18/10/2025
Jean KLEIN (1912-1988) - L'approche corporelle -
《 Notre corps est un bel instrument de musique, comme un Stradivarius, mais il doit être accordé. Nous sommes l’accordeur. Afin d’accorder cet instrument qui est si sensible, si secret, il faut une métamorphose totale de soi- même, et ceci ne peut se faire que lorsque nous faisons un avec notre instrument, avec notre corps.. Nous devons être très sensible afin d’accorder notre corps. Nous devons trouver le timbre, la qualité juste de l’accord, car le timbre n’est pas seulement vibration, c’est plus qu’une vibration.
Un timbre contient tous les autres timbres. Un accord contient tous les autres accords. Il faut que nous ayons une écoute bipolaire, une écoute interne, qui s’accorde à l’intérieur comme à l’extérieur. Nous devons écouter ce qui se passe à l’intérieur du corps, et ce qui vient du soit-disant extérieur.
A strictement parler, il n’y a ni extérieur ni intérieur.
Le bel instrument doit être ressenti. C’est en le ressentant que nous parvenons à l’accord juste. Cela demande un art très élevé de l’écoute. Toute notre structure musculaire doit être maintenue en accord dans l’action comme dans l'inaction. Nous devons devenir capable d’écouter, d'entendre ces fines vibrations. Lorsque vous êtes conscient dans l’écoute, il n’y a plus d’écouteur, et rien n’est écouté. Il n’ y a que l’écoute.
C’est extraordinaire de se découvrir en train d’écouter. Mais d’abord il y a l’écoute d’un objet, ensuite vient l’écoute de soi- même. Lorsque l’écoute est Silence, l'instrument de musique qu'est notre corps est totalement pénétré par cette écoute sans objet. Alors naît quelque chose qui est au delà de l’être humain.
Vous n’êtes alors ni le corps, ni les sens ni le mental. Vous vivez vraiment dans l’absence de ce que vous n’êtes pas, et cette réalité sera l’arrière plan de la vie. Vivez dans l’absence de vous- même. Dans l’absence de vous- même il y a présence. Nous devrions saisir toute occasion de nous écouter nous- même sans diriger, sans changer, sans chercher quelque chose de nouveau. Lorsque nous nous écoutons nous- même et soutenons l’écoute, il y a une transformation, il y a une sorte de métamorphose.
Cette écoute sans direction n’est fixée ni dans le front, ni dans le cœur, ni dans la région abdominale. L’écoute est absolument sans objet. En réalité c’est un oiseau qui vole partout. Observez quand il atterrit au moment où vous vous rendez compte que vous le fixez, dans cette prise de conscience, un vide apparaîtra et cela devient l’ouverture. Ne mettez pas l’oiseau en cage. Ouvrez toutes les portes.
Soyez conscient dès le matin. Voyez comment le corps se réveille en vous. Vous sentirez que l’ancien corps conditionné tente de revenir : les vieilles pensées, sensations, habitudes et ainsi de suite.
Allez vers la sensation tactile. Il se peut qu’elle apparaisse en divers endroits.... Évoquez cette sensation tactile et vous sentirez un lâcher prise. Ressentez-le. C’est suffisant.
Devenez conscient que vos tensions sont des défenses qui sont des réactions. Laissez cela devenir si tangible le matin que vous conserverez cette connaissance en arrière plan tout au long de la journée. C’est une sorte de contact intime.
Vous vous sentez alors bien plus vivant, car il est seulement possible d’aller au delà de la contraction du corps qu'en ressentant le corps. En conscience lorsque vient cette expansion du corps, vous devenez libre de la région frontale, et vous vous sentez localisé derrière, dans votre cerveau ancien. Ne faites pas d’effort pour y parvenir, cela vous appartient, cela vous libère du corps, cela vous libère de l’espace, de toute direction. Je dirais, vous êtes au delà de l’espace...
Le mental peut ainsi être tranquille sans essayer d’être tranquille. C’est seulement dans votre absence qu’il y a tranquillité et 'présence'. Mais ce n’est pas une présence objective, il s'agit d'une double absence. Et lorsque vous l’avez, ne vous en éloignez pas.
Abandonnez tout résidu dans le front. Et alors le savoir devient 'Être-connaissance'.
Le savoir étant ancré dans le front devant, l'être-connaissance lui n’est localisé nulle part. Temporairement il peut se situer plutôt à l'arrière ; cette sensation d’aller vers l’arrière est très importante parce qu’elle vous éloigne de l’usine à pensées qui se situe dans le front. Lorsque vous êtes localisé derrière à la base du crâne, vous ne pouvez pas penser. L’impulsion même de penser s’éteint. Aucune formulation ne peut survenir...et puis en fin de compte même cette localisation subtile se dissout.
Et vous vous trouvez ainsi nulle part, vivant, ...nulle part. 》
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Centre de yoga RAJA MAYA de yoga à Tours.
La non-dualité venue d'Inde vers l'Occident est l'essence qui me permet de vous guider durant mes séances de yoga. Il s'agit d'une voie dite directe.
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Pierre Le Menestrel
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