06/06/2019
Intervention de Jeanine Mukandanga, dans le cadre de la conférence sur le Pouvoir du Courage et de l'Altruisme organisée par l'Association du Capitaine Mbaye Diagne et le CERAH au CICR à Genève le 28 mai 2019.
Jeanine Mukandanga, 14 ans au temps du génocide, raconte son histoire et celle de Lina, sa petite sœur, qui avait 2 ans a l’époque et malgré tout paraissait avoir déjà compris ce qui était en train de se passer, en 1994, dans le seul monde que ces deux gamines connaissaient : le Rwanda. C’est aussi l’histoire de leur famille. Une histoire terrible, mais, contrairement a tant d’autres dans le même cas, avec un dénouement heureux. Comme tant de Tutsis, ils ont connu la haine et la persécution. Ils ont connu la terreur et la douleur les plus inimaginables. Mais elles ont défait la mort, car Jeanine et ses jeunes frères et sœurs ont malgré tout été sauvés par une série de personnes bonnes, qui se sont manifestées a des différents moments de leur tragédie pour leur tendre un ‘gilet de sauvetage’, les sortir d’affaire et les serrer dans leurs bras, les porter vers la vie. Ainsi Jeanine, Lina et les autres trois frères qui vivent aujourd’hui en Suisse, les uns près des autres, ont découvert que malgré tout l’amour et la bonté existent, que les gens qui ont un cœur existent, que l’espoir en un monde meilleur n’est pas de l’utopie. Jeanine dans sa simplicité, dans sa vérité d’enfant de 14 ans (car elle dit au début : aujourd’hui 25 ans sont passés, mais ce soir je vous raconterai l’histoire avec les yeux de 14 ans que j’avais quand ces faits se sont déroulés), nous raconte du jour qu’un blanc inconnu, un suisse, vint chercher sa petite sœur Lina, qui était dans un état pitoyable, et la sauva, l’emmenant en Suisse ou elle trouva, jusqu’à aujourd’hui, une nouvelle famille pleine d’amour, et une nouvelle vie où elle est à présent très bien intégrée et heureuse. Un autre jour, et deux ans étaient passes entre ces deux jours, deux ans où Jeanine, seule au monde, sans plus de nouvelles de Lina ni de personne de sa famille, resta dans le camp de refugies de Katana parmi tant d’autres malheureux orphelins comme elle. Jusqu’à ses 16 ans quand tout a coup et a sa complete surprise un autre blanc, un autre suisse, vint une autre fois au Rwanda, et cette fois c’était pour elle. Pour Jeanine, dont on peut imaginerl’état d’amé pendant ce deux années de solitudes et de douleur, ce fut le retour de l’espoir et de l’envie de vivre. Elle retrouva en Suisse non seulement Lina et trois autres frères, mais aussi l’amour de sa nouvelle grande famille suisse, rwandaise, italienne… Avec sa sincérité, Jeanine nous a profondément ému, mais elle nous a également fait rire, et son courage a inspiré en nous tous beaucoup de courage dans nos vies respectives. Le mal est autour de nous. Mais le bien existe. Coopérons. Collaborons. Soyons humains. Il y a de l’espoir. Merci Jeanine, Lina, Alexis, et vos familles et amis pour la participation.
https://www.youtube.com/watch?v=YPx8eUiIc9Q
Jeanine Mukandanga, 14 ans au temps du génocide, raconte son histoire et celle de Lina, sa petite sœur, qui avait 2 ans a l’époque et malgré tout paraissait ...