16/01/2025
Aujourd’hui, impossible de parler de santé mentale sans évoquer le traumatisme. Il influence profondément notre façon de voir le monde et nous-mêmes.
Même si on en parle davantage depuis les événements du Bataclan en 2015, des figures comme le Dr Charcot et Pierre Janet avaient déjà commencé à étudier le traumatisme il y a plus de 150 ans.
Un traumatisme, surtout vécu pendant l’enfance, ce n’est pas juste un événement marquant. C’est ce qu’il laisse derrière lui, ce qu’il change en nous. Il redéfinit notre manière de nous voir et d’interagir avec le monde autour de nous.
Dans les années 90, une étude américaine du Dr Felitti et son équipe sur les ACE (Adverse Childhood Experiences, ou expériences traumatiques dans l’enfance) a montré à quel point les abus, la négligence ou une enfance instable peuvent laisser des traces profondes. Ces blessures influencent souvent la santé mentale et physique bien après l’enfance.
Ces expériences ne touchent pas seulement nos émotions : elles peuvent modifier le cerveau, la façon dont on gère le stress, les émotions, ou nos relations avec les autres. Par exemple, un enfant qui subit des violences peut finir par croire, à tort, qu’il les a méritées : "C’est forcément de ma faute, je dois être quelqu’un de mauvais." Cette pensée, bien que fausse, s’enracine et alimente la honte, un sentiment d’inadéquation, et parfois de la colère tournée contre soi.
Comprendre que ces réactions sont des mécanismes de survie, c’est essentiel. Comme disait Pierre Janet : face aux épreuves, chacun fait de son mieux pour tenir le coup.
Parler de ce qu’on a vécu, c’est déjà un premier pas. Un pas vers la prise de conscience, la guérison, et pourquoi pas, une vraie transformation.