26/11/2021
« Il vaut mieux prévenir que guérir »...L'adage est bien connu, mais est-il appliqué ?
La majorité de nos concitoyens vont consulter un médecin quand ça ne va pas, quand il y a une douleur ou un symptôme embêtant. Si une petite affection sans gravité est diagnostiquée, on s'en sort avec une petite ordonnance et tout rentre dans l'ordre, mais parfois, c'est plus sérieux et on s'entend dire cette terrible phrase: mais comment avez-vous pu laisser les choses en arriver là ?
C'est là où la médecine préventive entre en scène. C'est une médecine qui s'adresse à des individus sains, à des sujets prédisposés à des maladies chroniques (métaboliques, cancéreuses ou autres) ou à des sujets qui sont porteurs, sans le savoir, d'affections graves mais à un stade initial de leur évolution, donc encore guérissables.
Les champs d'action de la médecine préventive sont très divers: la lutte contre le tabagisme, contre l'excès de consommation de sel, la promotion de l'activité physique, le dépistage des cancers, la santé mentale, les vaccinations...
Mais alors, pourquoi ne fait-on pas assez de prévention ? C'est d'abord une question de mentalité. Beaucoup de personnes m'ont clairement signifié leur refus catégorique de se faire examiner et de subir des tests, de peur de tomber sur une maladie grave !
Deuxièmement, c'est bien sûr une question de moyens. La médecine aujourd'hui coute très cher et on a tendance à vouloir d'abord dépenser de l'argent pour ceux qui sont actuellement gravement malade plutôt que pour ceux qui risquent de le devenir. Mais franchement, ne vaut-il mieux pas, par exemple, payer quelques consultations de tabacologie et quelques patchs nicotiniques que de devoir prendre en charge les frais d'une chirurgie thoracique lourde, de la chimiothérapie et/ou de l'immunothérapie pour un cancer du poumon ?
Enfin, la médecine préventive ne peut pas se limiter à un acte isolé d'une personne qui demande un check up à son médecin. C'est en réalité un problème de santé publique. Il s'agit de sensibiliser régulièrement la population par les médias, et d'implémenter dans tous les secteurs de santé une consultation de médecine préventive en fonction de l'âge et du profil de chaque citoyen (prévention des blessures, accidents de travail, exposition au soleil, nutrition, croissance, risque cardiovasculaire, démence...)
"Le sage n'attend pas que les hommes soient malades pour les soigner, il les guide quand ils sont en bonne santé". Extrait du plus grand ouvrage de médecine chinoise traditionnelle: le Huangdi Nei Jing
Professeur Monsef Rabhi. Cabinet de Médecine Interne. Salé. Opéra