03/04/2023
LA « DIME » SEXUELLE AU RAMADAN
Le signifiant "Ed-dine" renvoie à la religion, mais aussi à la dette. Cependant, cette question de la dette ne date pas des monothéismes. Elle a toujours été présente dans la vie des êtres humains, bien avant l'apparition des totems. En effet, il n'y a de culture que parce qu'il y a une circulation de la parole et du sens. Les termes prescrits de l'échange sont le don, qui entraîne un sentiment d'obligation et donc de dette à solder. Sa finalité est de réguler la violence dans le corps social. La dette et la culpabilité vont de pair.
L'histoire de l'humanité témoigne d'une dette irréductible, insolvable, envers l'origine. Cette dette inaugurale de la vie est payée par des sacrifices, des dîmes, à même ses propres pulsions. La racine du mot "Ramadan" renvoie entre-autre à marcher sur des braises ! Cette résurgence sacrificielle est tellement ancrée que peu de sujets arrivent à ne pas y succomber. Cela aurait pour effet de retrouver force et puissance à travers l'appartenance à un groupe, pour éviter l'horreur de la solitude, parfois au détriment du statut de Sujet.
En d’autres termes, nous pouvons dire que brider sa liberté est à la base de tout lien social. La sexualité devrait suivre cette même ligne ; ce n'est qu'un simple vestige de l'interdiction de l'inceste qui existait bien avant l'avènement du Ramadan. Bien que l'époque où quelques dieux exigeaient des sacrifices humains soit révolue, le principe qui sous-tendait ces sacrifices persiste toujours, implacable (Qorbane, Qorbe : auprès, proximité) : le sacrifice est un don qui implique une dette.
Pour la r***e Femme Du Maroc
En mars 2023