26/12/2020
Crise de la famine – il y a urgence
Près de 1,4 million d’enfants sont en danger de mort
La famine se profile à l’horizon dans le nord-est du Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud, au Yémen et aux alentours, près de 1,4 million d’enfants étant cette année en danger de mort imminente du fait de la malnutrition aiguë sévère.
Quelque 22 millions d’enfants sont affamés, malades, déplacés et déscolarisés à cause de guerres, de conflits ou de sécheresses. Ils risquent actuellement de mourir de faim, mais également de maladies évitables comme le choléra et la rougeole, qui entraînent des diarrhées et une déshydratation sévères.
Le risque de famine ne se limite pas à ces quatre pays. Tant que la violence, la faim et la soif pousseront les populations de ces pays à se déplacer au sein et au-delà de leurs frontières, les taux de malnutrition ne cesseront de progresser aussi dans les pays voisins.
Cette crise est en grande partie causée par l’homme. La tactique de la terre brûlée des belligérants détruit les récoltes et des infrastructures essentielles comme les centres de santé. Les violents combats forcent les agriculteurs à abandonner leurs champs, tout en empêchant les organisations humanitaires d’accéder à ceux qui ont désespérément besoin d’aide alimentaire et d’eau propre.
Quand les familles fuient leur domicile, les enfants n’ont aucun accès aux services de santé et de nutrition, à l’eau salubre ou aux installations sanitaires et à l’hygiène, ce qui les expose davantage aux risques de malnutrition. Les maladies se propagent rapidement sur les sites densément peuplés où vivent les personnes déplacées. De plus, la sécheresse aggrave les crises alimentaires dans certaines régions de l’Afrique, en particulier en Somalie et dans la Corne de l’Afrique.
Les enfants ne peuvent pas attendre
Il y a six ans, au moins 100 000 enfants sont morts d’une famine dans la Corne de l’Afrique car la communauté internationale n’est pas intervenue assez rapidement. Les enfants ne peuvent attendre qu’une nouvelle famine soit déclarée – c’est maintenant qu’il faut agir. Nous devons combattre la famine là où elle existe, et la prévenir là où elle se profile.
L’UNICEF demande à toutes les parties aux conflits en cours de mettre fin aux violations des droits de l’homme et de permettre aux services humanitaires d’accéder sans condition à toutes les personnes démunies.
Nous avons actuellement des équipes sur le terrain dans tous les pays touchés. Il est urgent de réunir des fonds pour permettre à nos équipes de déployer à plus grande échelle des interventions qui sauvent des vies. Nous avons besoin de près de 255 millions de dollars É.-U. pour fournir aux enfants de la nourriture, de l’eau et des services de santé, d’éducation et de protection dans les seuls prochains mois.
Nord-est du Nigéria
Dans les États du nord-est du Nigéria en proie à des conflits, Adamawa, Borno et Yobe, on estime que 450 000 enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère d’ici à la fin de l’année.
D’après FEWS Net, le système d’alerte rapide en cas de famine qui surveille l’insécurité alimentaire, il est probable que la famine soit apparue l’an dernier dans des régions auparavant inaccessibles de l’État de Borno et sévisse actuellement dans d’autres zones auxquelles les organisations humanitaires ne peuvent accéder.Pendant les seuls mois de janvier et février cette année, l’UNICEF a dispensé des soins à 14 000 enfants atteints de malnutrition aiguë sévère dans les États de Borno et de Yobe.
Un aperçu de l’action de l’UNICEF prévue en 2017 :
Soigner plus de 220 000 enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition aiguë sévère
Donner des conseils à plus de 510 000 soignants sur la façon d’alimenter les nourrissons et les enfants en bas âge
Fournir des services de santé primaire d’urgence à 3,9 millions de personnes
Donner accès à de l’eau salubre à plus d’un million de personnes