16/07/2025
Inacceptable : des praticiens hospitaliers dont des PADHUE sommés de rembourser des milliers d’euros de salaire
> Plusieurs praticiens hospitaliers ont reçu une notification de leur établissement leur demandant de rembourser des sommes considérables, résultant de trop‑perçus de salaire calculés suite à des erreurs de paie ou à des rétroactivités mal maîtrisées. Certains sont ainsi contraints de reverser plusieurs milliers d’euros, alors même que leurs conditions salariales demeurent parmi les plus précaires du système de santé public. Cette mesure, vécue comme une injustice, s’ajoute à une situation déjà tendue : heures de garde mal indemnisées, délais de carence en cas d’arrêt maladie, difficultés d’accès au statut plein d’exercice… Ces praticiens dénoncent une « double peine » : fragilisés par des rémunérations insuffisantes, ils sont ensuite mis en demeure de rembourser des sommes qu’ils n’avaient pas anticipées.
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**1. Les PADHUE : double précarité et « double peine »**
> StreetPress dresse un portrait des PADHUE : médecins diplômés hors Union européenne, souvent recrutés en CDD courts et rémunérés autour de 1 450 € bruts par mois, contre 4 500 € en début de carrière pour un PH formé en France. Beaucoup passent des épreuves d’équivalence (EVC) ; deux tentatives maximum, sous peine de devoir quitter le pays. Ces professionnels « tiendraient à bout de bras nos services », mais se heurtent à la précarité administrative **et**, désormais, au risque de devoir rembourser des arriérés de salaire mal calculés, ce qui constitue une seconde sanction financière et personnelle. ([StreetPress][1])
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**2. Allongement du délai de carence : une seconde « peine » pour les hospitaliers**
> En novembre 2024, dix syndicats de PH (dont l’AMUF et Jeunes Médecins) ont dénoncé l’allongement du délai de carence de un à trois jours pour congé maladie, expliquant que la mesure frappait d’abord les praticiens hospitaliers déjà fragilisés après la crise COVID. Ils ont qualifié cette réforme de « double peine », car elle réduit immédiatement la rémunération à 90 % dès le premier jour d’arrêt, sans tenir compte de l’épuisement physique et psychologique subi. ([App'Ines][2])
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**3. Publications juridiques sur le trop‑perçu de salaire**
* **Le Bouard Avocats** détaille les conditions légales du remboursement d’un trop‑perçu : l’employeur peut demander la restitution, sous réserve d’information préalable et de plafonds de retenue sur salaire (10 % maximum du net mensuel) ([Le Bouard Avocats][3]).
* **Légavox** rappelle qu’un trop‑perçu doit en principe être remboursé, mais que des accords amiables peuvent moduler l’impact (échelonnement, réduction forfaitaire) ([Légavox][4]).
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**4. Vers une reconnaissance générationnelle ?**
> Le Gouvernement a annoncé en janvier 2024 la régularisation de “nombre de médecins étrangers” pour renforcer l’attractivité de l’hôpital public. Toutefois, en l’absence de publication rapide des décrets de revalorisation (astreintes, IESPE, périmètre des PACT), nombre de PADHUE restent coincés entre précarité contractuelle et dette potentielle de trop‑perçu — une double peine qui pèse sur leur avenir professionnel et personnel ([Assemblée Nationale][5]).
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**En conclusion**, l’affaire révélée par Le Parisien illustre un phénomène plus large : des praticiens, déjà en situation précaire (PADHUE, CDD courts, retards de revalorisation), se voient maintenant sommés de rembourser des sommes parfois colossales, du fait d’erreurs de paie ou de textes mal publiés. Cette « double peine » appelle à :
1. **Clarifier et sécuriser** les procédures de versement et de contrôle des salaires des praticiens.
2. **Publier rapidement** tous les arrêtés de revalorisation (astreintes, primes IESPE, PACT).
3. **Mettre en place** un dispositif d’accompagnement financier (échelonnement, remise partielle) pour éviter que ces remboursements ne mettent en péril la vie quotidienne des praticiens.
4. **Réexaminer** la situation administrative des PADHUE, qui subissent à la fois des restrictions de leur statut et, désormais, un risque de dette salariale.
Cette combinaison de fragilisation contractuelle et de pression financière constitue un enjeu crucial pour le maintien – et l’attractivité – du service public hospitalier.
[1]: https://www.streetpress.com/sujet/1722506275-padhue-milliers-medecins-etrangers-precaires-hopital-sante-precarite-statut?utm_source=chatgpt.com "Les Padhue, ces milliers de médecins étrangers précaires"
[2]: https://community.appines.fr/t/news-du-25-11-delai-de-carence-allonge-les-praticiens-hospitaliers-denoncent-une-double-peine/2847?utm_source=chatgpt.com "News du 25/11 - Délai de carence allongé : les praticiens hospitaliers ..."
[3]: https://www.lebouard-avocats.fr/post/trop-percu-de-salaire?utm_source=chatgpt.com "Dois-je rembourser un trop-perçu de salaire versé par mon employeur"
[4]: https://www.legavox.fr/blog/avocats-versailles/trop-percu-salaire-comprendre-droits-36191.pdf?utm_source=chatgpt.com "Trop-perçu de salaire : comprendre vos droits et obligations"
[5]: https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/questions/QANR5L17QE6280?utm_source=chatgpt.com "Question n°6280 : Revalorisation des astreintes des praticiens ..."