20/02/2025
Ainsi s'achèvent mes 30h d'enseignement de la Méthode Feldenkrais aux étudiants en psychomotricité. Pour cette année!
Merci à tous les étudiants pour leur retour.
Bonne continuation aux 3ème année et à l'année prochaine (si tout va bien) aux 2ème année.
Retour d'expérience d'une étudiante 3A:
Avant mon premier cours de Feldenkrais, j’ai ressenti de l’appréhension. La peur de ne pas comprendre et mes fausses idées sur la « lenteur du mouvement » me freinaient. Je craignais de ne pas savoir quoi faire ni comment bouger, ce qui renforçait mon incompréhension. De plus, étant toujours actif je ne voyais pas l’intérêt de la lenteur.
Dès les premières leçons en deuxième année, j’ai compris que le corps pouvait apprendre avec un minimum d’effort. Déterminée et habituée à tout donner, j’avais tendance à pousser mon corps au-delà de ses capacités. Ces cours de prise de conscience par le mouvement m’ont aidée à mieux écouter mon corps et à respecter
mes limites.
Dans chaque leçon, on nous invite à explorer nos possibilités tout en maintenant un mouvement fluide et aisé. La lenteur m’a permis de mieux ancrer le mouvement et d’améliorer ma conscience corporelle. J’ai compris que si je dépassais mes limites, je ne pouvais pas réaliser le mouvement lentement ni ressentir pleinement le geste.
Au départ, je ne comprenais pas l’utilité des pauses. Aujourd’hui, après avoir été élève et praticienne, j’en saisis pleinement l’importance. Les questionnements
posés pendant ces moments créent un dialogue non verbal entre le praticien et l’élève.
En tant qu’élève, ces instants m’ont aidée à m’ajuster et à m’observer sans jugement.
En tant que praticienne, ils m’ont permis d’adapter mes questions selon mes observations.
Je fais maintenant le lien entre les mouvements reçus et donnés et le développement de l’enfant, un aspect essentiel dans ma future pratique de psychomotricienne. Revenir aux étapes clés du développement moteur m’a procuré une sensation de bien-être, de contenance et de relâchement. Lors de mon stage auprès d’enfants polyhandicapés, je travaille le niveau d’évolution motrice avec certains enfants. Je pense m’inspirer des extraits de leçons de Feldenkrais lors de mes séances.
Les leçons vues en cours m’a fait réaliser que je peux aussi l’utiliser chez l’adulte et pour diverses problématiques.
Il me tarde d’expérimenter cette approche dans ma pratique ou de m’en inspirer pour aider à améliorer la conscience corporelle, la régulation tonique ou encore réapprendre à aimer son corps après un traumatisme. Cependant, je ne me sens pas encore prête à l’introduire en séance de groupe. Lors de mon expérience en tant que praticienne en classe, j’ai mesuré la difficulté de l’exercice. N’étant pas habituée à utiliser un support, j’ai manqué de confiance en ma mémoire. J’ai préféré m’appuyer sur mes notes avant de m’en détacher progressivement.
Notre leçon avec mon binôme portait sur la gestion du stress. En la donnant, je me la suis aussi transmise à moi-même, simplement en la lisant et en observant mes collègues la reproduire. Intégrer certaines parties d’une leçon dans ma pratique me semble tout à fait faisable et pertinent dans un premier temps.
Pour l’instant, je ne me projette pas dans une formation Feldenkrais. Cet apprentissage est intense et, selon moi, cela demande une certaine expérience ainsi qu’une bonne connaissance de soi. Aimant approfondir les choses, je préfère d’abord tester cette approche et intégrer progressivement certaines de ses méthodes, comme les pauses et le temps d’intégration. Mon objectif est de grandir en tant que psychomotricienne avant d’intégrer la formation de Feldenkrais afin de savoir comment mieux l’intégrer dans ma pratique.
« Par la prise de conscience, nous pouvons apprendre à faire des choses que nous n’aurions jamais crues possibles. » – Moshé Feldenkrais
M.B.