05/05/2025
Aujourd’hui, je vous partage une lettre ouverte.
Parce que c’est la fête des sages-femmes.
Et parce que moi, je n’ai pas envie de fêter.
J’ai envie de parler vrai.
De vous dire ce que je vis. Ce que nous vivons.
Je suis sage-femme libérale.
J’accompagne les femmes, les couples, dans ce moment unique qu’est la naissance.
Je transmets, je rassure, je guide.
Je fais ce travail avec passion, avec humanité.
Mais à quel prix ?
37,80 € brut pour une séance de préparation à la naissance et à la parentalité.
À ce tarif, vous retirez 60 à 65 % de charges (URSSAF, CARCDSF, assurances, matériel…).
Et vous obtenez mon taux horaire réel.
Tout ça, pour des séances qui dépassent souvent l’heure,
parce que je prends le temps qu’il faut. Parce qu’on parle de vie, de corps, d’émotions.
Mais aujourd’hui, personne ne nous respecte.
Le système ? Il nous taxe, il nous essore.
Certaines patientes ? Elles viennent sans carte Vitale, sans mutuelle, pensant que “ce n’est pas grave”.
Parce que je suis “comme les médecins”, “forcément riche”.
Mais je ne suis pas médecin.
Je suis sage-femme. Une profession de femme. Une profession oubliée.
Je suis tenue au silence par une déontologie stricte.
Je ne peux pas dire ce que je fais, je ne peux pas communiquer comme les autres.
Alors j’étouffe.
Et aujourd’hui, j’écris.
Je suis en souffrance. Et je ne suis pas seule.
Nous sommes des centaines, des milliers dans ce cas.
Aujourd’hui, je dénonce un système profondément injuste,
qui oublie les femmes,
et qui oublie celles qui les accompagnent à naître, à devenir mères, à se relever.
Aujourd’hui, je ne célèbre pas.
Je résiste.
Et j’ose vous dire ce que je vis