30/09/2025
Il était une fois, à Ispahan, un homme du nom d'Abou qui vivait dans la misère. Nuit après nuit, il faisait le même rêve : une voix lui ordonnait de se rendre loin de sa ville, à l'autre bout de la P***e, à Bagdad. Là-bas, la voix lui disait qu'un trésor l'attendait sous le pont menant à la ville.
Après des semaines d'hésitation et de doutes (comment un rêve peut-il être plus réel que ma pauvreté ?), Abou vendit le peu qu'il possédait et entreprit le long et périlleux voyage jusqu'à Bagdad.
Épuisé, il arriva au pont et découvrit qu'il était gardé jour et nuit par des sentinelles. Il passa plusieurs jours à errer autour du pont, n'osant pas creuser ou attirer l'attention. Finalement, un des gardes, intrigué par la présence constante d'Abou, l'interrogea sur la raison de sa présence.
Abou, se sentant désespéré, finit par lui raconter son rêve : un trésor l'attendait sous ce pont.
Le garde éclata de rire et dit :
— « Quel insensé ! Moi aussi, j'ai des rêves ! Figure-toi que depuis des mois, je rêve qu'un trésor est enterré sous le figuier dans la cour d'une petite maison à Ispahan, dans un quartier reculé. Mais serais-je assez stupide pour traverser tout le désert juste à cause d'un rêve ? Retourne chez toi, pauvre homme, et cesse de croire à ces fantaisies ! »
Abou, reconnaissant l'exacte description de sa propre maison et de son figuier, réalisa immédiatement que le trésor n'avait jamais été à Bagdad, mais l'avait attendu chez lui tout ce temps. Il rentra à Ispahan, creusa sous le figuier et y trouva une jarre remplie d'or.
Cette histoire est souvent attribuée à l'enseignement du soufisme et souligne l'importance de regarder à l'intérieur de soi pour trouver ce que l'on cherche à l'extérieur.
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