éclat différent. Les fissures ne sont pas des faiblesses ; elles sont la preuve d’une histoire unique, et parfois, de la naissance d’une lumière intérieure que rien ne pourra plus briser.