29/03/2025
L'addiction au Maroc : un défi humain
Derrière les chiffres froids se cache une réalité brûlante. Au Maroc, l'addiction n'est pas qu'une statistique – c'est une ombre qui s’étend sur toutes les générations, toutes les classes sociales.
Six millions de Marocains prisonniers du tabac. Un demi-million d’entre eux n’ont même pas atteint la majorité. Chaque année, entre 15 et 18 milliards de ci******es s’embrasent, plus toxiques qu’ailleurs en Europe, consumant lentement l’avenir du pays.
L’adolescence, ce temps des premières fois, devient celui des premiers pièges. À 14 ans à peine, beaucoup ont déjà franchi le seuil de la dépendance. Le tabac ouvre souvent la porte au cannabis, à l’alcool, avant que certains ne basculent vers les drogues dures.
Mais l’addiction a changé de visage. Elle ne se cache plus seulement dans une fumée ou une substance – elle brille sur les écrans, captive les esprits, emprisonne des heures. Trois millions de Marocains jouent leur destin sur un coup de dés ou de cartes. Nos adolescents, eux, s’égarent dans les labyrinthes numériques, prisonniers d’un monde virtuel où l’addiction ne laisse ni traces, ni blessures visibles.
Dans le monde du travail, la dépendance devient un compagnon silencieux. L’ouvrier cherche dans le kif un répit à sa fatigue. Le chauffeur de taxi noie sa monotonie dans l’alcool. La substance apaise, trompe l’ennui, mais finit par enchaîner.
Le Maroc lutte. Des programmes naissent, des spécialistes se forment, des structures voient le jour. Mais le combat ressemble encore à celui de David contre Goliath – trop peu de moyens face à l’immensité du fléau. Les structures de soin restent rares, les campagnes de prévention insuffisantes, et le tabou social freine l’aide aux plus vulnérables.
Ce n’est pas qu’une question de santé. C’est une urgence qui brise des familles, vole des avenirs, déracine des vies. L’addiction au Maroc ne réclame pas seulement des traitements – elle appelle une révolution des consciences, une mobilisation collective pour ne plus détourner le regard.
Car derrière chaque pourcentage, il y a un regard qui s’éteint. Une mère qui pleure. Un potentiel qui se perd. Et c’est là, peut-être, la véritable tragédie.
Pour comprendre, agir et soutenir, visitez https://addictions.ma
Ensemble, brisons les chaînes de la dépendance.