15/05/2023
Qu’est-ce que l’hormone antimüllérienne?
L’hormone antimüllérienne (AMH) est une hormone protéique sécrétée aussi bien par les sujets masculins que par les sujets féminins. Elle est produite par les cellules de Sertoli chez les hommes et par les cellules de la granulosa des follicules ovariens chez les femmes. La libération de l’hormone antimüllérienne débute dans l’organisme féminin quelques jours avant la naissance, connaît un pic maximal à la puberté, puis décroît avec l’âge jusqu’à la ménopause. Cette hormone joue un rôle central dans la fertilité de la femme, car elle est une des clés de la croissance folliculaire.
Dans le cadre du bilan de fertilité, l’hormone antimüllérienne constitue un des marqueurs biologiques les plus importants pour évaluer la réserve ovarienne. Grâce à elle, il est possible d’apprécier la capacité d’ovulation et de vérifier la réponse folliculaire à une stimulation ovarienne réalisée avant une insémination artificielle (IA) ou une fécondation in vitro (FIV). Par extension, l’hormone antimüllérienne permet de détecter les risques de syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO).
Pourquoi effectuer un dosage de l’hormone antimüllérienne ?
Marqueur quantitatif fiable de la réserve ovarienne, l’hormone antimüllérienne est dosée pour renseigner sur un éventuel problème de fertilité. Plus précisément, le dosage de l’AMH permet de donner des informations sur le stock ovocytaire disponible et d’anticiper son épuisement, en comparant les résultats avec des valeurs de référence. Ce dosage intervient systématiquement dans le cadre du bilan de fertilité, parallèlement au dosage de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), de l’estradiol et de l’inhibine B, ainsi qu’au décompte des follicules antraux par échographie. L’AMH est dosée par simple prise de sang, à n’importe quel stade du cycle menstruel.
Dans certains cas, l’analyse de l’hormone antimüllérienne peut accompagner un spermogramme. En effet, le taux d’AMH dans le liquide séminal se révèle plus faible chez les hommes souffrant d’azoospermie. L’évaluation du taux de l’hormone antimüllérienne permet de donner des renseignements prédictifs sur le succès d’une ponction testiculaire. Ici encore, une prise de sang suffit pour le dosage de l’AMH.
Comment sont interprétés les résultats de l’analyse de l’AMH ?
Les résultats du dosage de l’hormone antimüllérienne sont interprétés au regard d’un ensemble de données, telles que l’âge de la patiente, le décompte des follicules antraux (par échographie endovaginale) ainsi que l’issue des dosages hormonaux (FSH, estradiol et inhibine B). Il est à noter que le taux d’AMH et le décompte des follicules antraux sont souvent corrélés. En clair, quand l’analyse de l’AMH révèle un taux bas, le nombre de follicules comptés à l’échographie est faible.
Certains facteurs sont liés à la diminution de l’hormone antimüllérienne. Il s’agit de l’obésité, du tabac et de la consommation d’alcool, notamment.
Quelles sont les réponses de la PMA en fonction des résultats ?
La présence de l’hormone antimüllérienne à un taux bas, associée à un faible nombre de follicules constatés à l’échographie, peut être le signe d’une altération de la réserve ovarienne. Selon l’âge de la patiente, il est possible de mettre en œuvre un traitement par stimulation ovarienne en vue d’une fécondation in vitro (FIV). Cette méthode de procréation médicalement assistée vise à obtenir des embryons en provoquant la rencontre en laboratoire entre les ovocytes et les spermatozoïdes. Après incubation in vitro, un embryon est sélectionné pour être transféré dans l’utérus de la patiente.
Un taux élevé de l’hormone antimüllérienne et un nombre élevé de follicules constatés à l’échographie peuvent être révélateurs d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ce trouble de la fertilité se traduit par la formation de petits follicules en nombre trop conséquent au niveau des ovaires. Parmi ce nombre élevé, peu de follicules arrivent à maturation. Dans ce cas, le spécialiste peut proposer une stimulation ovarienne, sous étroite surveillance afin d’éviter une réponse disproportionnée des ovaires (syndrome d’hyperstimulation ovarienne ou SHO). Au cours de ce protocole, la patiente reçoit des injections d’hormones quotidiennement, durant un mois environ. Le suivi rigoureux implique des contrôles comme des échographies et des prises de sang régulières. Le traitement aboutit à la ponction des ovocytes sous anesthésie.
En cas d’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat) révélée par un taux faible de l’hormone antimüllérienne dans le liquide séminal, le spécialiste peut orienter le patient vers une ponction testiculaire (un prélèvement chirurgical de spermatozoïdes) en vue d’une fécondation in vitro avec ICSI (injection intracytoplasmique). Ce traitement de procréation médicalement assistée permet la mise en contact directe de l’ovocyte et du spermatozoïde par le biais d’une injection. Cette technique a l’avantage d’être réalisable avec un nombre réduit de gamètes masculins. Pour être sélectionné, le spermatozoïde doit présenter les meilleures qualités en termes de mobilité et de morphologie. Après fécondation et culture in vitro, les embryons sont transplantés dans l’utérus de la patiente ou cryopréservés en vue d’une utilisation ultérieure.