14/11/2022
La journée mondiale du - 14 novembre 2022
La journée mondiale du diabète est organisée chaque année le 14 Novembre dans le but de sensibiliser le grand public à cette maladie, elle a été lancée la première fois en 1991 suite à l’augmentation de l’incidence du diabète dans le monde. Le diabète est considéré par l’organisation mondiale de la santé comme la première épidémie d’origine métabolique dans l’histoire de l’humanité, plus de 422 millions de personnes seraient atteintes de cette maladie avec une augmentation très rapide de la prévalence dans les pays à revenue faible ou intermédiaire. En 2019 le taux de mortalité à atteint les 3% soit environ 2 millions de décès. Au Maroc, plus de 1.7 millions de personnes adultes et 15000 enfants seraient concernés dont 50% méconnaîtraient leur maladie.
Le diabète (ou bien diabète sucré) est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique, due à une déficience de la sécrétion de l’insuline, une anomalie de son action sur ces cellules cibles ou d’une association des deux. L’insuline est une hormone hypoglycémiante qui intervient en réponse à une augmentation du taux du sucre dans le sang, elle joue donc un rôle très important dans la régulation de la glycémie et son maintient à des valeurs physiologiques normales.
Le diagnostic du diabète repose donc sur les valeurs glycémiques, soit une glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L à deux reprises et une glycémie ≥ 2 g/L dans le test de l’hyperglycémie provoquée par voie orale.
On distingue principalement deux types de diabètes, le diabète de type 1, autrefois appelé diabète insulinodépendant et le diabète de type 2, diabète non insulinodépendant.
Le diabète de type 1 (DT1):
Le diabète de type 1 (5-10% de l’ensemble des cas de diabètes) est caractérisée par une destruction irréversible des cellules bêta des ilots de Langerhans, qui sont à l’état normal, chargées de la production et la sécrétion de quelques hormones dont la plus célèbre est l’insuline. Cette destruction est dans plus de 95% des cas d’étiologie auto-immune, c-à-d causée par un dysfonctionnement du système immunitaire le conduisant à s’attaquer aux cellules normales de l’organisme. Le DT1 a été longtemps associé au sujets jeunes voir les enfants et les adolescents, d’où l’ancienne nomination « diabète juvénile », cependant il a été démontré qu’il peut apparaitre à tous les âges.
Chez l’enfant, la maladie s’installe assez brutalement, elle se manifeste par une acidocétose (accumulation des corps cétoniques) précédée par un ensemble de signes cliniques comme la polyurie (urine abondante), la polydipsie (soif excessive), l’amaigrissement, la polyphagie (faim excessive), la fatigue et l’altération de la vision. Chez l’adulte, la maladie est plutôt caractérisée par une phase évolutive et lente appelée LADA (Latent Auto-immune Diabetes in Adults), dont les symptômes sont semblables à ceux rencontrés dans le DT2 avec la présence des auto-anticorps qui caractérisent le diabète auto-immun.
Le traitement du DT1 repose principalement sur l’apport de l’insuline d’une manière exogène soit par des injections sous-cutanée multiples, soit par une pompe à insuline. Chez les personnes dont le diabète ne peut plus être équilibré par insulinothérapie, on peut avoir recours à une greffe de cellules bêta, ou encore une greffe de pancréas, toutefois, ces approches thérapeutiques restent lourdes, et nécessitent un suivi particulier et un traitement par immunosuppresseurs, elles ne sont envisageables que dans les cas extrêmes.
Le diabète de type 2 (DT2) :
Le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente, il représente 90 à 95 % de l’ensemble des cas de diabète. Il est caractérisé par une insulinorésistance associée à une diminution relative de la production de l’insuline. Le diabète de type 2 est associée à une surcharge pondérale et à un manque de l’activité physiques, en outre, plus de la moitié des personnes atteintes souffrent également d’hypertension artérielle et/ou d’une dyslipidémie.
Contrairement au DT1, le diabète de type 2 concerne les personnes adultes, généralement âgées de plus de 40 ans, mais on constate dernièrement un rajeunissement de l’âge de son apparition et le nombre d’adolescents touchés par la maladie et en croissance, ceci peut être expliqué par le changement du mode de vie et des habitudes alimentaires.
Le diabète de type 2 évolue naturellement en 3 étapes, une phase de pré-diabète caractérisée par des anomalies de glycorégulation, une phase asymptomatique relativement longue puis une phase clinique caractérisée par des symptômes semblables aux symptômes du DT1 et par l’apparition des complications.
Le traitement de première intention du diabète de type 2 repose sur l’optimisation des habitudes de vie, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, la perte de poids si nécessaire, et l’arrêt du tabac le cas échéant, sont des mesures impératives et peuvent des fois être suffisantes pour le contrôle de la glycémie. Par la suite il y a les médicaments antidiabétiques. Différentes classes thérapeutiques sont disponibles, elles différent entre elles en terme de mécanisme d’action et elles peuvent être utilisées seules ou en association.
En absence d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce ou dans le cas de diabète non équilibré, les diabétiques de type 2 peuvent développer une insulinopénie sévère qui nécessite un traitement par insuline.
Les autres types de diabète :
Il existe d’autres types de diabète notamment les diabètes monogéniques (DM) et le diabète gestationnel (DG).
Les diabètes monogéniques représentent 1 à 2% de l’ensemble des cas, il s’agit d’un ensemble d’affections dues à des mutations génétiques altérant la fonction β-pancréatique. Les DM sont de transmission autosomique dominante et sont caractérisée par une grande hétérogénéité clinique.
Le diabète gestationnel est défini par une hyperglycémie de sévérité variable, due à une intolérance au glucose, il débute pour la première fois au cours de la grossesse, et il peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de la mère et de son enfant.
Les complications liées au diabète :
Les diabètes non équilibrés, quel que soit leur type, sont liés à un certain nombre de complications qui sont dans la majorité des cas le résultat direct des hyperglycémies répétées. On distingue deux types de complications, les micro angiopathies qui touchent les yeux, les reins et le systèmes nerveux, et les macroangiopathies, qui peuvent entrainer des accidents cardio-vasculaires ou encore des artérites des membres inférieurs pouvant aller jusqu’à l’amputation.
La journée mondiale du diabète :
Le diabète est certes, une maladie incurable, mais une prise en charge adéquate peut aider les patients à éviter les complications et à améliorer leur quotidien. La journée mondiale du diabète est donc une occasion pour souligner l’importance d’un accès facile aux soins, saluer les efforts déployés pour lutter contre cette maladie et surtout pour continuer à en parler et sensibiliser aux facteurs de risque et aux moyens de prévention.