21/04/2025
Bonjour à toutes et tous,
Je n'écris pas souvent sur les réseaux, cependant je voulais faire ce post explicatif pour une raison que je vous explique à la fin, en essayant d'être concis (bien que ce ne soit pas ma spécialité !).
Je voudrais vous parler du traumatisme psychique, et de sa conséquence possible, l'état de stress post traumatique :
Déjà, qu'est ce que c'est?
📍Le trauma psychique, c'est lorsque plusieurs structures de notre cerveau ( un peu notre "mode guerre" ⚔️) s'activent fortement pour faire face à une situation souvent violente.
En raison de cette activation, le souvenir de l'événement peut rester "bloqué", sans être "digéré" par le cerveau.
Si ce système a été très utile a la survie de l'espèce humaine, il devient parfois handicapant, gênant le fonctionnement "normal" d'un individu (par exemple : ne plus pouvoir conduire après un accident).
Avoir des symptômes importants (que je décris après) dans les premiers jours qui suivent l'événement est tout à fait naturel : c'est une réaction neurobiologique normale à une situation anormale.
📍l'état de stress post traumatique (ESPT) c'est quand, 3 mois après l'événement, les symptômes liés à cet événement (symptômes naturels et normaux dans les semaines qui suivent) sont toujours présent et ne perdent que peu en intensité.
Il y a trois grands catégories de symptômes :
▪️Les reviviscences : la journée, en flash ✴️, des images s'imposent à l'esprit. La nuit, dans des cauchemars.
▪️Les conduites d'evitements : avoir du mal à reprendre le volant après un accident par exemple, faire un détour pour éviter de passer sur le lieu d'une agression... Éviter toutes situations qui puissent nous rappeler l'événement.
▪️L'hypervigilance : un état d'alerte permanent, en étant sur le "qui vive", car le "mode guerre"⚔️ ne se désactive pas complètement. Par exemple, sursauter en entendant des bruits forts.
Cette symptomatologie peut avoir des conséquences autres : conduites addictives (notamment hausse de la consommation d'alcool pour éviter les cauchemars par exemple, ou de THC), trouble du sommeil, irritabilité, idées noires, suicidaires, phobie scolaire ou sociale, isolement, repli sur soi etc.
📍Pourquoi j'en parle aujourd'hui ?
Il y a bientôt un an, beaucoup d'habitants du territoire calédonien ont été confronté a des exactions violentes. Ainsi, la plupart des gens ont été confronté à une forme hausse du stress, une pré activation du "mode guerre" (une activation complète chez d'autres), qui est peut être encore activé actuellement.
Cela a pu accroître la vulnérabilité chez certains individus faces à des événements traumatiques futurs, comme si leurs armures 🛡️ étaient devenues plus fines. C'est tout à fait normal.
Cependant, il y a souvent une minimisation de l'évènement traumatique "déclencheur" dans ce genre de cas, considéré comme trop insignifiant.
Pour le dire autrement, parfois un gros choc peut venir fragiliser nos côtes, et c'est un "petit" choc, quelques mois après, qui viendra les briser.
Il en est de même pour nos résistances traumatiques. Le "gros" choc vient user la muraille, le "petit" fait une brèche.
Mais comme il est considéré comme "petit", les patients ont tendance à le minimiser, et donc ne rien en faire, se disant "ça ne peut pas être ça, ce n'est pas assez important".
J'ai en tête l'exemple d'un militaire, qui avait survécu à une embuscade et ne présentait pas de symptôme d'un ESPT. Quelques mois plus t**d, il a vécu un "petit" accident de voiture. C'est a ce moment là que la symptomatologie est apparue (cauchemars etc, centré autour de la conduite automobile). Comme il trouvait cela "ridicule" d'être mal à cause d'un petit accident, il a attendu longtemps, dans sa souffrance, avant d'aller le traiter.
Il y a ainsi aujourd'hui sur le territoire un certain nombre de patients ayant "usé leur muraille" qui aujourd'hui, par de "plus petits" événements, viennent déclencher des symptômes, sans oser consulter, en se disant que l'événement est trop "petit".
📍Comment cela s'accompagne ?
Il existe plusieurs thérapies efficaces dans l'accompagnement d'un ESPT. Les TCC et l'ICV (thérapie cognitivo comportementale et l'intégration au cercle de vie) par exemple. L'EFT (emotionnal freedom technique) montre des résultats intéressants.
La thérapie cependant la plus utilisée aujourd'hui (reconnue par l'OMS et utilisées dans toutes les armées, surtout américaine), est la thérapie EMDR (eyes mouvement desensitization and reprocessing), qui vient notamment agir directement sur la désactivation du "mode guerre" ⚔️, permettant de "désensibiliser" un trauma.
Si vous vous êtes reconnu, vous ou l'un de vos proches, dans ces présentations, n'hésitez pas a vous tourner vers un ou une psychologue pour prendre conseil (appels, mails ou SMS pour les plus timide). Le psychologue évaluera avec vous la situation pour vous proposer l'accompagnement ou l'orientation la plus adaptée.
Je vous mets deux petites videos (attention elles peuvent secouer) illustrant l'ESPT, conçues par le CN2R (centre national de ressources et de résilience).
La chaîne youtube explicative de l'EMDR s'appelle EMDR France.
https://youtu.be/sXMI-_GBOwc?si=lrFNUTRtz4uNfHkH
https://youtu.be/pqQdnFVp3z4?si=79Zwj_3w3XUfZgVG