27/08/2025
Le mal interprété
Ce n’est pas ce qui est dit qui blesse le plus souvent…
C’est ce que l’autre en comprend.
Son filtre.
Son histoire.
Ses blessures.
Ses projections.
Une simple phrase peut devenir une arme
dans le cœur de quelqu’un qui entend avec ses cicatrices.
Et combien de relations se sont brisées,
non pas à cause de la vérité,
mais à cause de ce qu’on a cru comprendre,
de ce qu’on a interprété trop vite,
sans vérifier, sans questionner, sans écouter vraiment.
Le psychologue Carl Rogers disait :
“La plus grande barrière à la communication, c’est l’illusion qu’elle a eu lieu.”
Autrement dit, on croit qu’on s’est compris… alors qu’on ne s’est même pas entendus.
Selon les travaux de l’analyse transactionnelle (Éric Berne, années 1950), chaque échange est teinté de trois états du moi :
l’adulte rationnel,
le parent normatif,
et l’enfant blessé.
Mais la majorité de nos conflits naissent de dialogues entre enfants blessés…
Et chaque blessure entend autre chose que ce qui est dit.
👉 Une phrase neutre devient une attaque.
👉 Une remarque devient un rejet.
👉 Un silence devient un abandon.
La communication humaine est toujours un terrain fragile.
Car ce qu’on dit est souvent très loin de ce que l’autre entend.
🔹Questions à poser
Combien de fois ai-je réagi à une interprétation et non à un fait ?
Ai-je déjà jugé quelqu’un trop vite, sans oser demander son intention réelle
Est-ce que je cherche à comprendre… ou à confirmer ce que je crois déjà ?
Ai-je appris à écouter sans projeter mon vécu sur les mots de l’autre ?
Suis-je capable de dire calmement :
« Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris ce que tu voulais dire » ?
🔹 Conséquences du mal interprété
Tensions constantes, même dans les relations proches.
Déconnexion émotionnelle : chacun s’enferme dans sa lecture du réel.
Auto-sabotage : on coupe des liens qui n’étaient pas toxiques, juste mal compris.
Repli : à force d’être mal interprété, certains finissent par se taire.
Et petit à petit, on s’éloigne…
Non par malveillance,
mais par incompréhension chronique.
🔹 Méthodes et outils pour se libérer
La communication non violente (CNV) — développée par Marshall Rosenberg.
Apprendre à exprimer ses ressentis sans accusation, et à clarifier l’intention de l’autre.
La reformulation active :
👉 “Tu veux dire que… ?”
👉 “Si je comprends bien, tu ressens ça parce que…”
Cela évite de partir dans une fausse direction.
Le travail de Byron Katie — remettre en question nos pensées avec :
👉 Est-ce que c’est vrai ?
👉 Est-ce que je suis absolument certain que c’est vrai ?
👉 Que se passe-t-il quand je crois cette pensée ?
👉 Qui serais-je sans elle ?
Les cercles de parole : un espace sacré pour s’entraîner à écouter sans couper, sans juger, sans interpréter.
Parler en “je”. Écouter avec le cœur.
Appel au cœur
👉 Ce n’est pas grave de mal comprendre.
Ce qui est grave, c’est de croire qu’on a compris et de s’y enfermer.
Une relation saine, ce n’est pas une relation où tout est parfait…C’est une relation où l’on peut dire “je me suis peut-être trompé”,
et revenir à la vérité, ensemble.
“Quand on cesse de vouloir avoir raison, on commence à se comprendre.”